Festival de Gardanne 2013 : troisième jour

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On rattrape !

Outre le fait de proposer une compétition entre un grand nombre de films en avant-première, le Festival Cinématographique d’automne de Gardanne permet de « rattraper » des films sortis dans l’année et qu’on avait manqués, ou bien, parfois, de les revoir. C’est ainsi que la troisième journée du Festival permettait entre autre aux spectateurs de se faire leur propre opinion sur le si controversé Tip Top et de constater que le cinéma italien était loin d’être mort, la preuve étant apportée avec 3 films de qualité, Intervallo, Chaque jour que Dieu fait et Cha Cha Cha. Toutefois, parmi les 12 films présentés ce dimanche 27 octobre, celui que le public attendait avec le plus d’impatience était Lulu, femme nue, la dernière réalisation de Solveig Anspach, d’autant plus que la réalisatrice était présente et qu’une rencontre-débat était prévue à la fin de la projection.

Lulu, femme nue

Lulu, femme nue, le film

Lulu, femme nue, qui sortira en salles le 22 janvier 2014, est une adaptation très libre des 2 tomes de la bande dessinée homonyme d’Etienne Davodeau. Lulu, jouée ici par Karin Viard, est une femme d’une quarantaine d’années qui, suite à un entretien d’embauche qui n’a pas débouché et sans l’avoir cherché au départ, va vivre une courte période de liberté loin de son mari et de ses 3 enfants. Durant ces quelques jours, elle va rencontrer 3 personnes qui vont changer sa vie en lui permettant de s’affirmer, de passer de l’ombre à la lumière, de quitter une enveloppe très terne pour une nouvelle peau beaucoup plus ferme. Il faut reconnaître que ce film, qui mélange humour, tendresse et émotion, met un certain temps à décoller : est-ce la responsabilité de Solveig Anspach ou celle de sa monteuse Anne Riegel, déjà présente sur Back Soon et Queen of Montreuil, les 2 films précédents de Solveig, toujours est-il que le côté souvent mollasson du montage représente toujours la faiblesse principale de la plupart des films de la réalisatrice. C’est donc ici particulièrement vrai dans la première moitié du film au cours de laquelle l’ennui arrive à gagner le spectateur. Heureusement, la deuxième moitié s’avère beaucoup plus tonique, grâce, surtout, à la prestation pleine d’énergie de Claude Gensac. Heureusement bis, cette tonicité ne se met pas du tout en travers du trio humour, tendresse, émotion, toujours bien présent. Concernant l’interprétation, Karin Viard est pratiquement de tous les plans : elle aussi est beaucoup plus convaincante dans la deuxième moitié, où elle interprète un personnage qui, enfin, s’est affirmé, que dans la première, où elle doit jouer ce qu’elle n’est pas dans la vie, un personnage totalement transparent. A ses côtés, on retrouve donc Claude Gensac, un Bouli Lanners très attachant, Pascal Demolon et Philippe Rebbot jouant des personnages genre pieds nickelés de façon un peu forcée, Nina Meurisse qui, malgré ses 24 ans à l’époque du tournage, arrive à êtretrès crédible dans le rôle d’une adolescente de 17 ans, Corinne Masiero égale à elle-même et une excellente Marie Payen, dans le rôle de la sœur de Lulu.

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Lulu, femme nue, le débat

Comme souvent, le dialogue entre spectateurs et réalisatrices a permis d’expliquer un certain nombre d’éléments. Solveig Anspach a ainsi très bien expliqué les nombreuses modifications qu’elle a apportées dans son scénario par rapport à la BD d’origine, tout cela avec l’accord d’Etienne Davodeau. On a aussi appris que Solveig souhaitait depuis longtemps faire tourner à nouveau Karin Viard, qu’elle avait mise en scène dans Haut Les Coeurs ! il y a 15 ans. Répondant à une question d’un spectateur sur la ressemblance assez frappante entre Karin Viard et Marie Payen, Solveig a expliqué que Marie avait fait de nombreux castings recherchant une comédienne devant interpréter le rôle de la sœur du personnage joué par Karin Viard et qu’elle n’avait jamais été retenue. Au point d’avoir décidé de ne plus participer à de tels castings. Quand Solveig a expliqué à Marie qu’elle était choisie sans qu’il y ait de séance de casting, elle n’a pas hésité une seconde pour donner une réponse positive. Quant à la cohabitation entre comédiens de génération différente, Solveig Anspach a expliqué qu’elle pouvait parfois être délicate, par exemple lorsque Claude Gensac, habituée à un cinéma de dialogues respectés à la lettre par les acteurs, ne sait pas quand lancer sa réplique face à une spécialiste de l’improvisation comme Corinne Masiero.

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