Critique : Young Adult

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Young Adult, la photo du film

Young Adult

Young Adult l'affiche du filmÉtats-Unis : 2011
Titre original : Young Adult
Réalisateur : Jason Reitman
Scénario : Diablo Cody
Acteurs : Charlize Theron, Patrick Wilson, Elizabeth Reaser
Distribution : Paramount Pictures France
Durée : 1h34
Genre : Drame, Comédie
Date de sortie : 28 mars 2012

Note : 2.5/ 5

Après une comédie impeccable autour d’une lycéenne qui tombe enceinte et une seconde autour d’un spécialiste en licenciement incapable d’engagements en tous genres, Jason Reitman revient avec un nouveau film dans la même lignée que Juno ou In the air. Young Adult est l’histoire de Mavis, une mentalité d’adolescente dans un corps de femme et de son incapacité à passer le cap de l’âge adulte.

Originaire d’une petite ville de province où elle s’ennuyait à mourir, Mavis Gary s’est installée à Minneapolis où elle est devenue auteur de romans pour ados. Mais lorsqu’elle apprend que son ex-petit copain de lycée est devenu papa, elle décide de revenir sur les lieux de son enfance pour le reconquérir. Tandis que Mavis semble sûre d’elle et de son pouvoir de séduction, la situation ne tourne pas à son avantage. Elle noue alors une relation peu banale avec un ancien camarade de lycée, mal dans sa peau, qui, malgré les apparences, lui ressemble plus qu’il n’y paraît…

Young Adult, la photo du film

La vie secrète d’une vieille ado ordinaire

Mavis est l’incarnation adulte de la reine du lycée, super belle et super méprisante. Arrivée à l’âge adulte, celle-ci se nourrit encore de sa gloire passée dans une vie où tout semble pourtant s’écrouler petit à petit : carrière professionnelle, ses romans pour jeunes adultes ne se vendent plus et son travail n’est pas reconnu ; relation familiale mise de côté pour vivre son rêve loin de son trou pommé d’enfance ; relation amicale inexistante ; relation amoureuse basée sur le fantasme d’un amour de lycée, marié et tout juste papa.

On retrouve dans le rôle principal la belle icône de Dior, Charlize Theron (Loin de la terre brulée), démystifiée par ses survêtements de teenager et une gueule de bois permanente. Elle se transforme en vieille adolescente mal dans sa peau, simulant seins, cheveux et réussite. L’actrice a d’ailleurs été nominée aux Golden Globe pour sa « performance » dans le film.

Patrick Wilson (Little Children) joue son ancien amour de lycée, mariée à Elizabeth Reaser (Twilight) qui incarne l’opposé de Mavis, gentille, aimante et vraie. La palette de seconds rôles crée un vrai contraste avec notre protagoniste, tous animés par un petit bonheur, parfois léger, mais surtout par la vie.

F**k me, I’m Famous

La notion de popularité, nettement définie à l’adolescence, la pom-pom girl sexy VS le looser geek et estropié, s’embrume totalement au fil du récit. Mavis semble vivre sur une ancienne notoriété superficielle, qui lui permet un temps d’échapper à ses échecs présents : carrière, mariage, beauté… La réflexion autour du passage à l’âge adulte est intéressante et le constat bien amer. La nostalgie des années de lycée s’installe comme le fantôme d’un souvenir qu’on ne peut laisser partir. Mavis semble coincée dans un passé révolu, mais dont le souvenir est plus facile à vivre que d’affronter la réalité. Si l’adolescence est souvent perçue comme un moment difficile, ce qui vient après apparaît bien pire pour certains.

Young Adult, la photo du film

Dreams are my reality

Malheureusement, Young Adult est beaucoup moins réussi que les précédents films du réalisateur. L’histoire se base sur une intrigue bien maigre (essayer d’épouser son amour de jeunesse déjà en ménage et heureux) et manque de rythme, voire d’intérêt. L’obstination de Mavis n’est pas toujours crédible et en devient pathétique. Le film s’attache à ce sentiment nostalgique face à nos années lycées et tend facilement vers le cliché, mais arrive à se sauver in extremis. Le happy-end semblait arriver gros comme une maison, mais reste finalement épargné aux spectateurs.

Les dialogues se vautrent dans une vulgarité inadaptée et Mavis n’est rien d’autre qu’une caricature sans âme, presque grotesque. Le personnage est désagréable à souhait et facilement détestable. Pourtant, tout le monde autour d’elle semble lui trouver des qualités ou des excuses, mais ses faiblesses n’arrivent pas à nous la rendre sympathique. L’identification ne prend pas et ainsi fait tomber les intentions du film à plat.

Résumé

Young Adult est une comédie douce amère sur les années lycée, l’âge adulte et la popularité en tous genres, portée par une Charlize Theron convaincante, mais caricaturale. Jason Reitman a déjà fait beaucoup mieux et ce film ne restera pas dans les mémoires plus de quelques jours. Dommage !

1 COMMENTAIRE

  1. On peut détester ce film pour plusieurs raisons.
    La première, c’est qu’il lui manque manifestement un réalisateur et un scénariste. On aura par là tôt fait de comprendre qu’il s’agit d’un film de Jason Reitman.
    La seconde, et la plus nauséabonde, est la morale de ces 93 longues minutes.
    Déjà accablé d’ennui, le spectateur se voit encore imposer le message du réalisateur-prédicateur : hors la famille point de salut.
    Quiconque a réellement regardé et compris ce que cachait l’un de ses précédents longs métrages, Juno, fera le lien entre les deux films. Après la condamnation ouverte de l’avortement, l’apologie de la sacro-sainte famille équivalent au stade de la  » maturité  » et unique voie menant au bonheur. Tous les autres, ceux qui ne suivent pas cette voie royale, sont des  » youngs adults » ou ados attardés.
    Noyons-nous donc dans l’alcool, nous autres rebus improductifs de la société, ou mieux, agissons en adultes justement : réfléchissons et arrêtons une fois pour toutes d’aller voir les films de Jason Reitman.

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