Siberia est souvent résumée avec cette simple phrase : une émission de télé-réalité tourne mal. Ce programme est pourtant beaucoup plus riche que ces quelques mots peuvent le faire entendre. Diffusée de juillet à septembre sur la chaine américaine NBC, Siberia raconte le déroulement d’une télé-réalité de survie où des événements mystérieux viennent contrarier le court de l’émission. Suite au tragique décès d’un des leurs, les participants décident de continuer l’aventure mais d’étranges phénomènes s’invitent dans le jeu. C’est un agréable mélange entre Lost, Projet Blair Witch et Koh Lanta. Une recette qui avait déjà été tentée (The River) sans réussir à convaincre. Malgré ces atouts, cette production estivale est passée presque inaperçue. Heureusement, le bouche à oreille est là pour atténuer cet oubli dont la télévision fait souvent les frais.
Siberia exploite des ingrédients de fictions horrifiques ou encore apocalyptiques, transposés dans un contexte de télé-réalité. Les interviews des candidats, caricaturaux et prêts à tout pour gagner la somme d’argent promis au vainqueur, ponctuent le récit. Une narration classique pour ce type d’émissions de télé-réalité, si bien qu’à la fin du pilote on se demande dans quelle aventure on s’est embarqué. Mais la narration scénarisée et les personnages aux contours prédécoupés vont rapidement être balayés par un violent vent d’incertitude. Et c’est là, que la série devient intéressante. Comme pour les candidats, nos doutes persistent durant toute cette première saison. Les péripéties sont-elles le fruit de manipulations de la production ou sont-elles réelles ? Car, si dans un premier temps elles peuvent s’expliquer de manière rationnelle, c’est vite plus difficile de trouver une explication.
Siberia n’est pas une série parfaite. Sans dévoiler l’intrigue, certains twists de l’histoire laisse le spectateur sur sa faim. En tout cas dans un premier temps car la série regorge de surprises et les apparences peuvent être trompeuses. Le pilote peut décourager les plus sceptiques car il reprend une à une les ficelles d’un épisode lambda de Koh Lanta sans s’en écarter vraiment. Mais le programme s’éloigne ensuite des sentiers battus pour devenir un témoignage, un documentaire sur ces personnages bousculés par l’étrange et finalement terrifiés par ce qui leur arrive. Il s’agit là d’une de ces productions auxquels il faut donner un peu de temps. Passé les deux premiers épisodes, l’essence de la série est évidente. Les mystères se doivent d’être résolus et à chaque fin d’épisode on se précipite sur le suivant pour en savoir plus. Quelques réponses sont données et d’autres interrogations surgissent.
Cette série a pourtant un défaut majeur. Et pas des moindres puisqu’il pourrait dissuader certains de la commencer. En effet, l’audience réalisée n’a pas été extraordinaire, un constat qui pourrait lui coûter une seconde saison. Frustrant, car le final nous abandonne avec une foule de questions accumulées au cours des onze épisodes. Comme chaque sériephile le sait, il n’y a rien de pire que de vibrer pour une série qui ne délivrera jamais ses secrets. Un vrai déchirement que nous avait fait endurer des séries comme The Event ou Flash Foward. Cependant, c’est un risque que Siberia mérite que vous preniez. Preuve en est avec la bande annonce de la première saison :
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