Test Blu-ray 4K Ultra HD : Batman – The Long Halloween

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Batman – The Long Halloween

États-Unis : 2021
Titre original : –
Réalisation : Chris Palmer
Scénario : Tim Sheridan
Acteurs (V.O) : Jensen Ackels, Josh Duhamel, Naya Rivera
Éditeur : Warner Bros.
Durée : 2h52
Genre : Animation, Super-héros
Date de sortie BR4K : 2 novembre 2022

Sombre période à Gotham City. Tenue en otage par la puissante famille Falcone, la ville est en proie aux crimes et à la corruption. À ce chaos s’ajoute le fait que le mystérieux tueur Holiday s’en prenne à la pègre laissant un vent de terreur souffler sur la ville… ainsi que de nombreux cadavres. Batman, le capitaine James Gordon et le procureur Harvey Dent entament une réelle course contre la montre pour éviter tout prochain événement malheureux…

Le film

[4/5]

Avec plus de 40 longs-métrages animés à leur actif, les créatifs de chez DC Comics et Warner Bros. Animation commencent à bien connaître leur sujet. Bénéficiant du soutien et de l’admiration de très nombreux fans à travers le monde, ils semblent même être, grâce à leur créativité et à leur audace sans cesse renouvelées, en mesure d’apporter à DC un élan inespéré. Et entre les projets originaux, les petits gars de la branche DC Universe Animated Original Movies nous livrent régulièrement des adaptations de comics célèbres.

Batman : The long Halloween est la réunion par DC Comics et Warner Bros. des 42ème et 43ème longs-métrages animés à voir le jour chez DC. Il s’agit de l’adaptation d’une mini-série de comics en 13 numéros, signée Jeph Loeb (scénario) et Tim Sale (dessins). Sortie en 1996/1997 aux États-Unis (1997/98 en France), la série s’est rapidement imposée comme un classique immédiat, successeur spirituel de Frank Miller et David Mazzuchelli sur « Batman : Année un » (1987), dont il est une suite reconnue. Mais bien sûr, « Un long Halloween » se rapproche d’autres récits graphiques grandioses prenant place à Gotham, tels que « Dark knight returns » (Frank Miller, 1986), « The killing joke » (Alan Moore / Brian Bolland, 1988) ou encore « Un deuil dans la famille » (Jim Starlin / Jim Aparo, 1989). Tous ont d’ailleurs également été adaptés sous forme de films d’animation.

Comme le roman graphique dont il est adapté, Batman : The long Halloween met en scène, sur fond de guerre sanglante entre familles mafieuses, plusieurs personnages célèbres de l’univers du Chevalier Noir : Harvey Dent, procureur de Gotham, qui deviendra Double-Face. Catwoman, qui entretient une relation trouble avec Batman / Bruce Wayne. Jim Gordon, qui travaille aux côtés de Batman pour découvrir l’identité de « Holiday », un tueur en série qui assassine ses victimes uniquement pendant les jours fériés. D’autres « méchants » plus ou moins établis apparaissent également au fil de l’intrigue : le Joker, le Chapelier fou, l’épouvantail, Poison Ivy et l’Homme-Mystère y côtoient quelques bad guys un peu connus du grand public, tels que Calendar Man (dont le modus operandi est assez similaire à celui de « Holiday ») ou Solomon Grundy, le zombie géant qui garde les égouts de Gotham.

Comme d’habitude avec les films issus du giron de Warner Bros. Animation, Batman : The long Halloween est une production aussi soignée qu’élégante, s’inscrivant dans la continuité graphique qu’ont pris les films d’animation de chez DC Comics depuis Superman : L’homme de demain – les dessins sont plus massifs, les contours épaissis, le tout donnant l’impression au spectateur de s’inscrire dans une véritable tradition du dessin « de comics ». Même si cette assertion ne signifie pas dire grand-chose dans l’absolu (chaque dessinateur de comics développe en effet un style qui lui est propre), on sous-entend par-là que le design général des dessins animés de chez DC / Warner semble moins influencé qu’auparavant par l’animation en provenance du Japon, que l’on ressentait vraiment tout particulièrement sur la plupart des films produits durant la décennie 2010.

