Critique : Juliette

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Juliette

France : 2012
Titre original : Juliette
Réalisateur : Pierre Godeau
Scénario : Pierre Godeau, Saskia de Rothschild
Acteurs : Astrid Berges-Frisbey, Féodor Atkine, Yannik Landrein
Distribution : Wild Bunch
Durée : 1h21
Genre : Comédie dramatique
Date de sortie : 17 juillet 2013

Globale : [rating:2.5/5][five-star-rating]

Juliette a quelque chose de déroutant. Elle inspire, elle interpelle, elle fait douter. Ce premier film de Pierre Godeau joue avec les codes classiques du cinéma français mais souligne en cela sa trop maigre expérience en tant que réalisateur.

Synopsis :Juliette a la vie devant elle. A 25 ans, elle est une jeune diplômée qui ne semble pas pressée de vouloir rentrer dans la vie active. Alors qu’elle multiplie les soirées avec ses amis et les conquêtes amoureuses, son père tombe malade…

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Un petit quelque chose de…

Par son regard volatile, sa candeur et sa beauté fragile, Astrid Berges-Firsbey a déjà tout d’une grande. La grâce qui accompagne la douceur de ses pas, illustre ce qui est sans nul doute le premier et le plus beau plan de ce film: celui qui met en avant son arrivée en boîte de nuit. Par cette simple entrée en scène, Pierre Godeau semble faire rentrer le film dans une dimension supérieure. Cruelle coïncidence que celle-ci ! Le décor initial du film plante celui de la vie de Juliette, rythmé par les sorties et les amis, qui laisse peu de place à l’amour et encore moins au travail, en apparence tout du moins. Car oui, Juliette joue sur l’apparente superficialité du personnage pour détourner le spectateur et montrer ainsi sa fragilité, dans les réminiscences du passé et les espoirs d’une vie qu’elle ne connaîtra jamais. Autour de cette figure innocente du personnage, gravite l’image d’une femme qui ne sait avant tout pas ce qu’elle veut. Le personnage transfigure le symbole d’une jeunesse à l’abandon, à travers le côté éminemment artistique qu’elle possède. Cette touche donne à ce tableau d’ensemble une puissance d’expression plus forte et confère au personnage de Juliette davantage d’épaisseur. Malgré une histoire intéressante, elle n’en demeure pas moins largement rebattue par le cinéma français dans son ensemble et les échos avec d’autres films sont parfois à peine dissimulés. 

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L’oeuvre de l’immaturité

Juliette a cette manie souvent exaspérante, de vouloir tout retranscrire par le biais des images. Malheureusement, cette maladresse ne parvient à palier les longueurs d’un film mal maîtrisé, et qui manque cruellement de consistance, à l’image de la pauvreté des dialogues. Les réflexions manquent souvent de finesse et le scénario, comme la plupart des acteurs, manque également de maturité. Parmi ce fouillis, il arrive parfois que les réactions de Juliette soient aussi incompréhensibles que cruelles et ne correspondent pas véritablement à l’image qu’on s’en fait au début. Dans les méandres de ce film, l’image de cette jeune femme toujours enfant vient hanter la partie d’elle qui aimerait grandir. Là encore, le film sent le réchauffé et ne semble même pas vouloir aller à contre. Après tout, c’est peut-être cela la morale de Juliette : un personnage immature pour un film immature… Et s’il est vrai que le cinéma français aime la réalité, alors Juliette est un succès !

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Résumé

Juliette est un film doux et lent, peut-être trop, mais qui a le mérite de toucher du doigt des questions intéressantes que soulève la jeunesse des années. Ce long-métrage signé par Pierre Godeau est une réussite esthétique à défaut d’être vraiment didactique. 

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