Critique : Amer

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Amer

AmerAmer

France, Belgique : 2009
Titre original : Amer
Réalisateur : Hélène Cattet, Bruno Forzani
Scénario : Hélène Cattet
Acteurs : Cassandra Forêt, Charlotte Eugène-Guibbaud, Marie Bos
Production : Zootrope Films
Durée : 1h30
Genre : Fantastique, horreur
Date de sortie : 3 mars 2010

4/5

Amer est le premier film d’Hélène Cattet et Bruno Forzani (connus jusqu’alors pour leurs courts-métrages) sorti en 2010. Le film est un hommage à un genre très prisé des amateurs de films d’horreur : Le giallo (cinéma d’horreur italien des années 70). Amer a reçu de nombreux prix dont celui de la Découverte au Festival de Sitges, ainsi que le Prix du Public au Festival Nouveau Cinéma de Montréal.

Synopsis : Ana est confrontée à la peur et au désir à trois moments clefs de sa vie. Un voyage charnel entre réalité et fantasmes oppressants où plaisir et douleur s’entrecroisent.

AmerUn film expérimental

Autant le dire tout de suite, Amer n’est pas un Giallo mais un hommage au giallo. En fait, Amer est plus un film expérimental qui emprunte plusieurs effets de style aux films d’horreurs italiens. Presque un film muet, on suit une jeune femme à 3 moments de sa vie. Elle est paranoïaque et schizophrène, et ses rapports aux autres sont des plus complexes. Le long-métrage essaie de nous montrer les étapes importantes de sa vie qui ont façonné sa façon d’être.

Amer est partagé en 3 parties de 30 minutes qui exposent tour à tour l’enfance, l’adolescence et la vie adulte de cette femme. La réalisation est incroyable. Il s’agit d’un véritable essai cinématographique, et les réalisateurs nous entraînent dans un délire dérangeant où la démence n’est pas directement montrée mais suggérée par des images déstructurées aux couleurs folles, de nombreuses coupures absurdes ou encore des  sonorités oppressantes. La réalité est déformée et la jeune femme perçoit tout de manière exagérée : c’est très réussi.

3 moments dans la vie d’une paranoïaque

La première partie montre l’enfant partagé entre terreurs enfantines et peurs primitives. Elle est caractérisée par la peur de son grand père, vieille homme qu’elle voit comme un cadavre. Les rapports avec sa mère sont conflictuels, on la voit découvrir la sexualité lorsqu’elle surprend sa mère en plein rapport. La lumière est très présente, les plans rapides et dynamiques. La seconde partie se déroule quant à elle durant l’adolescence. On y voit une jeune femme charmeuse qui émoustille tous les hommes. Un affrontement entre son univers intérieur féminin et un monde extérieur masculin et aggressif.

Enfin la dernière partie nous présente une femme toujours aussi attirante, mais son rapport à la sexualité est compliqué.

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Le giallo est donc très présent avec un mélange d’horreur, de sexualité, de fétichisme de la femme et de son corps et des plans totalement absurdes. Mais le film reste avant tout expérimental et utilise les thèmes du genre sans jamais véritablement entrer dedans. La mise en scène cherche à créer une expérience différente dans laquelle le spectateur perçoit les mêmes sensations que l’héroïne totalement folle.

Résumé :

Amer est une expérience visuelle déroutante. Un film qui met mal à l’aise et qui nous entraîne dans la tête d’une femme paranoïaque et peu à l’aise avec son entourage. Un premier film incroyablement réussi qui se démarque par sa mise en scène totalement originale, du jamais vu.

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