Cannes 2014 : le palmarès complet

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Nuri Bilge Ceylan Palme d'or (© AFP / L. Venance)

Voilà, c’est fini, les spectateurs privilégiés cannois ont fini leurs plongées diurnes et nocturnes dans les salles du palais du Festival de Cannes 2014.

 

Quentin Tarantino, Nuri Bilge Ceylan et Uma Thurman (© AFP / V. Hache)
Quentin Tarantino, Nuri Bilge Ceylan et Uma Thurman (© AFP / V. Hache)

 

Palme d’or : Sommeil d’hiver de Nuri Bilge Ceylan (Turquie)

« C’est une très grande surprise pour moi, je ne m’y attendais pas. Je ne sais pas quoi dire. Cette année est la 100e du cinéma turc, c’est donc une heureuse coïncidence. Je remercie le Festival de Cannes d’avoir soutenu ce long projet. Merci au Jury, à Thierry Frémaux et à Gilles Jacob. Je tiens à dédier cette Palme d’or à la jeunesse turque et à ceux qui ont perdu la vie au cours de l’année. Merci beaucoup ».

Le cinéma turc fête donc son centième anniversaire d’une belle façon… Après deux Grands Prix du jury pour Uzak en 2003 et Il était une fois en Anatolie en 2011 et un Prix de la mise en scène pour Les Trois Singes en 2008, le cinéaste reçoit enfin la Palme d’or tant rêvée…

Il est le quatrième cinéaste après Wim Wenders, les frères Coen et Michael Haneke à avoir remporté les trois prix les plus prestigieux du premier Festival de cinéma du monde. Il entre définitivement dans la Grande Histoire du cinéma. Sommeil d’hiver est le deuxième long-métrage turc lauréat de la Palme d’or après Yol ou la permission de Yılmaz Güney et Şerif Gören.
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Alice Rohrwacher et Sophia Loren (© AFP / A. Pizzoli)
Alice Rohrwacher et Sophia Loren (© AFP / A. Pizzoli)

 

Grand Prix du jury : Les Merveilles d’Alba Rohrwacher (Italie) (critique)

Le prix est remis par une légende du cinéma, Sophia Loren, présente à Cannes pour la restauration de Mariage à l’italienne et une leçon de cinéma.

 

Bennett Miller (© AFP / V. Hache)
Bennett Miller (© AFP / V. Hache)

 

Prix de la mise en scène : Bennett Miller pour Foxcatcher (Etats-Unis) (critique)

 

Xavier Dolan (© AFP / V. Hache)
Xavier Dolan (© AFP / V. Hache)

Prix du jury : Mommy de Xavier Dolan (Canada) ex-aequo avec Adieu au langage de Jean-Luc Godard (France) (critique)

‘On fait ce métier pour aimer et être aimé en retour… ‘ Pas amer de ce prix ‘mineur’ et partagé avec un maître du cinéma, il remercie ‘ Thierry Frémaux d’avoir cru en moi et en mes films ‘.

 

Andrey Zvyagintsev et Oleg Negin © AFP / V. Hache
Andrey Zvyagintsev et Oleg Negin © AFP / V. Hache

 

Prix du scénario : Andreï Zviaguintsev et Oleg Negin pour Leviathan (Russie) (critique)

 

Robert Pattinson, Julianne Moore et David Cronenberg © AFP / B. Langlois
Robert Pattinson, Julianne Moore et David Cronenberg © AFP / B. Langlois

 

Prix d’interprétation féminine : Julianne Moore pour Maps to the stars de David Cronenberg (Canada) (critique)

 

 

Timothy Spall (© AFP / L. Venance)
Timothy Spall (© AFP / L. Venance)

 

Prix d’interprétation masculine : Timothy Spall pour Mr Turner de Mike Leigh (Grande-Bretagne ) (critique)

‘ Je suis dépassé par les événements ‘ voilà tout ce que je sais dire en français à part ‘ un verre de vin rouge, s’il vous plaît ‘. Au crépuscule de ces années, j’ai souvent été celui qui accompagne la mariée… ‘.  C’est une collaboration de toute une vie avec Mike Leigh, qui m’a enseigné comment servir le personnage et pas son ego. Ce prix revient plus à Mike Leigh qu’à moi. Il salue son maître, mais aussi ses partenaires à l’écran et le directeur de la photographie Dick Pope. Il lit son discours sur son portable, ému aux larmes, évoquant la leucémie qui l’a frappé lorsque Leigh a reçu sa Palme d’or en 1996 pour Secrets et Mensonges.

