Amour

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Amour de Haneke

afficheAmour

France, Autriche : 2012
Titre original : Amour
Réalisateur : Michael Haneke
Scénario : Michael Haneke
Acteurs : Isabelle Huppert, Jean-Louis Trintignant, Emmanuelle Riva
Distribution : Les Films du Losange
Durée : 2h06
Genre : Drame
Date de sortie : 24 octobre 2012

Globale : [rating:1.5][five-star-rating]

Un film de Michael Haneke est toujours un événement. Difficile d’aimer tous ses films, mais entre La Pianiste, Caché, Funny Games ou encore Le Ruban blanc, chaque cinéphile a été, à un moment ou à un autre, ébloui. En s’attachant à nous raconter les derniers moments de la vie d’un couple le réalisateur fait à nouveau le choix de l’austérité, que le huis-clos et la sobriété de la mise en scène accentuent terriblement. Cette œuvre est l’œuvre majeure du festival selon la presse, qui a rarement été aussi unanime.

Synopsis : Georges et Anne sont octogénaires, ce sont des gens cultivés, professeurs de musique à la retraite. Leur fille, également musicienne, vit à l’étranger avec sa famille. Un jour Anne est victime d’une petite attaque cérébrale. Lorsqu’elle sort de l’hôpital et revient chez elle, elle est paralysée d’un côté. L’Amour qui unit ce vieux couple va être mis à rude épreuve.

Amour de Haneke

Une œuvre maîtrisée, mais d’une rare cruauté

Ce huis-clos mortifère met en exergue certains aspects du talent du réalisateur de Funny Games. Ce sens du cadrage, ce souci du détail dans l’attention portée aux décors… Le bel appartement parisien dans lequel vivent Georges et Anna contient presque tout ce que nous savons des personnages. Ce lieu reflète parfaitement la bourgeoisie intellectuelle française et, magnifiées par la caméra d’Haneke, la désuétude de ces objets – de ces fauteuils ou de cette table basse, et la beauté de ces tableaux provoquent de puissants élans mélancoliques.

Cependant si l’apport cinématographique et la beauté formelle de l’œuvre sont indéniables, cette description méthodique de l’horreur de la vieillesse est absolument insoutenable. C’était sans doute l’ambition de Michael Haneke, mais on peut se demander ce que nous sommes censés retirer d’une si désagréable expérience.

Comme à son habitude le réalisateur de Caché ne retient pas ses coups. Ce que vit ce couple est absolument atroce, et l’auteur prend soin de nous raconter dans le détail le lent mais certain dépérissement d’Anne qui la mène vers une terrifiante régression enfantine, ainsi que le sort réservé par la vie à son mari, obligé qu’il est de remonter sa culotte après qu’elle ait été aux toilettes, de lui annoncer qu’elle a mouillé son lit puis de lui mettre des couches, de lui couper sa viande puis de la nourrir à la cuillère, avant de devoir la battre pour qu’elle finisse…

Malheureusement la cruauté a tendance à remplacer l’émotion. A force de jouer en permanence sur les mêmes notes, la démonstration devient sadique et on finit par en vouloir à Haneke de nous enfermer dans une salle obscure pour nous dire pendant deux heures ce que nous savons en partie déjà : que la fin sera terrible, que la trajectoire de l’être humain est ignoble et que nous serons tous réduits à nos vieux jours à un état de déliquescence que rien ne viendra adoucir.

Amour de Haneke

Une humanité glaciale

Haneke veut montrer plus qu’il ne dit – cette ambition est louable, mais on ne peut pas vouloir filmer à la fois l’amour et la mort et se passer à ce point de mots. Au début, quand ce couple prend le bus après un concert de musique classique, nous sommes charmés par l’attachement qui semble les lier l’un à l’autre, mais par la suite jamais les dialogues ne viennent nous renseigner sur la nature de leur complicité. C’est dommage. La parole aurait permis de retrouver un peu d’humanité, voire d’apaiser.

Ce n’est pas le choix qui a été fait dans ce film où les rapports humains tels qu’ils nous sont ici décrits sont d’une froideur terrible – la distance entre ces parents et leur fille, jouée par Isabelle Huppert, est par exemple tout à fait déconcertante.

On comprend le désir de ce grand cinéaste de filmer la vieillesse et la mort, mais on a envie de lui répondre que les choses ne seront pas nécessairement aussi implacables qu’il le décrit.

Même si le film agace, la performance de Jean-Louis Trintignant fascine. La placidité résonnante de sa voix, et sa façon de se mouvoir de plus en plus péniblement dans l’espace, sont absolument saisissantes.

Résumé

Ce récit déprimant de la maladie d’une octogénaire fait office de favori pour la Palme d’or, Jean-Louis Trintignant faisant lui figure de candidat sérieux au Prix d’interprétation masculine. Cette œuvre démonstrative et un brin prétentieuse témoigne d’une vision du monde d’un rare pessimisme. Même si la beauté formelle de la mise en scène est irréfutable, le caractère implacable et cruel de l’œuvre empêche l’émotion et lasse rapidement.

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1 COMMENTAIRE

  1. Superbe film sur la vieillesse, que je trouve très juste, même si cela blesse certaines sensibilités.
    C’est très réaliste !!!! Un couple qui s’est aimé, et s’aime encore, malgré l’horreur que leur réserve la vie !!

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