Test Blu-ray : Black coal

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Black coal

Chine : 2014
Titre original : Bai ri yan huo
Réalisateur : Diao Yinan
Scénario : Diao Yinan
Acteurs : Fan Liao, Lun Mei Gwei, Xuebing Wang
Éditeur : Memento Films
Durée : 1h46
Genre : Policier, Drame
Date de sortie cinéma : 11 juin 2014
Date de sortie BR : 3 février 2015

 

 

En 1999, un employé d’une carrière minière est assassiné et son corps dispersé aux quatre coins de la Mandchourie. L’inspecteur Zhang mène l’enquête, mais doit rapidement abandonner après avoir été blessé lors de l’interpellation des principaux suspects. Cinq ans plus tard, deux nouveaux meurtres sont commis dans la région, tous deux liés à l’épouse de la première victime. Devenu agent de sécurité, Zhang décide de reprendre du service. Son enquête l’amène à se rapprocher dangereusement de la mystérieuse jeune femme…

 

Le film

[4/5]

Intriguant, hypnotique, et paradoxalement également un peu bancal, Black coal a obtenu le prestigieux « Ours d’or » au dernier festival de Berlin. Si l’on sent bien qu’à travers son intrigue policière tenant du fait divers sordide, le réalisateur Diao Yinan tente en réalité de décrypter froidement les dysfonctionnements sociaux de la Chine actuelle, la sauce ne prend jamais vraiment à 100%. L’exposition de l’enquête policière, ainsi que d’une manière plus générale la première heure du métrage, s’avère tout à fait captivante, le film imposant de lui-même son rythme étrange et contemplatif, mais l’ensemble finit par perdre un peu de son intérêt dans sa deuxième moitié, un peu moins bien équilibrée et partant finalement dans tous les sens jusqu’à une résolution précipitée et presque lapidaire.

Marchant un temps sur un fil ténu entre la progression de l’enquête et les considérations socio-politiques qui en découlent, Black coal finit donc malheureusement par déraper, perdant un peu de vue son intrigue. En résulte donc un film un peu déséquilibré, qui parvient à maintenir l’intérêt du spectateur jusqu’à son dénouement, mais cesse étrangement de vraiment le faire vibrer à mi-parcours, la traque du serial-killer se muant progressivement en critique sociale, triste portrait d’un pays où les plus démunis deviennent, par la force des choses, à la fois victimes et bourreaux. C’est dommage, car le charme du film, si elliptique et lent soit-il, opère indéniablement, et la photo est vraiment de toute beauté. En chemin, Black coal nous propose également des passages vraiment étonnants de maitrise, telles que le radical et tétanisant plan-séquence qui clôt la première interpellation du film. Au final, il manque tout de même la petite étincelle de lyrisme supplémentaire qui aurait transformé ce film noir en pépite réellement indispensable.

 

 

Le Blu-ray

[4/5]

Le Blu-ray édité par Memento Films nous permettra de découvrir ou redécouvrir le film sublimé par une copie de toute beauté, avec un grain cinéma respecté aux petits oignons et des contrastes finement travaillés. La définition est d’une précision remarquable, le piqué est chirurgical, les couleurs sont tout à fait naturelles. En deux mots comme en cent, nous sommes vraiment en présence d’un master superbe. Côté son, l’éditeur nous propose naturellement de découvrir le film en version originale sous-titrée, dans un mixage mandarin DTS-HD Master Audio 5.1. La spatialisation est discrète mais bel et bien présente, et facilitera l’immersion du spectateur par petites touches d’ambiance.

Côté suppléments, on écoutera d’abord le réalisateur s’exprimer au sein d’une interview d’un petit quart d’heure. Pas modeste pour deux sous, il revient sur son Art et en explique la portée ainsi que l’importance capitale aux deux cancres du fond qui n’ont pas compris. Ensuite, une galerie consacrée aux projets d’affiches françaises du film vous permettra de déterminer celle que vous préférez parmi une série de visuels plus ou moins réussis. Très intéressant, même s’il aurait été également enrichissant d’apprendre pour quelles raisons l’affiche finale a été sélectionnée pour l’exploitation en salles (et reprise sur les jaquettes DVD et Blu-ray du film) plutôt qu’une autre…

 

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