Critique : Diana

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DafficheDiana

Royaume-Uni, France : 2013
Titre original : Diana
Réalisateur : Oliver Hirschbiegel
Scénario : Stephen Jeffreys
Acteurs : Naomi Watts, Naveen Andrews, Douglas Hodge
Distribution : Le Pacte
Durée : 1h53
Genre : Biopic, Drame
Date de sortie : 2 octobre 2013

Globale : [rating:3.5/5][five-star-rating]

On dit souvent que les icônes ne meurent jamais. Preuve en est, seize ans après sa tragique disparition sous le pont de l’Alma, la princesse de Galles n’a jamais quitté le coeur des Anglais ni celui des médias. Aussi, l’enjeu était à la hauteur du battage médiatique suscité par la sortie du film. Le biopic, centré sur l’histoire d’amour controversée de « Lady Di » et du docteur Hasnat Khan, est un bel hommage… sans grands éclats. 

Synopsis : En 1995, la princesse de Galles, séparée de son mari le prince Charles depuis trois ans, rencontre le docteur Hasnat Khan. Très vite, la princesse se découvre des sentiments pour cet homme que tout oppose. Longtemps restée secrète, leur idylle est rapidement exposée à la une des tabloïds anglais et du monde entier. Malgré le fossé qui les sépare, Diana tente par tous les moyens de maintenir leur relation, allant jusqu’à se rendre au Pakistan, dans la famille d’Hasnat Khan. Toutefois, le destin en aura décidé autrement…

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Il était une fois une princesse désabusée…

Tout commença par le choix des acteurs et cette ultime question : qui pourrait interpréter le rôle de l’une des femmes les plus adulées de la planète ? Le choix s’est très vite porté sur la gracieuse Naomi Watts (Perfect MothersThe Impossible). L’atavisme avec la princesse n’étant pas flagrant, il restait à l’actrice la fidèle représentation de son élégance et de sa prestance. Pari réussi ! La comparaison avec une héroïne de tragédie saute aux yeux dès les premières minutes du film. Traitée avec finesse par l’entrée in media res dans les dernières minutes de la vie de Diana, l’histoire de cette tragédie moderne bouleverse autant qu’elle interroge. Celle-ci passe d’abord par son rapport ambigu aux médias, qui la pousse inexorablement dans les griffes de la tragédie. À la manière d’un anti-conte de fée, le réalisateur Oliver Hirschbiegel nous livre avec brutalité les déchainements hystériques de la classe médiatique ainsi que les multiples ruses de la princesse pour rejoindre en secret son amant Hasnat Khan. S’en suivent de nombreuses scènes cocasses et touchantes, où le jeu de Naomi Watts brille des mille feux de la sincérité. Le film rend brillamment hommage à la destinée d’une femme, piégée par les rouages du pouvoir et les conventions établies par sa vie de princesse. L’ombre persistante des Windsor vient rappeler avec véhémence la fatalité d’une vie vouée à la solitude et aux bonheurs fugaces que la princesse avait embrassé en même temps que la monarchie. De la cristallisation à la destruction, la caméra fait plonger le spectateur au coeur d’une idylle amoureuse hors-du-commun et si effroyablement banale. L’intensité est dans le paradoxe car bien au-delà de la renommée de la princesse, Diana a le mérite de brosser le portrait d’une histoire d’amour dont les nombreux obstacles princiers, culturels et familiaux rejetteront les deux amants aux déserts de leur solitude. Face à cela, les choix scénaristiques alimentent les aspects trop romanesques d’un film souvent à bout de souffle, et qui manque cruellement de détails et parfois de profondeur. Résumer la vie de la princesse à ses idylles était sans doute un pari trop risqué.

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Un film venu trop tôt ?

À la fois douce et manipulatrice, la princesse Diana manie l’ambiguité avec une déconcertante facilité qui vient compenser une étonnante fragilité. Évoquer le destin d’une femme brisée n’est jamais chose aisée, d’autant plus quand cette femme n’est jamais vraiment morte dans le coeur des hommes. Oui, le spectre de Diana semble voler au-dessus de ce précipice d’incertitude qui enveloppe le film et qui l’empêche de se réaliser pleinement. La fin du biopic est à son image, parfois mièvre mais souvent juste, et bien que la véracité des faits fasse polémique, l’oeuvre n’en demeure pas moins globalement réussie. En attestent les nombreux clins d’oeils du réalisateur, notamment sur le sac Lady Dior porté par la princesse, mais aussi sur ses derniers instants au Ritz en compagnie de Dodi Al-Fayed, où le focus sur ses pieds épouse la marche inévitable de la destinée. En définitive, Diana laisse un goût amer dans la bouche. Peut-être est-ce la brutalité de sa mort ou ses échecs successifs, quoiqu’il en soit le film est sans doute arrivé trop tôt dans le paysage cinématographique. Peut-être aurait-il fallu attendre que les nombreuses polémiques quant à sa mort s’estompent… Après tout, seize ans ce n’est rien, surtout pour une icône.

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Résumé

Diana tient en haleine jusqu’à la dernière minute, grâce notamment à un scénario bien mené. Toutefois, le biopic ne tient pas toutes ses promesses et semble brûler de nombreuses étapes de la vie de l’inoubliable Diana.

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