Breaking Bad Saison 5 épisode 6 : Buyout

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Tout d’abord, une petite observation sur les deux derniers épisodes, qui n’ont pas eu droit à une critique pour cause de vacances dans un lieu préhistorique sans Internet : « Fifty-One » était brillant lorsqu’il s’agissait de l’évolution du mariage des White, en particulier la scène de la piscine, mais un peu lent et faible sur le reste. Quant à « Dead Freight », c’était un peu l’inverse, dans le sens où il s’agissait d’un épisode très excitant et bourré d’adrénaline, avec cette extraordinaire séquence de l’attaque du train, mais qui avait de nombreux problèmes de cohérence. Les scènes ouvrant et fermant l’épisode suffisaient cependant à le sauver, en faisant un nouvel usage des fameuses scènes pré-crédits de Breaking Bad.

 

Mais venons en à ce sixième épisode, « Buyout », et justement à sa scène pré-crédits, une des meilleures que la série ait faite. On connaît bien ce processus depuis les deuxième et troisième épisodes de la première saison, mais le génie de cette séquence tient dans le fait qu’on nous montre le trio disposer du vélo plutôt que du corps. La scène est d’une grande violence psychologique tout en évitant de sombrer dans le gore grâce à ce choix, et nous renvoie à une réflexion faite par un jeune Walter White dans un flashback d’il y a quelques saisons : l’homme est-il juste un sac d’os et de muscles, ou quelque chose de plus ? Ici, le vélo prend évidemment la place du corps de la victime, et l’on voit à quel point Walter n’a plus aucun respect pour la vie humaine.

Malheureusement, l’épisode n’est pas tout à fait à la hauteur de cette scène introductrice. Etant donné la fin de l’épisode précédent, on pouvait s’attendre à ce que cet épisode soit centré sur Jesse,  puisque la violence envers les enfants a toujours été son point sensible. Aaron Paul donne une magnifique performance dans cet épisode, mais tout semble aller trop vite pour son personnage. Il est d’abord détruit par ce qu’il vient de se passer, et la réaction désinvolte de Walt remet en question sa confiance pour « Mr. White ». Lorsque Walt lui parle de ses regrets de jeunesse et lui montre la dissolution de son mariage, il prend toutefois pitié de lui, et le défend à nouveau face à Mike à la fin de l’épisode. Tout cela en un gros demi-épisode, ce qui est bien dommage.

Au lieu de s’intéresser plus à cette dynamique, « Dead Freight » oppose à nouveau Walt et Mike dans un combat que, encore une fois, Walt finit par gagner. Il est d’ailleurs assez décevant que Mike, jusqu’ici établi comme professionnel jusqu’au bout des ongles, y compris dans cet épisode où il se joue de la D.E.A, sous-estime tant Walt qu’il ne lui attache qu’une main avec une menotte souple. Dès le début de cette scène, on s’attend à ce que le MacGyver d’Albuquerque s’en sorte avec un plan tordu, et c’est exactement ce qui se passe. Dans le fond, tout cette partie de l’épisode centrée sur la vente de la méthylamine ne semble exister que pour faire avancer le scénario, mais pas de la façon la plus élégante possible. Le fait que cette saison ait été raccourcie à 8 épisodes plutôt que 13 est sûrement en cause, puisqu’il ne reste déjà plus que deux épisodes.

On retiendra cependant que la première scène ainsi que pratiquement toutes celles qui impliquent Jesse sont excellentes, notamment le dîner chez les White qui rappelle l’humour noir des premières saisons de Breaking Bad. Un bon épisode globalement, mais pas aussi bon qu’il aurait probablement pu l’être si les scénaristes s’étaient donnés plus de temps pour se plonger dans la réaction de Jesse.

 

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