Rosetta

Rosetta

USA-FRA-BE : 1998
Titre original : Rosetta
Réalisateur : Jean-Pierre Dardenne, Luc Dardenne
Scénario : Jean-Pierre Dardenne, Luc Dardenne
Acteurs : Emilie Dequenne, Olivier Gourmet, Fabrizio Rongione
Production : StudioCanal, La Lanterne Nationale, …
Durée : 1h30
Genre : Drame
Date de sortie : 29 Septembre 1999

Rosetta est un long-métrage des frères Dardenne sorti en 1999 et couronné de succès. Le film a en effet remporté la Palme d’or du Festival de Cannes en 1999, et l’actrice principale Emilie Dequenne un Prix d’interprétation bien mérité. Les réalisateurs plongent dans les bas-fonds de la misère pour nous montrer le combat stupéfiant d’une jeune femme.

Synopsis : Rosetta mène tous les jours une guerre sans relâche. Une guerre pour trouver du travail, une place qu’elle perd, qu’elle retrouve, qu’on lui prend, qu’elle reprend, obsédée par la peur de disparaitre, par la honte d’être une déplacée. Elle voudrait une vie « normale » comme eux, parmi eux.

Rosetta est une œuvre très particulière centrée sur la misère sociale. Pour l’illustrer, les réalisateurs ont choisi de mettre en avant une jeune femme à qui la vie ne sourit pas, mais qui lutte tout de même pour sortir sa tête de l’eau… en vain. Entre une mère alcoolique qui cède à la prostitution et qui ne prend pas soin de sa fille, un entourage rempli de « pourris », un cadre de vie moisi, Rosetta nous étonne à plusieurs reprises par son courage, sa lucidité et toutes les combines qui lui permettent de s’en sortir un peu.

A l’heure où beaucoup sombreraient dans la drogue, la prostitution, ou le travail au noir, elle continue à vivre le plus dignement possible sans jamais perdre son honneur, car c’est bien tout ce qu’il lui reste. Jamais elle ne sourit, jamais elle ne pleure, jamais elle ne laisse quelqu’un prendre le peu qu’elle a gagné en redoublant d’efforts. A chaque instant, on s’attend à ce qu’elle explose, mais elle se maintient tellement qu’elle en deviendrait presque un personnage froid auquel le spectateur a du mal à s’attacher.

On a cependant beaucoup d’empathie pour la seule personne qui tient à elle, Riquet, un jeune homme un peu moins miséreux. Il est le seul à tenter de lui apporter du bonheur, mais elle refuse d’y croire et ira jusqu’à hésiter à le laisser mourir pour obtenir son travail.

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La réalisation est une franche réussite : des images sombres, un univers sale, le froid, la pluie, la vase, la boue, le bitume… les décors, l’absence de musique et de lumière reflètent parfaitement la vie de Rosetta. Son courage nous étonne et nous coupe le souffle, on l’admire, mais lors de quelques passages rares elle nous émeut : elle se parle à elle-même dans son lit, comme si elle était sa seule amie. La fin est également très juste et émouvante, on apprécie notamment le fait que les réalisateurs aient laissé au spectateur une ouverture : le choix entre une fin positive ou pleine de pessimisme.

Enfin, Emilie Dequenne (Rosetta) nous laisse bouche bée en nous proposant une prestation difficile et travaillée. Ce petit bout de femme si forte et si fragile était un rôle parfait pour elle.

Résumé :