Bien le bonjour à tout le monde ! Aujourd’hui, c’est décidé, je me pare de mon plus beau peignoir, je me mets quelques bigoudis qui font la femme aux jambes poilues qui sommeille en moi, Je me fais une petite tisane à la camomille pas piquée des hannetons. Et je me farcis une petite série toute neuve, toute pétillante, bien « girly » suintant la virilité et la pédicure. Bon, il ne faut pas s’attendre à du lourd, du très lourd comme Sex and The City (nettement moins chic), ou bien encore Gossip Girl (nettement moins bourgeois), voire encore nos bonnes vieilles Desperate Housewives (nettement moins désespérée, quoique…). Mesdames, mesdemoiselles et les quelques messieurs présents dans l’auditoire, laissez-moi vous présenter : SUPER FUN NIGHT !!!
Le principe de la série
Bien sûr, je me suis un peu rencardé sur cette série, j’ai fait mon investigation, j’ai regardé à droite à gauche tentant de rentrer avec quelque chose dans l’escarcelle. Super Fun Night est une comédie américaine créée par la pétillante Rebel Wilson, australienne de 28ans. Jusque-là, rien de bien novateur, dans le paysage opulent des séries TV US. Par contre, ce qu’il y a de relativement nouveau depuis peu, c’est cette façon génialissime de faire passer une nana généreusement lambda sous le feu des projos. Bon évidemment, la créatrice de Super Fun Night n’est d’autre que l’héroïne principale de ce divertissement d’une vingtaine de minutes par épisode, facilitant, à dose thérapeutique, ce phénomène. En quelques lignes, le principe de la série vogue sur la tentative quasi désespérée de passer une soirée super fun. Ainsi, les trois très bonnes copines tentent de combattre leur timidité, et essayent, à leur façon, d’enfin profiter de la vie !
Rebel Wilson, l’autodérisation incarnée
Elle ne vous dit certainement rien. J’avoue, il y a quelques temps vous m’auriez montré cette nana tout sauf l’archétype même de la star hollywoodienne de par sa stature fraîchement ingrate, je vous aurez ri au nez. Oui, messieurs dames, pour moi, il n’aurait pas été question de vouer un culte pour ce personnage. Mais franchement, c’est un bonbon ! Acide, acidulé, sucré, pétillant ! On aime qu’elle soit attachante. On aime sa façon de se conduire, même s’il est compréhensible que l’esthétique soit une vertu dans ce monde du petit et du grand écran. On aime la voir évoluer, on aime se sentir bien grâce à elle, on aime cette autodérision féline, câline, mesquine et totalement divine. Aujourd’hui, une brèche s’est créée dans ce filon tout trouvé, mettant de la valeur ajoutée sur ces personnages griffés, authentiques. Rebel fait partie de cette trempe. Il ne faut pas s’en cacher. Bon évidemment, elle débute la bougre, et je pense que sa marge de manœuvre est encore grande mais concrètement pas abyssale. On peut surtout la voir dans des seconds voire des troisièmes rôles, mais sa bouille marque. Pour ma part, je l’ai vu dans quelques films avec cette toute relative intolérance du « mais qu’est-ce qu’elle a comme tête celle-là ? ». Et pourtant, elle me fait bien rire. Dans « Mes Meilleures Amies » (d’ailleurs je recommande ce film les yeux fermés à quiconque voulant bien m’écouter) de Paul Feig en 2011, elle joue le rôle de Brynn la coloc’ « cas soc’ » de l’héroïne principale, Kristen Wiig. Délirante, tout bonnement délirante ! Je surkiffe d’une amplitude, je ne vous raconte que ça ! On a pu la voir aussi dans deux, trois autres films comme « No pain, no gain » du faiseur de blockbuster Michael Bay, ou encore « The Hit Girls » de Jason Moore ou bien « Ce qui vous attend si vous attendez un enfant » de Kirk Jones. Bref, là, Miss Wilson que je viens de « follower » sur Twitter, joue le rôle de Kimmie Boubier, une jeune avocate timide, intro et extravertie secrètement amoureuse de son boss, Richard Royce (Kevin Bishop). Maladroite, elle évolue dans cette série avec beaucoup de candeur, de légèreté et arrive à nous faire sortir deux trois rictus polis laissant le bénéfice du doute à une éventuelle poursuite. On a le droit de ne pas adhérer. C’est sûr. Le second degré peut ne pas passer chez certains, mais ce qui est sûr, c’est que Rebel vitamine cette série à coup de gaucherie, sans foncièrement convaincre totalement pourtant.
