Critique : Los Salvajes

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los_salvajes_poster_downloadLos Salvajes

Argentine : 2012
Titre original : Los Salvajes
Réalisateur : Alejandro Fadel
Scénario : Alejandro Fadel
Acteurs : Leonel Arancibia, Roberto Cowal, Sofia Brito
Distribution : Independencia Distribution
Durée : 1 h 59
Genre : Drame
Date de sortie : 27 mars 2013

1/5

En 2011, Les acacias, un film argentin, avait illuminé la Semaine de la Critique cannoise et obtenu une Caméra d’Or amplement méritée. En 2012, le premier film projeté dans le cadre de la Semaine de la Critique venait tout droit de cette même Argentine : Los Salvajes, premier long métrage d’Alejandro Fadel, co-scénariste de belles réussites de Pablo Trapero comme Leonora, Carancho et le récent Elefante Blanco. Prometteur ! La déception ressentie à la vision de ce film n’en est que plus grande et on se demande bien comment ce film a pu obtenir le soutien à la distribution de la Semaine de la Critique 2012.

Synopsis :

Quelque part en Argentine, cinq adolescents s’évadent d’un centre de détention pour mineurs. Déterminés à fuir même si la destination est incertaine, ils commencent une longue marche à travers la pampa. Ils tuent et pillent les rares personnes qu’ils rencontrent sur leur route, chassent pour se nourrir, se droguent pour s’oublier. Ils s’enfoncent dans un paysage de plus en plus hostile et accidenté et finissent par se perdre. Le groupe se disloque, et chacun devient une menace pour l’autre. La sauvagerie, jusqu’alors apanage des bêtes chassées, les contamine petit à petit…

los_salvajes01Mais où est passé le scénario ?

Lorsqu’un scénariste se lance dans la réalisation, on peut certes espérer une mise en scène solide et une bonne direction d’acteur, mais, ce qui paraît la moindre des choses, c’est qu’on soit confronté à un scénario impeccable. Avec Los Salvajes, la surprise est donc totale puisque la seule chose qu’on puisse sauver de ce qui s’apparente à un naufrage, c’est … la qualité de la photo, où l’on retrouve Julián Apezteguia, déjà remarqué par son travail dans des films comme Carancho et Jours de pêche en Patagonie. Quant au scénario, c’est sans doute le maillon le plus faible de ce film globalement très faible. Pourtant, le but d’Alejandro Fadel était tout à fait louable : lui qui s’intéresse aux problèmes des jeunes délinquants et qui affirme que l’Argentine a, dans ce domaine, 50 ans de retard, a choisi de nous faire partager l’évasion d’un centre de redressement par 4 garçons et une fille. Très bien ! On peut déceler deux parties distinctes dans le film : pourquoi pas ? Tout d’abord, les cinq protagonistes sont ensemble, ils tuent, ils pillent, ils se droguent. Ensuite, on observe la disparition des personnages, un à un. Notons que, de façon concomitante, on observe petit à petit à la disparition du semblant de scénario qu’on avait cru percevoir au début !

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Que faut-il comprendre ?

Il paraît qu’Alejandro Farel a voulu réaliser un film à mi-chemin entre fiction et documentaire, un film mystique avec une histoire dont les thèmes seraient la sainteté et la recherche du sacré. Ah bon ! Mais, après tout, dans la mesure où les personnages ne sont jamais bien cernés et que l’on ne comprend pas grand chose à ce qui se passe, c’est tout à fait possible. Comme le proclame le réalisateur : « j’ai cherché une forme cinématographique qui allait se dépouiller de son récit, jusqu’à rendre presque inutile une quelconque trame narrative ». Bravo, c’est réussi. On peut toutefois se demander ce que Buñuel et Rossellini, cités par Alejandro Fadel comme étant les deux réalisateurs qu’il admire le plus, auraient pensé de celle filiation revendiquée.

salvajes03De belles images

Originaire d’une petite ville située au sud de Mendoza, au pied de la Cordillère des Andes, Alejandro Farel a préféré placer son action dans des montagnes moins élevées, celles qu’on trouve entre Cordoba et San Luis. Dans cet environnement d’ordinaire très lumineux, il a choisi de privilégier une faible luminosité. Un défi à relever pour Julián Apezteguia, le responsable de la photo ! Pas de problème : la photo est la seule réussite du film, avec beaucoup de gros plans, parfaitement éclairés, sur les visages des adolescents et des plans larges sur la nature qui entoure les personnages. L’absence presque totale de plans moyens montre la solitude de chacun des personnages, avec un fossé immense entre eux et le paysage, entre chacun d’entre eux et les quatre autres.

Résumé

Que dire d’un film que l’on trouve ennuyeux au début, puis très ennuyeux, puis, pour finir, profondément assommant ? Peut-on oser quelques comparaisons ? Certains rangent ce film aux côtés d’œuvres de Terrence Malick, d’autres font référence à Carlos Reygadas. Il est pourtant évident que son mysticisme en peau de lapin et l’ennui mortel qu’il génère font surtout de ce film le cousin germain du trop fameux Oncle Boonmee de Apichatpong Weerasethakul.

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