Surprise lors de la 58ème remise des prix des équivalents italiens des César et des Oscars, les David Di Donatello. Il Capitale Umano (Le Capital humain) de Paolo Virzi a reçu le trophée du meilleur film, au détriment du grand favori La Grande bellezza de Paolo Sorrentino.
Comme avec les César, où La Vie d’Adèle d’Abdellatif Kechiche, favori des critiques, Palme d’or à Cannes et lauréat de nombreux prix intermédiaires a été battu par le succès populaire Les Garçons et Guillaume à table de Guillaume Gallienne, le film de Sorrentino a remporté de nombreux prix internationaux, avec un triomphe aux European Film Awards (film, réalisateur, scénario et acteur ) et remportant le Golden Gloden Globe et l’Oscar du fil étranger avant de ne pas être prophète en son pays. Certes, Sorrentino s’en sort bien mieux que Kechiche (seulement un César, pour Adèle Exarchopoulos en espoir) et voit son film honoré de neuf David (sur 17 nominations) mais il se fait doubler pour le prix du meilleur film par le succès surprise de ce début d’année en Italie.
Il Capitale Umano est donc le nouveau long-métrage de Paolo Virzi, à qui l’on doit quelques films sortis en France (Caterina va en ville, Napoléon (et moi), La prima cosa bella, Chaque jour que Dieu fait…), ce qui n’est pas le cas de tous les cinéastes italiens même si depuis quelques années le nombre de films italiens sortis en salles en France a explosé, notamment grâce au distributeur Bellissima Films. Ce drame, entre film noir et chronique cynique de la société italienne en temps de crise, est adapté d’un roman de Stephen Amidon et devrait sortir en France au mois de décembre, distribué par Bac. Il sera présenté en avant-première au festival Paris Cinema le mercredi 9 juillet à 21h30 au Gaumont Opéra Premier, en présence de Paolo Virzì et de la comédienne Valeria Bruni Tedeschi. On peut aisément imaginer que ce long-métrage représentera l’Italie lors de la prochaine cérémonie des Oscars.
Le film remporte également les prix de la meilleure actrice (Valeria Bruni-Tedeschi), du meilleur scénario (signé avec Francesco Bruni), des meilleurs seconds rôles (Valeria Golino et Fabrizio Gifuni), du montage (Cecilia Zanuso) et du son (Roberto Mozzarelli). Son principal rival, La Grande bellezza remporte néanmoins des prix importants : meilleur réalisateur, acteur (Toni Servillo), producteur (Francesca Cima, Nicola Giuliano) ainsi que six David techniques : photo (Luca Bigazzi), décors (Stefania Cella), costumes (Daniela Ciancio), maquillage (Maurizio Silvi), coiffures (Aldo Signoretti, un vétéran de sa profession qui a travaillé sur Violence et passion et L’Innocent de Visconti, Madame Kitty de Tinto Brass, Suspiria d’Argento, Ginger et Fred de Fellini, Il Divo…) et effets spéciaux (Rodolfo Migliari, Luca Della Grotta).
Les autres lauréats :
– Meilleur film étranger européen : Philomena de Stephen Frears, en lice contre Ida de Pawel Pawlikowski, Still Life d’Uberto Pasolini, La Vénus à la fourrure de Roman Polanski et La vie d’Adèle d’Abdellatif Kechiche
– Meilleur film étranger non européen : The Grand Budapest Hotel de Wes Anderson, en lice contre American Bluff de David O. Russell, Blue Jasmine de Woody Allen, Le Loup de Wall Street de Martin Scorsese et 12 Years a Slave de Steve McQueen
– Documentaire : Le Coeur battant de Roberto Minervini qui sort en France le 25 juin, un film entre fiction et documentaire dont on peine à comprendre le point de vue, s’il en a un
– Jeune réalisateur et prix de la jeunesse : Pierfrancesco Diliberto alias Pif pour La mafia uccide solo d’estate (The Mafia Kills Only in Summer)
– Musique et chanson : Pivio et Aldo De Scalzi pour Song’ e Napule de Antonio Manetti et Marco Manetti, “A Verità” signée Rosario Castagnola et Sarah Tartuffo
– Court-métrage : 37°4 S d’Adriano Valerio
Sophia Loren reçoit un prix pour l’ensembe de sa carrière, des David honorifiques ont été remis au réalisateur, scénariste et acteur Carlo Mazzacurati (Une romance italienne), décédé l’an dernier ainsi qu’au grand cinéaste Marco Bellocchio.
Parmi les nommés, on retrouvait notamment Ettore Scola, 83 ans dans la catégorie du meilleur réalisateur pour ce qu’il annonçait être comme son dernier film, le documentaire Qu’il est étrange de s’appeler Federico, une citation comme une marque d’affection à l’un des derniers grands noms du cinéma italien contemporain. Le film sortira en France le 9 juillet prochain.
Malgré leurs douze et onze citations, J’arrête quand je veux ( Smetto quando voglio) de Sydney Sibilia et Fasten Your Seatbelts de Ferzan Özpetek repartent bredouilles.