L’Irlandais avis contre

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Image de L'Irlandais avec Brendan Gleeson, Don Cheadle

L'affiche du film L'Irlandais de John Michael McDonagh L’Irlandais

Irlande : 2011
Titre original : The Guard
Réalisateur : John Michael McDonagh
Scénario : John Michael McDonagh
Acteurs : Brendan Gleeson, Don Cheadle, Liam Cunningham
Distribution : SND
Durée : 1h36
Genre : Comédie, Policier, Thriller
Date de sortie : 21 décembre 2011

Globale : [rating:1.5][five-star-rating]

L’Irlandais permet très vite de vérifier un vieil adage : méfions nous comme la peste des comparaisons aguicheuses. Surtout lorsqu’elles proviennent du dossier de presse ! Sous prétexte que le réalisateur de ce film est le frère de celui de Bons baisers de Bruges, sous prétexte qu’on retrouve dans le rôle principal Brendan Gleeson, transfuge de ce même film, on nous sort un peu partout une comparaison entre L’Irlandais  et Bons baisers de Bruges. N’en croyez rien, c’est un peu comme si on comparait Carla Bruni à Cecilia Bartoli sous prétexte que toutes deux sont des chanteuses.

Synopsis : dans un village paisible de l’Irlande profonde, un flic solitaire, mélancolique, renfrogné, amateur de bière et de prostituées, coule des jours tranquilles jusqu’au jour où débarque un super agent du FBI qui requiert l’aide de la police locale dans une importante opération anti-drogue. Dire que les méthodes de ces 2 flics sont différentes est un euphémisme.

Image de L'Irlandais avec Brendan Gleeson, Don Cheadle

Un premier long métrage

Avant de réaliser L’Irlandais, John Michael McDonagh avait 2 titres de gloire : l’écriture du scénario de Ned Kelly et le fait d’être le frère de Martin McDonagh, le réalisateur de Bons Baisers de Bruges. Impatient de se lancer dans la réalisation de son premier long métrage, il avait commencé par imaginer le scénario de ce qui serait un western tourné en Irlande, dans le Connemara, sur les rives de l’Atlantique. On y retrouverait un flic local, bonasse, renfrogné mais plein d’humour, un flic anti-conformiste et provocateur, un flic, enfin, aimant la Guinness et les prostituées, doté d’une mère aimant les hommes et les drogues mais par ailleurs cancéreuse. Arriverait un super agent du FBI, noir, déterminé, maniaque, rigide, apportant avec lui une affaire d’une importance extraordinaire pour ce territoire perdu : l’arrivée d’un bateau transportant une grosse cargaison de cocaïne et de 3 trafiquants venant  la récupérer.

La photo de L'Irlandais avec Brendan Gleeson, Don Cheadle

A vouloir faire le malin …

Sur cette trame somme toute banale, sur cet antagonisme entre 2 flics que tout sépare, John Michael McDonagh a voulu jouer au gros malin. Dans ce cas là, ça passe ou ça casse.  Ici, cela ne passe que très rarement, ça casse très souvent. La faute à quoi ? Déjà une première raison : la connaissance plus ou moins profonde que l’on peut avoir de la langue anglaise. Les dialogues jouent beaucoup sur les mots et le sous-titrage a beaucoup de mal à suivre. Autre raison : des références à des pans de la culture anglo-saxonne que la plupart d’entre nous, mangeurs de grenouille, sommes loin de pouvoir apprécier à leur (juste ?) valeur : une référence à Kris Kristofferson par ci, et, par là, une réflexion quasiment philosophique sur les paroles de Ode to Billie Joe, le grand succès de Bobbie Gentry , une chanson dont les paroles mystérieuses ont suscité un grand nombre d’articles aux Etats-Unis.  Ultime raison : la réalisation qui ne permet pas au film de décoller, à la fois trop sage pour un film qui voudrait être parodique et trop parodique pour un film qui voudrait être sage. Heureusement qu’il y a la distribution pour agrémenter le paysage avec , entre autres, un Brendan Gleeson toujours aussi convaincant et Don Cheadle qui arrive à supporter la comparaison.

Un film dont la musique est importante 

Dans la mesure où on est resté un peu froid par rapport au film lui-même, parlons un peu de la musique. Pour ce western Irlandais John Michael McDonagh a voulu s’écarter de la musique locale et retrouver un style qui fasse penser à Ennio Morricone. Une très bonne idée lui est venue : faire appel à l’excellent groupe Calexico, un groupe de Tucson, Arizona, qui mélange avec bonheur les styles mariachi, rock et country. Malheureusement pour le film, on les a connus meilleurs que dans L’Irlandais. Finalement, c’est au moment du générique de fin que l’amateur de musique devrait trouver, enfin, son bonheur : on y entend, interprétée par son auteur, Leaving On A Jet Plane, la très belle chanson que John Denver avait écrite à l’origine pour Peter, Paul and Mary.

Résumé

Quand on lit qu’un film est dans la même veine que Bons baisers de Bruges, on y court et on est … déçu ! Trop parodique ou pas assez, L’Irlandais est sauvé in extremis par sa distribution. Enfin, tout juste !

Lire la critique pour

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