L’École est à nous
France : 2022
Titre original : –
Réalisation : Alexandre Castagnetti
Scénario : Béatrice Fournera, Alexandre Castagnetti
Acteurs : Sarah Suco, Jean-Pierre Darroussin, Oussama Kheddam
Éditeur : UGC
Durée : 1h44
Genre : Comédie
Date de sortie cinéma : 26 octobre 2022
Date de sortie DVD/BR : 8 mars 2023
Virginie Thévenot, une prof de maths un peu spéciale, profite d’une grève générale dans un collège pour tenter une expérience hors du commun avec un petit groupe d’élèves. Elle prend un pari : leur laisser faire ce qu’ils veulent. Une étincelle qui va enflammer les esprits des ados, provoquer une petite révolution au sein du collège et bouleverser leur vie à tous…
Le film
[3,5/5]
Souvent associé à celui de Clément Marchand, le nom d’Alexandre Castagnetti a été découvert courant 2007 au sein du groupe de chansonniers La Chanson du Dimanche. Après la séparation du groupe en 2012 Alexandre Castagnetti avait repris son métier de scénariste / réalisateur avec Amour et turbulences (2013), qui voyait Nicolas Bedos tenter de reconquérir le cœur de Ludivine Sagnier le temps d’un voyage en avion, puis avec Le Grimoire d’Arkandias (2014), un film fantastique à destination des enfants. Suite au succès dans les salles de Tamara en 2016, le cinéaste s’est par la suite spécialisé dans le domaine de la « comédie scolaire », avec La Colle (2017) et Tamara vol. 2 (2018). Il n’y a donc rien d’étonnant à découvrir son nom au générique de L’École est à nous, une nouvelle comédie lui ayant permis de retrouver pour un temps les bancs du collège.
Par nature, L’École est à nous s’inscrit dans une vague de films bienveillants destinés à souligner les bienfaits d’expériences pédagogiques alternatives, et à présenter des méthodes différentes visant à endiguer l’échec scolaire et à titiller l’intérêt des jeunes pour le fait d’apprendre. Le Cercle des poètes disparus (1989), Esprits rebelles (1995), Écrire pour exister (2007), Monsieur Lazhar (2011), La Vie scolaire (2019)… Nombreux sont les profs déterminés à changer la vie de leurs élèves au cinéma, et Virginie, incarnée à l’écran par Sarah Suco, vient donc s’ajouter à cette liste, avec une méthode consistant à proposer aux jeunes gens de faire ce qu’ils ont envie de faire.
Le scénario de L’École est à nous, a permis à Alexandre Castagnetti de retrouver Béatrice Fournera, avec qui il avait coécrit Tamara vol.2. Le dossier de presse du film nous apprend qu’ils ont notamment pris conseil auprès de François Taddei, chercheur spécialisé dans l’éducation, en parallèle avec plusieurs entretiens avec des professeurs. Ils se sont également inspirés d’ouvrages comme « Libre pour apprendre » de Peter Gray et « Le maître ignorant » de Jacques Rancière. A partir de ces recherches, ils ont donc fait de Virginie une enseignante défendant l’idée selon laquelle des enfants libres de poursuivre leurs propres centres d’intérêt ou travers du jeu assimilent tout ce qu’ils ont besoin de savoir, et le font de plus avec énergie et passion.
Et mis à part quelques faussetés ou passages paraissant plus artificiels – ou moins fluides – que d’autres, le scénario d’Alexandre Castagnetti et Béatrice Fournera s’avère assez fidèle à une certaine réalité de l’école vécue par des élèves de douze à quinze ans. Les différentes saillies verbales sont dans l’ensemble assez drôles, et le film s’avère assez rythmé, slalomant régulièrement entre le rire et l’émotion. Feel good movie par excellence, L’École est à nous parvient à trouver un bon équilibre entre idéalisme et réalisme, et nous donne à voir une poignée de jeunes attachants, le film nous démontrant qu’il faut savoir faire confiance à leur capacité à s’instruire et à se développer par eux-mêmes.
Le DVD
[4/5]
Après une courte carrière dans les salles n’ayant attiré qu’un peu moins de 113.000 français (et qui pourrait forcer Alexandre Castagnetti à envisager de tourner un troisième opus de Tamara pour se remettre en selle), L’École est à nous débarque aujourd’hui au format DVD sous les couleurs d’UGC. Niveau transfert, le DVD du film est littéralement impeccable : beau piqué, encodage sans problème, couleurs très agréables… Bien sûr, limites du support obligent, les aplats de couleur unie et les quelques séquences nocturnes ont par moments tendance à afficher un léger bruit vidéo. Mais d’une façon générale, les limites techniques du format ont été habilement contournées : c’est du très beau travail. Côté son, le film est mixé en Dolby Digital 5.1, et propose un mixage très sobre, mais indéniablement efficace durant les séquences de fêtes, habilement spatialisées. On notera également qu’UGC n’oublie pas les cinéphiles qui visionnent leurs films sans utiliser de système de spatialisation : l’éditeur nous propose également la version française dans un mixage Dolby Digital 2.0 qui se révélera sans doute plus cohérent si vous visionnez L’École est à nous sur un « simple » téléviseur.
Du côté des suppléments, on trouvera tout d’abord un très amusant bêtisier, ayant la particularité notable d’être étonnamment long (14 minutes). On continuera ensuite avec une courte série de scènes coupées (4 minutes), et on terminera avec une featurette promo (3 minutes) nous proposant des entretiens avec l’équipe du film ainsi qu’avec François Taddei, ce qui vaudra à ce court sujet d’être qualifié de « module professeurs ».