Le trait choisi ici pour l’adaptation des aplats grandioses de Tim Sale a certes de quoi déstabiliser au départ, et ce même si le générique rend hommage au roman graphique en reprenant telles quelles des illustrations du comics. Pour autant, on s’habituera assez rapidement à la nouvelle apparence des personnages. Du côté du scénario, le boulot de Tim Sheridan afin de « condenser » le premier tiers de la mini-série en un film d’un peu moins d’une heure et demie est assez remarquable : l’ambiance et la lenteur calculée du récit sont bien retranscrites. Pour ceux qui connaissent l’œuvre source, la première partie de Batman : The long Halloween s’arrête au crime commis par Holiday durant le réveillon du Nouvel An. L’idée de scinder en deux le récit à ce moment précis est, narrativement, une bonne idée : on assiste ainsi à la déconvenue de Batman qui opère comme une espèce de cliffhanger assez habile.

L’adaptation est donc assez excellente. Batman : The long Halloween prend le temps de poser l’univers ainsi que les personnages ; seules quelques coupes ont été opérées par rapport aux comics, limitant un peu les intrigues secondaires. Étant donné la densité du matériau d’origine, il semble que la décision de scinder l’adaptation animée du récit en deux parties soit parfaitement justifiée. La deuxième partie commence donc à peu de choses près juste après la conclusion de la première – on fait simplement un bond dans le temps de la Saint Sylvestre à la Saint Valentin. Le deuxième acte de ce découpage opéré par les auteurs de Batman : The long Halloween leur impose cependant d’opter pour un rythme beaucoup plus soutenu que son prédécesseur en termes d’action et de rebondissements. Utilisant de façon habile les bases posées par le premier épisode, le film enchaîne les moments de bravoure tout en orchestrant, en arrière-plan, la lente descente aux enfers d’Harvey Dent et la naissance de Double-Face. Le drame humain est parfaitement dosé, et le récit trouve son équilibre dans plusieurs autres arcs narratifs : on pense notamment à la relation difficile entre Bruce Wayne et Selina Kyle, ou encore au curieux destin de Solomon Grundy ou de la famille Falcone. On notera également que le scénario de Tim Sheridan approfondit un peu d’avantage les motivations du mystérieux « Holiday », mais on vous laisse découvrir dans quelle mesure.

« Un long Halloween » est réellement un récit à combustion lente, qui monte en intensité au fur et à mesure que l’intrigue avance. Ainsi, au fil de ses péripéties, Batman : The long Halloween s’impose donc petit à petit comme un film d’animation de tout premier ordre, et sans doute de l’un des films autonomes de l’univers DC les plus mémorables et les plus réussis. L’ensemble est d’une intensité remarquable, et la noirceur désespérée de l’ensemble lui a d’ailleurs valu une « R », rarissime dans le domaine de l’animation, mais probablement méritée – il ne s’agit clairement pas d’un film à destination des jeunes enfants. D’un point de vue purement technique, l’animation est solide, et se permet même quelques passages plus expérimentaux et franchement formidables – on pense notamment à l’exploration des terreurs de Bruce Wayne lors de son affrontement avec l’Épouvantail.

Le casting vocal est quasi-uniquement composé de nouveaux venus, mais ces derniers s’avèrent à la hauteur de nos attentes. On trouve donc ici Jensen Ackles (Supernatural) dans le rôle de Batman, Naya Rivera (Glee) dans celui de Catwoman, Josh Duhamel (Transformers) dans la peau d’Harvey Dent et l’excellent Billy Burke (Twilight) dans celle de Gordon. Troy Baker succède à Mark Hamill dans le rôle du Joker, mais s’en sort également parfaitement bien. On notera cela dit que Batman : The long Halloween constitue malheureusement le dernier rôle de Naya Rivera, morte par noyade à l’été 2020 au lac Piru, en Californie, alors qu’elle nageait avec son fils de quatre ans, Josey, qui a été retrouvé seul sur leur bateau de location.

