Le cuirassé Potemkine
Union Soviétique : 1925
Réalisateur : Sergueï Eisenstein, Grigori Aleksandrov
Scénario : Sergueï Eisenstein
Acteurs : Alexandre Antonov, Vladimir Barsky, Grigori Aleksandrov, Ivan Bobrov, Beatrice Vitoldi, Mikhail Gomorov, Alexandre Levshin, Julia Eisenstein, Sergueï Eisenstein
Distribution : Goskino – Mosfilm
Durée : 1h10
Genre : Drame historique
Date de sortie : 12 novembre 1926
Globale : [rating:3.5/5][five-star-rating]
Pour célébrer le vingtième anniversaire de la révolution de 1905, la commission d’État soviétique chargée des commémorations eut l’idée de faire réaliser un film. Elle s’adressa au jeune metteur en scène russe Sergueï Eisenstein, qui avait réalisé, l’année précédente, un long-métrage très remarqué, La Grève.
Synopsis : En janvier 1905, éclate la première révolution russe, suivie le 14 juin de la révolte des marins du « Potemkine ». Ce qui au départ s’annonçait comme une petite protestation d’un équipage lassé et furieux de n’avoir à manger que de la viande pourrie a dégénéré en une véritable insurrection dans le port d’Odessa.
La puissance d’un cinéaste
Film de commande voué à la propagande du régime soviétique, le cuirassé Potemkine, réalisé en 1925, est malgré tout la réalisation d’un cinéaste ne manquant ni d’idées, ni de talent.
Le film est découpé presque sèchement en cinq tableaux menant de la révolte à la victoire.
Eisenstein privilégie à la fois les gros plans sur les visages d’anonymes et les scènes de groupes pour exprimer l’autoritarisme barbare des uns et la souffrance des autres.
Avec la seule force des images, Eisenstein fait vivre le mépris, la violence, l’espoir, la révolte dans une ode à la victoire.
Sa science du montage, des raccords chocs, du symbolisme visuel entraînent le spectateur dans une empathie totalement acquise.
Au service d’une aventure collective
Du soulèvement des marins qui refusent de manger une nouvelle fois la viande avariée où grouillent les vers à la tuerie d’Odessa, le film est tout entier concentré sur le combat douloureux des petits contre l’aveuglement autocratique des puissants.
Oublions l’œuvre de commande, oublions les dérives du régime futur qui trahira les espérances du peuple et regardons simplement un film terriblement évocateur dont les images hantent encore les écrans des cinémathèques. Difficile aujourd’hui encore pour celui qui s’intéresse un peu au cinéma de n’avoir jamais vu, ne serait qu’au détour d’un livre, les images déchirantes du massacre de la foule innocente par les cosaques sur les escaliers d’Odessa, difficile d’oublier ses vieillards, ses infirmes, ses mères, ses enfants, fauchés par la mitraille, roulant fracassés, ensanglantés au bas des marches, difficile de ne pas frémir devant ce landau fou emportant son bébé vers la mort.
Résumé
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