Critique : Expendables 3

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Expendables 3

expendables 3 affÉtats-Unis, 2014
Titre original : The Expendables 3
Réalisateur : Patrick Hughes
Scénario : Sylvester Stallone, Creighton Rothenberger…
Acteurs : Sylvester Stallone, Jason Statham, Arnold Schwarzenegger
Distribution : Metropolitan FilmExport
Durée : 2h07
Genre : Action, Aventures
Date de sortie : 20 août 2014

Note : 2/5

Les Expendables, ces mercenaires sacrifiables agissant en douce pour le compte de la CIA, vont affronter Conrad Stonebanks fondateur du groupe avec Barney Ross et devenu depuis un dangereux trafiquant d’armes. Barney croyait l’avoir tué mais il s’était trompé. Sa petite troupe et quelques petits jeunes pouces vont devoir le terminer pour de bon !

Rambo, Indiana Jones, Terminator, Blade, Mad Max, El Mariachi, le Transporteur et même Frasier Crane dans un même film, et oui, la franchise Expendables revient pour un troisième opus riche en testostérones, gros flingues, couteaux et explosifs avec les grands et petits anciens et des nouveaux petits et grands.

Premier rang : Antonio Banderas, Arnold Schwarzenegger, Wesley Snipes et Sylvester Stallone Deuxième rang : Jet Li, Dolph Lundgren, Randy Couture et Jason Statham Troisième rang : Jet Li, Glen Powell, Kellan Lutz, Ronda Rousey et Victor Ortiz
Premier rang : Antonio Banderas, Arnold Schwarzenegger, Wesley Snipes et Sylvester Stallone
Deuxième rang : Dolph Lundgren, Randy Couture et Jason Statham
Troisième rang : Jet Li, Glen Powell, Kellan Lutz, Ronda Rousey et Victor Ortiz

Chair fraîche contre chevaux de retour

Sylvester Stallone embarque son groupe fétiche (Jason Statham, Dolph Lundgren, Jet Li, Randy Couture et Terry Crews ainsi que Arnold Schwarzenegger) dans une guerre contre un ancien ami qu’il croyait avoir tué lorsqu’il avait changé de camp et était devenu menaçant. Lorsque Hale Caesar (Crews) est gravement blessé, et qu’il estime que ses autres partenaires sont menacés, Barney Ross les remplace pour les protéger par de nouveaux combattants qu’il affirme sans états d’âme (dans un premier temps) à avoir moins de scrupules à les sacrifier. Plus jeunes, ils sont plus agiles, adeptes de nouveaux modes de combat et des technologies modernes. Joués par Victor Ortiz, Ronda Rousey, Kellan Lutz et Glen Powell, ils sont tous terriblement fades et feront très vite regretter leurs aînés dont l’absence atténue encore le manque d’énergie. Dolph Lundgren aime toujours titiller le ‘ petit ‘ Jet Li mais il est bien plus effacé que dans les deux autres films, ce que l’on ne peut que regretter, il était le joyeux luron décalé qui semblait bien être le seul à capter le ton juste que devait adopter cette saga.

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En remplaçant les vestiges du passé par de la chair fraîche, Stallone commet une erreur stratégique car le grand plaisir de cette franchise est de retrouver de vieilles gloires du cinéma d’action et de les voir se moquer de leur passé et de leur présent. Le deuxième volet mêlait harmonieusement comédie et action mais ce troisième épisode se prend trop au sérieux, victime d’un scénario anémique. Déjà lassés (un peu) de Terry Crews et de Randy Couture (beaucoup, on peine toujours à comprendre l’intérêt de sa présence et pire de sa survie), on l’est très vite du quatuor de jeunes pousses inexpressifs insuffisamment caractérisés. L’idée de jouer avec le choc des générations aurait pu être amusante mais elle manque de profondeur pour être autre chose que du remplissage.

