Critique : Kingsman : Services secrets

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K AKingsman : Services secrets

Angleterre : 2014
Titre original : Kingsman : The Secret Service
Réalisateur : Matthew Vaughn
Scénario : Jane Goldman, Matthew Vaughn
Acteurs : Colin Firth, Taron Egerton, Samuel L. Jackson
Distribution : Twentieth Century Fox
Durée : 2h09
Genre : Action, Espionnage
Date de sortie : 18 février 2015

Note : 4/5

Il y a des films qu’on attend avec une grande impatience. Kingsman en fait partie. Adaptation cinématographique d’une bande dessinée sortie en 2012, le film de Matthew Vaughn (X-Men : Le Commencement, Kick-Ass 2) parvient à renforcer l’esprit naturel des comics et enchaine les séquences à un rythme effréné. Néanmoins, pour ceux qui hésitent encore à se rendre dans les salles obscures, rassurez-vous, ce film s’adresse (curieusement) à tous !


Synopsis : Londres. De nos jours. L’agent Harry Hart est à la recherche d’un jeune prometteur pour travailler au sein de la prestigieuse et non moins secrète agence de renseignement Kingsman. Très vite, Eggsy, un jeune délinquant en manque de repères, attire l’attention de l’agent Hart. Lié au jeune garçon par une affaire vieille de dix-sept ans, il va tout faire pour l’aider à intégrer l’agence, malgré des débuts… difficiles.

K1

Bons baisers de Londres

Vous l’aurez sans doute deviné, le versant parodique de James Bond est (à peine) effleuré dans Kingsman. Le réalisateur renoue bien sûr avec les innombrables gadgets de 007, son esprit vif et aiguisé, mais également avec la représentation parfois surannée de jeunes femmes sculpturales. Le décor est planté, et pour les fans les plus inconditionnels de l’espion britannique, la mise en scène constitue un hommage décalé. Pourtant, très vite, le film amoncelle certains clichés propres au film d’action de ces dernières années, à travers l’ébauche d’une violence parfois inutile. Les hommages rendus aux films d’actions, aux comédies (Kick-Ass 2X-Men, etc.) sont légions et pèsent sur la charpente du long métrage, au point qu’on craint une accumulation de parodies, un pastiche aussi fade que le pudding.

K2

Curieusement, le film réussit un habile subterfuge : plus nombreuses sont les allusions, plus amusante est l’action. Cela tient sans nul doute à la diversité des références, comme les noms d’espions liés à l’imaginaire de la Table Ronde (Merlin, Arthur, etc.). Les scènes de combat à mi-chemin entre les films de Bruce-Lee et Matrix, sont parfaitement épousées par les mouvements rotatifs de la caméra. À cette fin, les altercations sont puissantes et stimulent encore davantage les clichés. Le fond, dominé par le grotesque de l’univers culturel britannique, amuse et constitue une belle source de moqueries en tout genre.

K3

Des contraires qui s’attirent

Kingsman est un film de contraires et de contraintes qui outrepassent parfois les limites de la comédie traditionnelle. L’opposition à peine grossie du gentleman divinement précieux et du loubard brillant des bas-fonds londoniens, peine parfois à dépasser les clichés. Il serait toutefois malhonnête de ne pas y reconnaître les traits de la farce tels que le spectateur les aime. En outre, la justesse de Colin Firth, parfaitement taillé pour le rôle, permet parfois d’échapper à une certaine mollesse dans les dialogues. La représentation classique du mal est flottante, mais son incarnation par l’intriguant Samuel L. Jackson est une bénédiction. On rit de son allure branchée, on s’amuse de ses tirades sur un ton faussement rappeur-street. Pourtant, il contribue à renouveler quelques blagues éculées et à clarifier le ton général du film. Matthew Vaughn a du talent. Kingsman le confirme, en offrant aux spectateurs quelques scènes d’anthologie, comme celle d’une bagarre épique en plein cœur d’une église. Vaughn réussit à conserver les topoï centraux des films du genre, tout en y ajoutant une touche pop, geek, et parfois proche de l’esprit de Tarantino. Tous ces genres se mélangent et donnent un caractère inédit au film. Imprégnés par ces tendances, les protagonistes n’en ont que plus d’épaisseur.

K4

En résumé

Oui, Kingsman est bel et bien un film parodique, grotesque dans son approche mais rafraîchissant dans sa réalisation et dans ses interprétations. Un modèle hybride efficace !

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