Comme souvent, la durée de vie d’une série est directement attachée à son audience. Cette dernière aura eu raison de Hung.
Série américaine créée par Dmitry Lipkin et Colette Burson et diffusée pour la première fois en juin 2009 sur HBO. Hung mérite qu’on s’attarde plus que par un passage furtif sur les 3 saisons qui la compose la laissant presque dans l’anonymat.
Si le pitch initial pouvait lorgner de manière légère sur le succès de Weeds, la série prend corps avec un humour osé et des histoires plus composées. Ray Drecker, entraîneur et prof de basket-ball dans un lycée, sent venir les affres de la quarantaine et la crise qui accompagne ce même âge. Criblé de dettes, il décide alors de devenir gigolo, profitant ainsi de l’atout précieux de son anatomie. Le hasard des rencontres lui fait croiser le chemin de Tanya qui deviendra sa proxénète, métier improvisé par la jeune femme.
L’excellent Thomas Jane, qui obtient là le rôle parfait pour démontrer qu’il peut jouer autre chose qu’un action hero (The punisher par exemple), joue le rôle de Ray Drecker. Jusque là rien de bien original, on pourrait même déceler la facilité d’un sujet voyeur et facile. Mais Hung est bien plus que cela. Alexander Payne réalisera le pilote pour devenir par la suite producteur exécutif de la série. Si cela ne prouve pas forcément le potentiel du show cela en écrit tout de même les lignes principales.
Afin d’éviter la redondance des scénarios de chaque épisode, on sent un intérêt toujours équilibré à développer le personnage de Ray Drecker et de son entourage. A ce titre, le choix d’une famille sortant de tous clichés, compose un intérêt important de la série, apportant une multitude de choix de vies et sujets à traiter.
Point culminant de tout cela, la fin de la 3ème et dernière saison. C’est hélas au moment où tout était en place pour aller plus loin dans la critique d’une société démago que le network HBO a décidé d’arrêter la série.
Nomination aux Golden Globes pour Thomas Jane, spectateurs US très présent, en tout cas on ne peut évoquer le fait d’une forte chute d’audience. Il n’y a pas vraiment de mystère. HBO avait besoin de places sur sa prochaine grille et Hung ne faisait que « garder » ses téléspectateurs (peu de nouvelles audiences). C’est donc sur le bûcher de l’audience et proche de l’autel mercantile que Hung s’est fait couper…la tête.
Sans mettre la série sur un piédestal, il est intéressant de poser un regard sur une série passée trop vite à la trappe de netwoks ne désirant soutenir avec force certains projets, lorgnant toujours plus vers la facilité, de nouvelles séries avec pitch le plus original qui soit. Plus facile de créer du vide que de développer. Ce qui est dommage tant Hung pouvait répondre en prenant une certaine hauteur à certains sujets. Un doux mélange de ce que peut faire Alexander Payne donc et de manière plus éloignée, Alan Ball.
Aux dernières nouvelles il semblerait que les producteurs tentent de revendre la série à un autre network, sous un autre titre…Tant de « si » !!…