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Même les nouveaux venus célèbres sont mal employés. Wesley Snipes, tout juste sorti de prison dans la vie pour évasion fiscale, ce à quoi il est fait référence dans les dialogues, fait son grand retour en s’évadant de façon spectaculaire pour se limiter ensuite à de la figuration. Présenté comme un cinglé surnommé Docteur Mort, il est viré trop vite avant de revenir sans s’illustrer plus que les autres. Son don avec les couteaux lourdement souligné à son arrivée et lors d’une scène finale, est sous utilisé, tout comme l’agilité de Jet Li dans les arts martiaux. Encore moins présent, il se bat surtout avec une arme de poing. Exit Bruce Willis pour cause de demande d’augmentation sèchement refusée et remplacé à son poste de cadre douteux de la CIA par Harrison Ford qui existe à peine, même s’il prétend dans un dialogue ne jamais s’être autant amusé. On aurait aimé ressentir un plaisir semblable et de lui on retiendra surtout qu’il ne comprend pas l’accent cockney de Jason Statham, ce qui décoche quelques trop rares sourires.

Arnold Schwarzenegger et Harrison Ford
Arnold Schwarzenegger et Harrison Ford

Kelsey Grammer alias le psychologue de radio Frasier Crane dans la série Frasier (spin-off de Cheers) est celui qui est le mieux exploité dans ce rôle du jovial Bonaparte qui aide le dépassé Barney à recruter ses nouvelles ouailles et lui présente (malgré lui) l’encombrant Antonio Banderas. L’ex Mariachi de Robert Rodriguez retrouve son partenaire d’Assassins (1995) qui amuse avec son rôle de chien fou qui insiste pour rejoindre les Expendables qu’il fatigue très vite avec ses bavardages interminables. La tête de Lundgren face à lui est impayable et Randy Couture semble enfin se réveiller pour la première fois en trois films lorsqu’il est face à lui. Ça dure trois secondes quand même, il ne faut pas rêver…

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Sylvester Stallone et Kelsey Grammer
Sylvester Stallone et Kelsey Grammer

Un méchant sacrifié, un réalisateur qui rattrape ce qu’il peut…

Face à toute cette troupe, Mel Gibson crée un méchant potentiellement mémorable mais n’a pas grand chose à exprimer, le scénario ne lui donnant pas assez de matériel pour inquiéter. Même le décevant Machete kills avait joué de façon plus convaincante avec son image abîmée depuis certaines prises de position controversées. La confrontation finale est encore plus paresseuse que dans le deuxième opus et comme Eric Roberts dans le premier film puis Jean-Claude Van Damme dans la première suite, il est bien seul, accompagné uniquement de figurants anonymes. Même Robert Davi qui aurait pu faire une prestation d’anthologie, n’a pas la possibilité d’exister.

Mel Gibson
Mel Gibson

Patrick Hughes qui succède à Sylvester Stallone et Simon West se sort honorablement des scènes d’action, même si elles manquent de légitimié et même si l’on ne s’ennuie étrangement pas malgré une violence gratuite et la paresse d’un script écrit par Stallone lui-même (entre autres coupables) qui accumule action non stop qui tourne à vide avec une violence gratuite et un humour réduit au minimum, un contre sens absolu.

Photo de plateau Premier plan : Lundgren, Stallone, Patrick Hughes le réalisateur, Randy Couture et Jason Statham Deuxième plan : Terry Crews et Wesley Snipes
Photo de plateau
Premier plan : Lundgren, Stallone, Patrick Hughes, Randy Couture et Jason Statham
Deuxième plan : Terry Crews et Wesley Snipes

Résumé

L’échec des premiers jours d’exploitation en Amérique de ce nouvel épisode risque de mettre à mal sa pérennité malgré le fort potentiel pour une longue série de suites, surtout si Sylvester Stallone et son producteur Avi Lerner ne prennent pas plus de risques. Si les aventures des ExpendaBelles annoncées pour l’année prochaine devaient décevoir, elles pourraient même enterrer la franchise. Ce serait dommage tout de même, le concept ayant toujours un fort potentiel avec des stars du cinéma d’action qui ne sont toujours pas apparues dans la série, comme Pierce Brosnan qui a manifesté son intérêt pour apparaître dans un quatrième volet.

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