 

Claire Burger, Samuel Theis et Marie Amachoukeli (© AFP / A. Pizzoli)
Claire Burger, Samuel Theis et Marie Amachoukeli (© AFP / A. Pizzoli)

 

Caméra d’or : Party Girl de Marie Amachoukeli, Claire Burger et Samuel Theis (France),

‘ un film sauvage et mal élevé ‘, dixit Nicole Garcia, présidente du jury.

En remettant ce prix, le créateur de ce prix, Gilles Jacob ‘ passe la main ‘ pour reprendre ses propres mots, aussi simples que ceux prononcés la veille pour la cérémonie en clôture d’Un Certain Regard. La salle se lève pour saluer sa sortie. Une page se tourne…

 

Li Yuchun, Simón Mesa Soto et Abbas Kiarostami (© AFP / A. Pizzoli)
Li Yuchun, Simón Mesa Soto et Abbas Kiarostami (© AFP / A. Pizzoli)

 

Palme d’or du court-métrage : Leidi de Simón Mesa Soto (Colombie, Royaume-Uni)

– mentions : Aïssa de Clément Trehin-Lalanne (France) et Yes we love (Ja Vi Elsker) de Hallvar Witzø (Norvège)

 

Premiers commentaires sur l’édition 2014 du Festival de Cannes

 

Les frères Dardenne n’ont rien remporté pour Deux jours, une nuit (critique). C’est une première, jusqu’à présent tous leurs films en compétition avaient remporté au moins un prix. Les grands absents du palmarès : les films Tombouctou d’Abderrahmane Sissako (critique), Deux fenêtres de Naomi Kawase et Saint Laurent de Bertrand Bonello (critique). La surprise est moins grande pour The Homesman de Tommy Lee Jones (critique), Captives d’Atom Egoyan (critique), Jimmy’s hall de Ken Loach (critique) ou The Search de Michel Hazanavicius (critique) qui n’ont pas fait l’unanimité.

 

La compétition officielle 2014 a été dans l’ensemble reçue dans une relative indifférence, loin de l’enthousiasme de celle de l’an dernier reconnue comme l’une des plus homogènes et des plus réussies. Cette déception se ressentait déjà lors de l’annonce de la sélection avare en nouveaux noms, ce qui n’est pas forcément un problème mais certains ont au minimum déçu. La section Un Certain Regard a été dans l’ensemble bien plus appréciée et jugée plus audacieuse. A vérifier dans les salles dès la sortie de ces films, dont la majorité a déjà des dates de sorties.  Le public parisien pourra notamment rattraper les films présentés à Un Certain Regard 2014, citons notamment Bird People de Pascale Ferran (critique) ou La Chambre bleue de Mathieu Amalric (critique).

 

Depuis quelques années -cela ne fut pas toujours vrai-, le Festival de Cannes lance la course aux oscars. L’an dernier par exemple, Nebraska d’Alexander Payne avait obtenu six nominations, Inside Llewyn Davis des frères Coen et All is lost de J.C.Chandor quelques citations techniques. C’est la catégorie des films étrangers qui avait un pourcentage élevé de films révélés à Cannes : quatre sur cinq avaient été invités sur la Croisette : La Grande Bellezza et La Chasse en compétition en 2013 et 2012, L’image manquante et Omar à Un Certain Regard 2013. Parmi les candidats potentiels, Mr Turner de Mike Leigh, Maps to the stars de David Cronenberg et Foxcatcher de Bennett Miller, tous deux primés, devraient être très largement cités par l’Académie. Les espoirs seront plus limités pour The Search de Michel Hazanavicius malgré ses cinq Oscars pour The Artist.

 

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