Crows explode
Japon : 2014
Titre original : Kurôzu Explode
Réalisateur : Toshiaki Toyoda
Scénario : Hiroshi Takahashi
Acteurs : Elly, Motoki Fukami, Masahiro Higashide
Éditeur : Wild Side Vidéo
Durée : 2h10
Genre : Action
Date de sortie DVD/BR : 4 mars 2015
Une nouvelle rentrée se prépare au lycée Suzuran. Les boss de l’établissement, Genji Takiya et Tamao Serizawa, ont été diplômés. Une nouvelle bataille s’engage entre les nouveaux lycéens pour déterminer qui contrôlera l’établissement…
Le film
[3,5/5]
Ce qui surprendra le plus le spectateur ayant vu les deux chapitres inauguraux au visionnage de Crows explode, c’est la façon dont le film, censé se dérouler un mois à peine après la fin du deuxième opus, traite les personnages des deux premiers films de la saga Crows Zero. Ces derniers sont présentés comme des vétérans, ayant pris dix ans depuis la fin du film précédent, donnant l’impression diffuse qu’au sein de la société japonaise, à peine sorti du lycée et entrant dans la vie active, vous entrez automatiquement dans la catégorie des « vieux ». C’est très curieux et pour tout dire assez troublant : peut-être s’agit-il d’une volonté d’Hiroshi Takahashi, créateur du manga et scénariste du film, ou peut-être s’agit-il juste de « décaler » l’intrigue de Crows explode dans le temps en restant dans l’immédiateté du temps présent, c’est-à-dire sans le faire passer dans la catégorie du film d’anticipation à la Class 1984.
Nous nous contenterons de conjectures cela dit, l’intrigue n’étant pas explicite sur ce point, préférant se concentrer sur la nouvelle batterie de personnages que propose le film. Des personnages hauts en couleurs pour un film un poil plus foisonnant et choral que ses ainés : les lycéens / combattants sont nombreux, s’articulant tous vers un climax monumental en forme de guerre des gangs. La guerre de Suzuran n’aura pas lieu ? Oh que si. Nous partîmes 500, mais par un prompt renfort, nous nous vîmes 400 en arrivant au Port (chiffres de la police). La dernière séquence du film, et son affrontement titanesque de tous les gangs de Tokyo, vaut de toute façon à elle seule le visionnage de Crows explode. D’autant que le film, rondement mené jusque là, s’avère bien rythmé malgré ses 2h10 au compteur, généreux en bastons, et par moments même assez drôle dans ses excès.
Le Blu-ray
[5/5]
Sans vouloir jouer les vils flatteurs, les Blu-ray édités par Wild Side sont généralement d’une excellente facture technique. Crows explode ne fait pas exception à la règle, avec une image bien définie, aux couleurs naturelles et bien contrastées. Le léger grain cinéma est préservé, et les scènes les plus sombres s’en sortent très bien, mis à part une courte séquence nocturne prenant place dans une décharge lors du dernier tiers du film, qui affiche une légère baisse de définition (mais on pinaille un peu). Bref, c’est du tout bon du côté de l’image. Niveau son, comme d’ahbitude avec l’éditeur, les deux bandes-son (japonais / français) sont mixées en DTS HD Master audio 5.1, bien immersives et dynamiques à souhait, ce qui était tout à fait nécessaire vu le nombre de combattants prenant part à chaque baston.
Du côté des suppléments, outre les habituelles bandes-annonces de l’éditeur (dont celle du très attendu nouveau film de Donnie Yen, Special ID), on trouvera tout d’abord un making of dont la durée a de quoi surprendre pour une production telle que Crows explode : plus d’une heure trente ! Suivant toute la période de tournage, il s’agit d’un document assez exceptionnel, dont la particularité est de proposer très régulièrement des mentions écrites à l’écran, qui contredisent parfois ce qui est dit par les acteurs et l’équipe. Drôle, enlevé et rythmé, ce long journal de tournage nous permet également de nous rendre compte que Toshiaki Toyoda, peu connu chez nous à moins d’être passionné de cinéma japonais, est tout sauf le « yes man » que l’on pouvait craindre sur une franchise jusqu’ici très marquée de la griffe de Takashi Miike. Exigeant, méticuleux, Toyoda apparaît même parfois comme un tyran, qui plus est vaguement vexant dans ses relations avec les autres (mais c’est sans doute aussi une des particularités des tournages japonais, où les acteurs sont accueillis sur le plateau par une annonce faite sur un mégaphone et applaudis par toute l’équipe). Un mini-making of uniquement consacrée à la scène des bains publics accompagne le premier. Totalement dans l’esprit du « gros » making of, il revient dans le détail et avec un humour ravageur sur ce qui restera probablement une des scènes les plus marquantes du film, avec son époustouflant final bien sûr.