Prisoners
États-Unis : 2013
Titre original : –
Réalisateur : Denis Villeneuve
Scénario : Aaron Guzikowski
Acteurs : Hugh Jackman, Jake Gyllenhaal, Viola Davis, Paul Dano, Terrence Howard
Distribution : SND
Durée : 2h33
Genre : Thriller
Date de sortie : 09 octobre 2013
4/5
Énième thriller évoquant un enlèvement d’enfants ou petite pépite ? Prisoners suscite un fort engouement et provoque une attente considérable en rassemblant au générique quelques-uns des acteurs les plus brillants de leur génération et un réalisateur de talent. Deux ans plus tôt, Denis Villeneuve s’était attaqué avec brio à l’adaptation de la pièce choc de Wajdi Mouawad, Incendies. Pari risqué qui s’est avéré être une belle réussite. Réussite qu’il réitère avec Prisoners.
Synopsis : Dans la banlieue de Boston, deux fillettes de 6 ans, Anna et Joy, ont disparu. Le détective Loki privilégie la thèse du kidnapping suite au témoignage de Keller, le père d’Anna. Le suspect numéro 1 est rapidement arrêté mais est relâché quelques jours plus tard faute de preuve, entrainant la fureur de Keller. Aveuglé par sa douleur, le père dévasté se lance alors dans une course contre la montre pour retrouver les enfants disparus. De son côté, Loki essaie de trouver des indices pour arrêter le coupable avant que Keller ne commette l’irréparable… Les jours passent et les chances de retrouver les fillettes s’amenuisent…
Une atmosphère oppressante
L’hiver et une banlieue morne comme décor. Il n’en fallait pas plus pour donner le ton du film qui se veut oppressant dès les premières minutes tant la menace se ressent, tant chaque détail, menant parfois sur de fausses pistes, annonce l’inévitable. Dès le début du long-métrage, Denis Villeneuve instaure une atmosphère anxiogène, amplifiée par les couleurs froides de l’hiver et par la musique lancinante qui ponctuera le film. La caméra, également, devient un instrument créateur d’angoisse, avançant parfois lentement, stable et déterminée, vers un point précis, comme si elle devenait le regard inquiétant de la personne qui représente la menace. Pendant un peu plus de deux heures et demi, cette inquiétude ne faiblira pas une seconde, Denis Villeneuve parvenant à nous mener dans une aventure labyrinthique, où l’on avance doucement, mais où chaque pas peut mener sur une fausse piste. De bout en bout, les avancées de l’enquête et les divers revirements de situations tiennent le spectateur en haleine et le suspense bien dosé qui ne souffre pas de la longueur du métrage fait de Prisoners un thriller captivant. Tout est réfléchi, dosé, maîtrisé au point où l’on se laisse porter par l’histoire sans chercher à la démêler. L’enquête progresse à tâtons, mais jamais la tension ne se relâche grâce à la richesse de l’intrigue, des personnages et à certaines scènes d’une intensité émotionnelle incroyable. Pour tous ces instants et pour cette fin magistrale, Prisoners et d’ores et déjà culte.
Des personnages complexes
Plusieurs noms ont défilé pour interpréter Keller Dover, le père de la petite Anna. Léonardo Dicaprio ou Michael Fassbender avaient été pressentis pour le rôle avant que le choix de Denis Villeneuve ne s’arrête sur l’ex Monsieur Wolverine, Hugh Jackman. Un choix judicieux, car l’acteur livre une prestation sans faute, toute en nuances, soulignant la complexité du caractère de Keller Dover. Car c’est aussi en cela que Prisoners est une vraie réussite : Denis Villeneuve attache une attention particulière à ses personnages, très travaillés, et à leur psychologie. Le film s’attarde sur chaque protagoniste, l’évolution de leur état d’esprit, leurs pulsions, leurs réactions face à cette terrible épreuve qui se transforme progressivement en course contre la montre pour sauver les deux fillettes. A mesure que les heures et les jours défilent, chaque protagoniste réagit à sa façon, ressent différentes émotions allant de la rage à la dépression en passant par une sorte de résignation teintée de désespoir. Parfois, l’acharnement à vouloir retrouver les fillettes les conduit à vouloir faire justice eux même au risque de franchir certaines limites. Jusqu’où aller pour sauver ceux que l’on aime, voilà l’une des questions que soulève Prisoners.
Face à ces familles en proie au désarroi, Jake Gyllenhaal campe avec brio un inspecteur de police méticuleux et consciencieux qui reste lui aussi très humain, cédant parfois à des accès de colère incontrôlés. Cependant, la palme de l’interprétation revient à Paul Dano qui, bien que moins visible que les deux précédents acteurs, interprète un Alex Jones énigmatique et déconcertant. A la fois inquiétant et paraissant inoffensif, l’acteur parvient à laisser le spectateur dans le doute sur son implication dans l’histoire.
En confiant ces rôles à des acteurs remarquables, en travaillant à ce point ses personnages et en les enfermant dans leurs réactions extrêmes, Denis Villeneuve a sublimé son film pour en faire l’un des meilleurs thrillers de l’année.
Résumé
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Bonsoir, Prisoners restera pour moi aussi, un des meilleurs films de l’année 2013. J’ai aimé l’atmosphère, les tons gris, tristes qui donnent une ambiance particulière et puis aucun des personnages n’est ou tout blanc ou tout noir. Le personnage joué par Hugh Jackman est surprenant et par beaucoup de côté très condamnable. Bonne soirée.