Le Jour de la Grenouille

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afficheLe Jour de la Grenouille

France : 2011
Titre original : –
Réalisateur : Beatrice Pollet
Scénario : Beatrice Pollet
Acteurs : Joséphine de Meaux, Patrick Catalifo, Dominique Reymond, Fanny Cottençon
Distribution : Jour2fête
Durée : 1h28
Genre : Drame
Date de sortie : 12 septembre 2012

Globale : [rating:4][five-star-rating]

Formidablement campé par Joséphine de Meaux, Fanny Cottençon et Dominique Reymond, ce premier film témoigne d’un indéniable savoir-faire de sa cinéaste. Un talent à suivre autant qu’à encourager.

Synopsis : Alors qu’elle est sur le point de faire une découverte importante sur le site où elle travaille comme archéologue, Anna est victime d’un accident qui la plonge dans un coma profond. Des allers et retours entre le présent et le passé permettent de donner une identité à cette jeune femme passionnée, de sa rencontre avec un collègue en passant par ses rapports houleux avec sa mère alcoolique.

casting

Un Premier film très prometteur

Plus souvent cantonnée à des rôles secondaires dans le registre de la comédie, Joséphine de Meaux campe ici le personnage principal de ce premier long métrage aux accents résolument tragiques. La comédienne, aguerrie des salles de théâtre, porte avec panache le film sur ses épaules, très solidement soutenue par la toujours impeccable Dominique Reymond et la trop rare Fanny Cottençon. Un trio féminin qui laisse pourtant sa place à la gent masculine que la cinéaste ne va pas toujours épargner sans pour autant la clouer au pilori. Le sujet n’est d’ailleurs nullement féministe mais s’avère une fine analyse des rapports humains dans ce qu’ils peuvent avoir d’archéologiques.
En effet, les plans montrant la minutieuse mise à jour d’une découverte probablement essentielle dans l’histoire de l’archéologie vont trouver leur écho métaphorique dans les rapports qui se dévoilent entre les protagonistes au fil de l’intrigue. Il suffit en fait de gratter un peu la terre pour qu’apparaisse une vérité comme peut le faire le dialogue dans la découverte de l’Autre.

femme

Des portraits d’une parfaite justesse

Le parti pris de mise en scène de Béatrice Pollet est audacieux. Il consiste à mener deux lignes narratives à deux époques différentes, le point de convergence étant le principal nœud dramatique de l’intrigue : l’accident. Celui-ci, évoqué dès le début, et qui pourrait désamorcer tout suspens, va au contraire l’exacerber. La nature de cet accident n’est pas dévoilée. Seul est montré le résultat, le corps d’Anna plongé dans le coma dans un décor à la sépulcrale blancheur d’un hôpital, contrepoint dramatique essentiel à la noirceur du lieu des recherches que n’éclairent que des lampes torches. En s’enterrant presque dans ce chantier de fouilles, les protagonistes recherchent la vie aussi sûrement que la mort semble attendre l’héroïne principale lorsqu’elle remonte à la surface. Une mort pas seulement clinique, ses amours et sa vie sociale semblant également inexistants, d’un vide sidéral.
Sans juger ses personnages, sans alourdir le poids que la vie a mis sur leurs épaules par un pathos outrancier, la réalisatrice réussit à brosser des portraits à la fois subtils et d’un total réalisme. En filmant au plus près ses protagonistes, elle capte leurs fragilités, leurs peurs, leurs angoisses. En un mot, leur humanité. Tout cela est plus que prometteur et l’on ne peut qu’espérer voir grandir cette cinéaste qui a déjà un joli savoir faire qu’il convient de saluer et d’encourager.

 

Résumé

Les strates de la conscience humaine passées au peigne fin sur fond de fouilles archéologiques : ce parallélisme qu’induit la mise en scène de Béatrice Pollet trouve ici toute sa justification dans ce film humaniste et profond que servent une brochette de comédiens puissamment inspirés.

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