Un monde sans femmes

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Un monde sans femmes

Un monde sans femmes

France : 2011
Titre original : Un monde sans femmes
Réalisateur : Guillaume Brac
Scénario : Guillaume Brac , Helene Ruault
Acteurs : Vincent Macaigne, Laure Calamy, Constance Rousseau
Distribution : NiZ !
Durée : 58mn
Genre : Comédie dramatique
Date de sortie : 8 février 2012

Globale : [rating:4][five-star-rating]

Vincent Macaigne, magnifiquement entouré, domine de sa présence ces deux petits films de Guillaume Brac qui a su rendre belle la région picarde, sans l’engluer dans un discours social. Une jolie réussite.

Synopsis : Patricia et sa fille Juliette débarquent dans une station balnéaire de la Somme pour quelques jours de vacances. Elles finissent par sympathiser avec Sylvain, le propriétaire de l’appartement qu’elles ont pris en location, homme plus seul que solitaire, débonnaire, généreux mais au physique plutôt ingrat.

Un monde sans femmes

Deux réussites pour le prix d’une

Le moyen métrage est hélas rare dans les salles de cinéma. Trop court pour justifier une séance « normale » et trop long pour précéder un « vrai » film. Ce « Monde sans femme » et ses 58 minutes sont donc programmés à la suite d’un court, Le Naufragé avec lequel il constitue un véritable diptyque. Tous deux réalisés par Guillaume Brac, ils pourraient porter sans coup férir le titre de l’autre et s’inscrivent dans une continuité autour du pivot essentiel : le personnage de Sylvain.

Le Naufragé présente un cycliste qui, parti de Paris, crève trois fois au cours d’une balade et se voit proposer de l’aide par un gaillard picard débonnaire, le fameux Sylvain. Un gars qui ouvre son cœur et son logis sans calcul et dont pourtant les immenses qualités d’âmes ont du mal à percer derrière une gaucherie, une maladresse agaçantes de prime abord.

Le Sylvain qui héberge le cycliste est celui qui dans Un monde sans femme va prendre sous son aile les deux femmes. La donne change, bien sûr, Cupidon se chargeant de décocher quelques flèches.

Un monde sans femmes photo

Le regard de Vincent Macaigne

Les deux films reposent sur ce personnage auquel Vincent Macaigne apporte une bouleversante humanité. « C’est rare quelqu’un qui regarde les autres droit dans les yeux » lui lance Patricia. Le regard du comédien est en effet beaucoup utilisé. Par ce prisme, les choses prennent vie, se parent d’une beauté étourdissante (ainsi ce plan somptueux de nuit de la ville vue à travers les yeux de Macaigne).

Loin, pour ne pas dire aux antipodes, d’un cinéma social à la Dardenne, Guillaume Brac ne cherche pas à positionner ses personnages dans une existence professionnelle quelconque. De leur métier on ne saura strictement rien. La région picarde est ici le décor d’une histoire humaine, banale et universelle à la fois où se mêlent la mélancolie, l’amour, la camaraderie. Avec des gestes simples, des habitudes bien ancrées comme la pêche aux crustacés et aussi des envolées lyriques comme celle de Sylvain qui dit « Un bébé devrait ressembler un peu à tous les hommes qu’une femme a aimés ». Parole d’un être rongé de solitude. Car sous son apparente légèreté, ce Monde sans femmes dont le titre pourrait faire sourire d’aise bien des misogynes (ah, les cons !), laisse percer bien des douleurs. Sans pathos et avec juste ce qu’il faut d’empathie pour les personnages. Le bel équilibre !

Résumé

La région picarde, zone sinistrée chère aux Dumont et autres Dardenne est ici présentée comme n’importe quel lieu, sans arrière plan social. Simplement des personnages extrêmement bien ciselés, sans misérabilisme mais suffisamment humains (dans tous les sens du terme) pour qu’on s’y attache vraiment. Jolie réussite que ces deux petits films qui n’en font, au final, plus qu’un seul et que domine la composition toute en sobriété de Vincent Macaigne.

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