Breaking Bad, saison 5 épisode 1 : Live Free or Die

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Breaking Bad, saison 5 épisode 1 : Live Free or Die

Breaking Bad, saison 5 épisode 1 : Live Free or Die

« Live Free or Die » ouvre la 5ème saison de Breaking Bad en revisitant une forme que la série a beaucoup utilisé dans ses premières saisons : un « caper », à la « Ocean’s Eleven ». Walt et Jesse ont un problème apparemment impossible à résoudre, concoctent un plan qui se déroule avec quelques accrocs et finissent par plus ou moins s’en sortir.

Le choix de revenir à cette structure familière est très efficace sur plusieurs niveaux. D’une part, il permet de retourner sur Terre après les événements épiques de « Face Off », mais il sert surtout à illuminer l’évolution des personnages. Avant tout, cet épisode nous montre un nouveau Walter White. Il se tient plus droit, il déborde d’arrogance et de confiance en lui, et attend de ses collaborateurs qu’ils le respectent comme il pense le mériter. C’est ce qu’il fait très clairement comprendre à Saul dans son bureau, ou à Mike dans la voiture.

En d’autres termes, Walt est convaincu qu’il est devenu Gus.

En réalité, on peut le contester, puisque c’est Jesse qui, dans un moment hilarant, trouve la solution au problème de l’épisode (des aimants !) et que nos protagonistes laissentmalgré tout un camion derrière eux qui pourrait potentiellementêtre retracé jusqu’àeux. Force est cependant de constater que Walt impose maintenant le respect, et surtout la peur.

Ceci est particulièrement frappant chez Skyler, qui, après avoirpassé l’essentiel de la saison 4 à réaliser que son mari était probablement plus dangereux que ce qu’elle pensait, en a eu la violente confirmation avec la mort explosive de Gus et Tio… et maintenant l’état horrifiant de Ted Beneke. Cette partie de l’épisode ne fonctionne qu’à moitié, essentiellement parce qu’elle ne fait que répéter l’arc de Skyler de la saison précédente, mais est sauvée par une dernière scène puissante, dans laquelle Walt réagit d’une manière très étonnante, qui montre que Walt se rapproche d’une figure à la Tony Soprano, à la fois du côté criminel et du côté familial.

Enfin, venons-en à la première scène de cette épisode, qui est brillament exécutée, mais problématique. Breaking Bad s’est souvent servi du « flashforward » par le passé, notamment dans la saison 2 et dans le pilote, mais on peut se demander s’il était vraiment utile de nous montrer cette scène en particulier. L’objectif est de toute évidence de créer un contraste avec le Walt actuel qui est en quelque sorte à l’apogée de son emprise sur son environnement, mais tout cela semble peu nécessaire, tellement il est évident que Walter est beaucoup trop sûr de lui au long de l’épisode.

Ce n’est cependant qu’une petite ombre au tableau : Breaking Bad est de retour, et reste l’une des meilleures séries produites actuellement. Comparé aux précédentes premières de la série « Live Free or Die » n’a peut-être pas la tension de « Box Cutter » ou la puissance émotionnelle de « No Mas », mais parvient bien à nous remettre dans le bain de façon efficace, tout en mettant en place les arcs de cette saison : un Jesse divisé entre ses deux figures paternelles et un Walt plus arrogant que jamais.

3 Commentaires

  1. Après cette longue attente, quel bonheur de retrouver ce casting splendide!
    Mention spéciale pour le retour de Mike qui avait été volontairement écarté du final de la saison 4.

    Un premier épisode plutôt simple donc, qui contraste clairement avec la mort spectaculaire (bien que grotesque selon moi) de Gus.
    Mais on reste dans la continuité de cette production dont l’intensité, de tous les points de vue, va crescendo au fil des saisons.

    Passons sur ce flashforward d’ouverture qui laisse présager un milieu ou une fin de saison, pour le moins violente…
    Il y a d’abord une mise à plat de quelques intrigues en suspend depuis l’an passé: Beneke, Mike, le muguet…
    Tout est tassé dans cet épisode, de quoi partir sur de bonnes bases pour la suite des aventures de Walter White, que l’on redécouvre complètement assumé dans la peau d’Heinsenberg.

    Avec l’orgueil et le sang froid de l’ex prof de chimie, Mike définitivement de son côté (il lui faudra bien maintenir son niveau de vie) et un Jesse plein de bonnes idées, le trio promet de faire des étincelles!

    Le coup de l’aimant est sympa pour ouvrir cette saison prométeuse. Mais, c’est en vain vu que l’ordinateur récupéré par la police (un Samsung) n’est pas celui utilisé réguilèrement par Gus dans la saison 4 (un Sony).

    Cette intervention survoltée, on peut le dire, du trio aura tout de même mis à jour les numéros de comptes de Gus (derrière la photo du cadre cassé pendant l’assaut fantôme). Ceci donne un nouvel angle d’attaque à Hank, non prévu par le trop confiant prix nobel.

    Que de perspectives alléchantes !

    • Je ne dirais certainement pas que Mike est complètement du côté de Walt… il s’en méfie beaucoup, et ce n’est que parce qu’il a une relation paternelle avec Jesse qu’il ne l’a pas tué au départ. A mon avis, Mike va vite poser problème à Walt, au contraire. Il est toujours aussi génial par contre : « It’s the universal symbol for keys, scumbag ! »

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