Le Blu-ray 4K Ultra HD

[4/5]

Presque un an et demi après les sorties successives des deux épisodes de Batman : The long Halloween au format Blu-ray, Warner Bros. nous propose aujourd’hui de les redécouvrir ensemble et au format Blu-ray 4K Ultra HD. Et la définition est toujours d’une précision remarquable : le film a en fait été tourné en 2K, donc ce nouveau transfert sera en réalité une présentation upscalée du film, bénéficiant néanmoins d’une nette amélioration des contrastes et des couleurs grâce à la technologie HDR10. Les niveaux de noir seront donc plus tranchés, permettant au film d’acquérir une nouvelle « profondeur », dans le sens où les couches de premier plan et d’arrière-plan sont plus marquées. Le HDR10 permet également aux couleurs les plus vives d’exploser littéralement à l’écran. Côté son, la VO est proposée dans un puissant mixage DTS-HD Master Audio 5.1 qui fait le djaube sans l’ombre d’un problème à l’horizon. La VO sera de fait plus fine et plus spectaculaire que la VF, mixée en Dolby Digital 5.1. Cependant, cette dernière n’a globalement pas à rougir de sa prestation technique, dynamique et enveloppante en diable : du très beau travail.

Du côté des suppléments, on retrouvera l’intégralité des suppléments disponibles sur les éditions Blu-ray déjà disponibles. Sur le Blu-ray de Batman : The long Halloween – Première partie, l’éditeur nous propose un aperçu du prochain long-métrage animé DC, à savoir Batman : The long Halloween – Deuxième partie bien sûr (9 minutes). On y découvrira une poignée d’images du film, mais afin de garder le suspense, Warner nous propose surtout beaucoup d’images fixes et de concept-arts, qui s’accompagneront d’entretiens avec quelques membres-clés de l’équipe et de quelques acteurs de doublage. On continuera ensuite avec l’aperçu de Batman : Dark Knight Returns – Première partie (13 minutes) et l’aperçu de Batman : Gotham by Gaslight (9 minutes), deux films plus anciens, pour se concentrer sur le court-métrage The losers (16 minutes, HD / VOST). Issu de la série DC Showcase, The losers est adapté d’une série de comics des années 70, publiée en France dans le désordre et dans des versions noir et blanc recadrées, notamment dans le recueil « Brûlant » chez Arédit / Artima. C’est du récit de guerre avec une touche de fantasy ; le court-métrage met ainsi en scène un combat contre des dinosaures. C’est assez amusant en soi, mais pas très original, et l’animation est très rigide, ce qui ne le rendra pas forcément indispensable. On terminera ensuite avec, dans les archives Warner Bros, deux épisodes de Batman : La série animée en HD et VOST : Joyeux Noël, Batman (saison 1, épisode 2) et Il n’est jamais trop tard (saison 1, épisode 12).

Sur le Blu-ray de Batman : The long Halloween – Deuxième partie, Warner Bros. nous propose tout d’abord un très amusant court-métrage animé de la collection DC Showcase : Blue Beetle (15 minutes). Adapté d’une série de comics des années 40, ce cartoon est construit sur le modèle des épisodes de la série Batman des années 60. On continuera ensuite avec le traditionnel aperçu du prochain long-métrage animé DC, à savoir Injustice (8 minutes). On y découvrira quelques images du film, des Concept-Arts et storyboards, mais également de courts entretiens avec Ernie Altbacker (scénariste), Matt Peters (réalisateur), Kevin Pollak (voix du Joker) ou encore Rick Morales (producteur). On passera de façon un peu plus rapide l’aperçu de Batman : Dark Knight Returns – Deuxième partie (7 minutes) et l’aperçu de Batman : Silence (9 minutes), deux films plus anciens, et on terminera avec, dans les archives Warner Bros, deux épisodes de Batman : La série animée en HD et VOST : Double Jeu, première partie (saison 1, épisode 10) et Double Jeu, deuxième partie (saison 1, épisode 11).

Enfin, sur le Blu-ray 4K Ultra HD en lui-même, on trouvera également un tout nouveau making of (25 minutes), qui reviendra tout d’abord sur la bande dessinée de Jeph Loeb et Tim Sale à la source de Batman : The long Halloween, ainsi que sur le boulot d’adaptation ayant été nécessaire pour la porter sur grand écran. On y évoquera également les références au Film Noir. Parmi les intervenants, on notera la présence de Jeph Loeb, scénariste du comics, mais également de Tim Sheridan, scénariste du film. Intéressant !

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