Choose
USA : 2011
Titre original : Choose
Réalisateur : Marcus Graves
Scénario : Brandon Camp
Acteurs : Katheryn Winnick, Nicholas Tucci, Kevin Pollak
Distribution : The 7th Floor
Durée : 1h23
Genre : Horreur
Date de sortie : Inconnue
Globale : [rating:2][five-star-rating]
Ce premier long-métrage américain de Marcus Graves au petit budget a les caractéristiques d’une série B du genre horreur. Sortie dans la plus grande discrétion aux États-Unis, il est présenté au Festival de Gérardmer 2012 dans la section « extrême ». Est-il efficace et si extrême ?
Synopsis : La vie n’est pas si tranquille dans les banlieues résidentielles… Réveillée au milieu de la nuit, Sara trouve ses parents ligotés à leur lit par un terrifiant intrus qui lui laisse, à elle, 60 secondes pour choisir lequel de ses deux parents doit mourir. Si elle n’en choisit aucun, les deux périront entre les mains de ce détraqué. Qui est cet homme balafré et pourquoi a-t-il choisi pour victimes Sara et sa famille ?
Premier tempo : sur le filon de Saw
Choose reprend l’idée qui a fait le succès de Saw et démarre plutôt bien : un psychopathe se livre à un jeu mortel et pervers. Ses victimes se retrouvent face à un choix aussi cruel que mortel. Doté d’un sablier évidé de son sable au profit de sang humain (séquence insérée dans le générique), il laisse trente secondes et pas une de plus, pour arbitrer entre deux possibilités sanglantes qui ne laissera personne indemne.
Le film prend ainsi un rythme prometteur de « torture movie ». Le tueur mystérieux semble agir de façon aléatoire et semer des meurtres très pervers. Ses attaques étonnantes et brutales, sans forcément tomber dans un extrême très gore, font l’objet de bonnes séquences dans la première partie de Choose. Habillé de façon sombre, le psychopathe mène des assauts rapides, redoutables et sans concession. Un pianiste en pleine répétition se voit piégé : garder ses capacités d’audition ou perdre ses dix doigts ? La voix rauque décompte le temps restant et répète « choose ». Après une séance de « shooting » photo, un beau mannequin doit aussi choisir : la vue ou sa beauté ? Menacée d’un chalumeau et traitée avec la plus grande haine et misogynie les secondes défilent vers l’inéluctable …
Cette entrée en matière crée un climat réussi. La réalisation de Marcus Graves apparaît tout à fait honorable. Les ingrédients du « petit » film horrifique sont là sans prétention mais dans un style classique. Les crimes sanglants et impitoyables se succèdent dans une mise en scène qui tient aussi par une musique et des effets sonores entrainants. Un rythme est donné. Seul problème et pas des moindres : l’ensemble dure une quarantaine de minutes.
Puis l’enlisement tête baissée dans une enquête brouillon
Après une mise en bouche accrocheuse suivant le parcours d’un tueur en série redoutable et impitoyable, le film tente sans grand succès d’adosser une enquête et une traque du niveau d’un thriller. La déception pointe. Pire, elle s’installe vraiment.
Une étudiante et journaliste, Fiona (Katherin Winnick célèbre pour Amusement de John Simpson et de nombreuses séries télé) s’intéresse de près et sans jamais faillir aux crimes sordides. Son interprétation sonne assez juste, mais force est de constater que le scénario la positionne dans une posture éclectique improbable : rien n’arrête le glissement vers ses recherches personnelles et son approche insoupçonnée d’experte en criminologie. Tel un couteau suisse, elle déploie des capacités de profileuse, de journaliste, d’informaticienne, de psychologue et même de spécialiste en rituels anciens. Fille d’un enquêteur interprété par l’acteur de renom Kevin Pollak (Casino de Martin Scorcese, Usuals Suspects de Bryan Singer) ce dernier passe au second plan, pour ne pas dire au placard. Le duo ne fonctionne pas et plombe par ce déséquilibre le film vers des investigations aux confins de l’invraisemblance.
Mais Choose déçoit davantage car ce qui motive l’héroïne tient à une raison désespérément simple : elle est concernée par un trauma d’enfance qui rejaillit du fait de similitudes que lui évoquent les meurtres. Le choix scénaristique est alors troublant. On pouvait s’attendre à ce qu’elle soit la cible continue d’une chasse à l’homme dangereux pour espérer ainsi voir se relever le tensiomètre général du long-métrage. L’option prise tient plus à la découverte des origines de sa blessure psychologique obsessionnelle, que de parer à l’urgence de tout mettre en œuvre pour stopper les massacres du psychopathe. En attendant, la énième bobine du film défile…
C’est ainsi, qu’il faut se contenter d’un dernier quart d’heure qui tente de rehausser le tout. Un final qui replace enfin le sordide et le lugubre pervers pour qui « nos choix nous définissent » dans un cadre étouffant face à l’héroïne qui veut en découdre. Mais si la séquence s’avère violente et étouffante, elle laisse une belle amertume du fait d’un « twist » aussi alambiqué que simplificateur… En un mot un goût d’inachevé.
Résumé
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