A Dangerous Method
Grande-Bretagne, Allemagne, canada, suisse : 2011
Titre original : A Dangerous Method
Réalisateur : David Cronenberg
Scénario : Christopher Hampton
Acteurs : Keira Knightley, Michael Fassbender, Viggo Mortensen
Distribution : Mars Distribution
Durée : 1h39
Genre : Drame, Thriller
Date de sortie : 21 décembre 2011
Globale : [rating:4][five-star-rating]
Quatre ans après Les Promesses de l’Ombre, David Cronenberg revient avec son nouveau film sur la psychanalyse, A dangerous Method. Il s’inspire de personnages réels mais est tiré d’une pièce de théâtre, The Talking Cure de Christopher Hampton et du roman A most dangerous method de John Kerr. Le film est en compétition fiction sur le Festival International du Film d’Histoire de Pessac 2011 et participe également à la Mostra de Venise.
Synopsis : Zurich, 1904. Carl Jung, 29 ans, psychiatre, est au début de sa carrière et partage sa vie avec sa femme, Emma. S’inspirant des travaux de Sigmund Freud, Jung tente le traitement expérimental connu sous le nom de psychanalyse sur Sabina Spielrein, âgée de 18 ans. Sabina, jeune Russe cultivée qui parle l’allemand, a été diagnostiquée «hystérique» ; et a la réputation d’être agitée et violente. Lors de ses séances avec Jung, elle expose une jeunesse gâchée par les humiliations et une composante sexuelle sado-masochiste. Grâce à leur correspondance, Jung parvient à une grande complicité intellectuelle avec Freud, sur le cas de Sabina. Freud demande à Jung de traiter un collègue, Otto Gross, toxicomane et amoraliste impénitent. Sous son influence, Jung va balayer sa propre éthique et se laisser aller à son attirance envers Sabina. C’est le début d’une liaison dangereuse dont les conséquences vont être aussi inattendues que fondamentales.
La puissance du triangle
Keira Knightley (Never let me go, Domino) incarne une patiente ultra névrosée de manière troublante et grandiose. Son jeu est d’une puissance incroyable, très loin devant ses précédentes performances. La première scène d’analyse est impressionnante, Sabina est une femme bourrée de spasmes et mimiques de visage (son mouvement de mâchoire nous donne l’impression qu’elle va s’arracher le crâne) n’arrivant pas à aligner deux mots sans buter. Le professeur Jung est incarné par Michael Fassbender (X-Men le commencement, Inglourious Basterds) brillant mais totalement perdu entre son désir de connaissance et de reconnaissance vis-à-vis du professeur Freud ; et son désir sexuel et primaire pour sa belle patiente. Le plus célèbre des psychanalystes est interprété par Viggo Mortenssen (La route, A History of Violence), imposant et buté. Vincent Cassel (Black Swan) incarne un Otto Gross décalé et léger, amenant la petite touche d’humour fraiche et enlevée.
Qui de nous deux est le patient de l’autre ?
Le film se base sur le triangle Freud-Jung-Sabina, qui a certainement permis de donner naissance à la psychanalyse moderne. Cronenberg nous parle avant tout de « la façon dont ces personnages tentent de redéfinir des règles de civilisation et de mener leurs patients vers une «normalité», tout en prenant progressivement conscience qu’il n’y a pas de norme et qu’ils doivent vivre, comme nous tous d’une certaine manière, dans les marges et doivent s’adapter à de cruelles contradictions.
Le réalisateur soulève beaucoup de questions autour de la maladie et de ses sources, mais n’amène finalement que quelques grandes réponses, sortes de piliers pour soutenir le reste du récit et justifier l’histoire et les personnages. La psychanalyse, un peu présentée au départ, est ensuite reléguée aux grandes théories. L’histoire d’amour entre Jung et Sabina prend une place trop importante dans le récit. Et malgré cet espace, la connexion amoureuse et sexuelle entre ces deux êtres a un peu de mal à être crédible.
Résumé
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