Super Fun Night – « Duel au piano » (Anything for love)
On découvre la série avec beaucoup beaucoup beaucoup d’impatience. On aime toujours donner cette chance à ces acteurs et actrice qu’on découvre innocemment au détour d’une ruelle, l’air faussement hagard, comme si on goutait pour la première fois une bonne plâtrée de « NutNut » ! On se lance… allez au pire, ça dure 20 minutes. Qu’est-ce qu’on a à perdre ? Le premier épisode ne démarre pas du tout sur les chapeaux de roue. Rebel Wilson se lance dans un monologue en « face to face », devant la caméra, faussement rigolo. Allez, je souris pour lui faire plaisir. Et jingle ! Là par contre, le baromètre remonte direct en flèche ! « Don’t stop me now » de Queen ! Anthologique ! La chanson est interprétée par les cinq acteurs de la troupe à savoir, Rebel (oui j’aime bien l’appeler intimement Rebel tout court), Liza Lapira, Lauren Ash, Kevin Bishop et Kate Jenckinson. Mon côté féminin refait surface, je prends ma télécommande faisant office de micro, balance mon plaid au sol, et commence à danser comme une belle petite déglinguée mimant la chorégraphie du générique, comme une petite cheerleader effarouchée. Bon, allez ! Je me rassois. On rentre directement dans le vif du sujet soulignant de manière claire et concise le principe même de la série à savoir : un pot orné de strass au milieu de la table, trois filles motivées autour. Kimmie Boubier (Rebel Wilson) plonge sa main dedans et tire un bout de papier : « soirée au piano bar ». L’intrigue est lancée ! Youhou ! Je glousse frénétiquement. La Super Fun Night se fera dans un piano bar. Le suspense est insoutenable. Mais, on se lie gentiment d’amitié à Rebel et ses copines. Ah oui, je ne vous ai pas parlé de ses copines. D’un côté on a la petite asiatique aux grandes lunettes, Helen Alice (Liza Lapira), timide, réservée, la bonne copine à qui l’on confie volontiers ses devoirs du soir pour aller boire un verre entre potes. De l’autre, on a Marika (Lauren Ash), la prof de tennis charpentée, un brin routière, un brin maçonne. Je dois dire, que je me laisse aller à toutes ces clowneries maladroites. Les dialogues sont relativement bons. Au cabinet d’avocat tenu par Richard Royce (Kevin Bishop), Kimmie et Richard semblent s’entendre comme des larrons en foire. On aime bien cette complicité, évidemment pas jusqu’à espérer que les deux personnages se sautent dessus dans les toilettes, mais bon, ça fleure la bonne entente fraternelle et joviale, à la limite de la bonne tape sur l’épaule. Cet épisode met un demi-siècle à rentrer dans l’ambiance. Il dure 21 minutes. Ce qui pourtant nous tient éveillé, c’est cet optimisme à le suivre, à faire avec, et s’en convaincre. C’est acceptable. On continue. Une autre chose vitalise cet épisode, c’est la « Battle » entre Kimmie Boubier et Kendall Quinn (Kate Jenckinson) au Piano Bar. On flirte avec un excellent moment de comédie. Je n’ai pas honte de le dire…surtout qu’on retrouve Kimmie Boubier pousser la chansonnette avec une vigueur incomparable sur l’incontournable « Anything For Love » de Meat Loaf. Je l’ai eue en tête toute la journée, d’ailleurs, cette chanson. Comme quoi… cette série a un petit goût de « reviens-y ». Faites donc l’expérience. Je ne me force pas une seule seconde pour tenter de vous persuader.
Super Fun Night et Duel au Piano – ma conclusion
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