Breaking Bad Saison 5 Episode 14 – Ozymandias

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Ozymandias

« My name is Ozymandias, king of kings :

Look on my works, ye Mighty, and despair ! »

Nothing beside remains. Round the decay

Of that colossal wreck, boundless and bare

The lone and level sands stretch far away

Ozymandias était le nom de règne du plus célèbre des pharaons, Ramsès II, qui a inspiré ce poème de Shelley (ici les derniers vers) qui donne cette image d’un homme dont le pouvoir et la grandeur surpassaient l’imaginable, finalement réduit à une statue abandonnée dans le désert.

Avec un nom pareil, cet épisode ne tourne pas autour du pot quant à son sujet central : la destruction totale de tout ce que Walter White a cherché à accomplir au cours de la série. De façon évidente, son argent est pris par les néo-nazis, mais cela va beaucoup plus loin que ça. Le teaser de cet épisode nous sert de piqûre de rappel, réitérant l’ampleur de ce que Walt a perdu et va perdre dans cet épisode. La conversation presque tendre qu’il a avec Skyler est un contraste frappant face au combat qu’ils se livrent plus tard dans l’histoire (annoncé par la présence des couteaux à côté du téléphone décroché par Skyler), et un parallèle intéressant avec le coup de téléphone vers la fin de l’épisode, dans lequel Walter vocifère à son égard avec une extrême violence. Bien sûr, le but de son appel est de disculper Skyler et de permettre à la police de trouver Holly, mais il y a certainement un fond d’honnêteté dans les insultes qu’il lance à sa femme, révélant la frustration qui l’a poussé à péter un plomb, à « break bad ». L’épisode ne s’arrête pas là dans ses rappels au pilote : on voit en effet le fameux pantalon volant traîner dans le désert quand Walt y roule son baril de dollars.

Ozymandias - Walter White - Jesse

Sur le fond, Ozymandias incarne le point de vue moral de la série, qui considère que les mauvaises actions entraînent des conséquences qui ne cessent d’escalader de plus en plus tragiquement (toute l’idée derrière le flashforward de la saison 2). On a, avec Walter White, un conte moral très simple d’un homme qui détruit irrémédiablement tout ce qu’il touche. La série a toujours insisté sur les processus (à travers les montages de « cuisine » ou de vente) et sur les longues chaînes de cause à effet qui, une fois lancées, ne peuvent être stoppées. Depuis la première saison, l’itinéraire de Walt est celui de quelqu’un qui choisit de prendre le contrôle de sa vie, d’arrêter de se laisser faire. On en tire le sentiment qu’il n’y a pas de rédemption possible : Walt est en plein rétro-pédalage au début de l’épisode, tentant de sauver la vie de son beau-frère en abandonnant tout son « empire », mais son sort est déjà scellé. Les deux derniers épisodes nous en diront sûrement plus sur cette question, mais, à ce point de l’histoire, il semble que Gilligan a une vision très fataliste du karma. Le flashforward nous donne des indications quant à une potentielle tentative de rédemption pour Walt, son arme étant probablement destinée aux néo-nazis et, qui sait, à la libération de Jesse, mais il est douteux qu’il connaisse un vrai retour en grâce au final.

Le mot qui qualifie peut-être le mieux cet épisode, c’est épique. Ozymandias aurait facilement pu être le final de la série, avec ses rappels constants du pilote et du chemin parcouru pendant ces cinq saisons, mais peut-être un peu trop sombre. Épique aussi dans le sens où certaines situations, comme la mise en esclavage de Jesse ou la traversée du désert de Walt, relèvent plus du surréel et de l’hyperbole que du drame familial des débuts. Et vu ce qu’on sait des deux derniers épisodes (à travers les flashforwards), l’épopée n’est pas finie.

 Granite State, l’avant-dernier épisode de la série sera diffusé dimanche prochain, retrouvez la bande annonce :

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=U_Ooo_iuJeI[/youtube]

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