Mains armées
France : 2011
Titre original : Mains armées
Réalisateur : Pierre Jolivet
Scénario : Pierre Jolivet
Acteurs : Roschdy Zem, Leïla Bekhti, Marc Lavoine
Distribution : Mars Distribution
Durée : 1h45
Genre : Policier
Date de sortie : 11 juillet 2012
Globale : [rating:4][five-star-rating]
Armé de son savoir faire dans le domaine de la comédie, le cinéaste de « Ma petite entreprise » et « Filles uniques » pose sa caméra dans l’univers du polar. Rythme, nervosité mais aussi brillante analyse des rapports humains constituent les grandes qualités de cet excellent opus. Une fois de plus, le frangin de Marc peut brandir le joli « V » de la victoire !
Synopsis : Filature de Marseille à Paris pour démanteler un trafic d’armes, de cocaïne. Deux équipes qui sans être totalement antagonistes, ne se font pas beaucoup de cadeau. Sauf que dans l’une se trouve un commissaire esseulé et dans l’autre sa fille qu’il n’a quasiment jamais vue.
Entre filatures et filiations
L’efficacité métronomique des comédies de Pierre Jolivet (« Ma petite entreprise », « Filles uniques ») ne pouvait que faire des étincelles dans le polar. Mais n’oublions pas toutefois que l’on doit à ce brillant scénariste et dialoguiste des œuvres où l’intime se taille la belle part, de « Fred » (polar social qui offrit à Vincent Lindon un de ses plus beaux rôles) à « Force majeure » (le duo Bruel/Cluzet au top). « Mains armées » va jouer sur ces deux registres.
Des comédiens de haut vol
D’une simple enquête policière comme on en voit pléthore avec trafic de drogues, vente d’armes et autres antagonismes entre les différents groupes de police, le cinéaste va tisser un tout autre camaïeu de situations autrement plus palpitantes en créant cette relation filiale entre le commissaire (Roschdy Zem une fois de plus remarquable) et sa collègue de fille (Leïla Bekhti également parfaite). Sans jamais sombrer dans le misérabilisme de la fillette abandonnée par son père, le propos dresse deux portraits d’êtres à la dérive qui ne sont pas sans rappeler la déréliction des personnages de « Fred ». Le thème de la paternité, quant à lui, cher au cinéaste, est ici à nouveau exploré avec un réalisme cru et frontal.
Avec beaucoup de noirceur, le cinéaste s’empare de son matériau scénaristique auquel on pourrait reprocher peut-être son inutile complexité et va, fort de son savoir-faire dans la comédie, calquer ses effets sur le polar. Les micro-suspens magistralement menés, le rythme nerveux du montage et l’ensemble de l’interprétation absolument parfaite (notons un Marc Lavoine détestable à souhait et une Marilyne Canto grandiose en deux scènes seulement) confèrent à ce nouvel opus son indubitable réussite. En déjouant les codes du genre (inutile d’attendre des courses-poursuites…) et en prenant à revers ceux de la comédie pour les intégrer dans cette histoire musclée, le cinéaste parvient à un bel équilibre. Ses personnages, loin d’être des anges, nous marquent durablement car dépourvus de tout manichéisme, bien au contraire, ils nous sont proches. Proches de nos vies, proches de la société dans laquelle nous évoluons ou tentons d’évoluer…
Résumé
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