Anonymous
USA, Allemagne : 2010
Titre original : Anonymous
Réalisateur : Roland Emmerich
Scénario : John Orloff
Acteurs : Vanessa Redgrave, David Thewlis, Rhys Ifans
Distribution : Sony Pictures Releasing France
Durée : 2h10
Genre : Thriller, Historique
Date de sortie : 4 janvier 2012
Globale : [rating:3.5][five-star-rating]
Roland Emmerich nous livre avec Anonymous ses clefs d’une énigme qui fait du Edward de Vere (comte d’Oxford) le véritable auteur des pièces de Shakespeare. Il nous plonge dans l’Angleterre d’Élisabeth 1ère, dans un Londres boueux, dans une cour où bruissent les complots et les intrigues. Il nous peint aussi le théâtre de l’époque, ses ciels ouverts, son public debout invectivant les acteurs. Il nous montre un Shakespeare pitoyable, sans talent, opportuniste. Et il assaisonne le tout d’une intrigue policière somme toute rondement menée qui fait des amours royales la source de bien des intrigues et du théâtre une véritable arme politique.
Synopsis : Le règne d’Élisabeth 1ère touche à sa fin et les intrigues pour sa succession se multiplient. La lutte des conseillers de la reine pour étouffer le foyer de rébellion que constitue le théâtre se fait impitoyable et ils recherchent les textes que se seraient frauduleusement appropriés Shakespeare.
Une volonté politique
A travers des pièces telles que Roméo et Juliette, Jules César, Beaucoup de bruit pour rien ou Richard Trois, le comte d’Oxford ne satisfait pas seulement aux voix qui l’inspirent, mais plus que ça, Edward de Vere pèse également sur le cours de l’histoire d’Angleterre même si son déguisé combat échoue au final.
Il faut mettre en avant la superbe composition de Vanessa Redgrave (Robin des Bois de Ridley Scott) dans le rôle d’Élisabeth vieillissante. Elle n’hésite pas à porter les marques du temps pour faire de cette reine déjà magistralement jouée à l’écran notamment par les Bette Davis, Glenda Jackson, et Cate Blanchett, une reine forte et fragile à la fois, une reine qui a sacrifié ses amours, ses enfants à la raison d’État, une reine qui a lutté toute sa vie pour combattre ceux qui voulaient l’abattre, une reine qui vibre dans son âme, dans sa chair (la scène où elle dégrafe son corset) devant une scène.
Car le théâtre est bien au cœur de l’action et imprègne la vie des protagonistes, du comte de Vere, artiste dans l’âme qui ne peut écrire sous son nom, aux Cécil, père et fils, conseillers de la reine, qui usent de tous les stratagèmes pour laminer ce qu’il considère comme un foyer de sédition, de Ben Johnson (l’auteur futur de « Volpone ») qui sort grandi des épreuves, d’ Élisabeth, peut-être jamais aussi heureuse qu’en découvrant une pièce et qui s’en vit donc toujours frustrée par les agissements de ses conseillers à Jacques 1er, son successeur, qu’elle ne voulait pas sur le trône et qui ironie de l’histoire va, lui, imposer le théâtre à la cour.
Emmerich signe son film le plus mature
Coté mise en scène, le travail de Roland Emmerich est plus qu’intéressant et il est surprenant de voir ce réalisateur de blockbusters truffés d’effets spéciaux (Godzilla, 2012), mettre son talent au service d’un film plus intimiste. On peut juste regretter qu’en se plaçant sur 3 époques différentes (le comte d’Oxford enfant, jeune adulte et vieillard) et en multipliant les allers-retours temporels, le film perde un peu le spectateur sans ajouter un grand intérêt à l’intrigue.
La reconstitution historique est bluffante et finirait par nous convaincre de la réalité de cette histoire. Le Londres du 17ème siècle est plus vrai que nature et les décors de théâtres, château et rue sont splendide de noirceur et de réalisme. De plus le film offre plusieurs degrés de lecture pour remonter aux origines des faits, une tragédie amoureuse. C’est rudement bien mené et habile de la part d’Emmerich.
Résumé :
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Dommage dommage… Le début est hyper compliqué et les personnages difficiles à replacer. Une fois qu’on a un peu compris qui est qui, il nous reste une histoire peu intéressante et un film que l’on a l’impression d’avoir déjà vu mille fois. Pourtant les acteurs ne sont pas mauvais et la mise en scène loin d’être catastrophique mais… j’ai pas accroché du tout.
Je suis plutôt d’accord avec ta critique. J’y suis allé avec un gros a priori comme le postulat du film est basé sur une théorie. C’est comme en ce moment on dit que Jeanne d’Arc aurait été un homme, le type rumeur/théorie horripilante qui n’apporte rien si ce n’est de la stupidité. Et hormis le parti pris théâtral de Emmerich (littéralement, comme le film est raconté depuis une scène de théâtre), que j’ai trouvé bof, le film m’a scotché du début à la fin. J’ai particulièrement aimé la photographie magnifique. Le meilleur film d’Emmerich a ce jour pour ma part
Non, non et re-non!!!!!!! Quel massacre du si grand auteur qu’est Shakespeare! Les historiens l’ont prouvé! C’est bien Shakespeare qui à écrit ces oeuvres, pas un autre! Moi qui aime tant cet auteur… Le jeu est nul et l’histoire grotesque! Je lui mettrai malgré tout la note de 1/10 pour le réalisateur qui a su magnifiquement déformer l’histoire et salir le nom de l’auteur avec si peu de gène! Bravo donc pour ce film!
Tu as raison Manon, moi je suis également contre Roland Emmerich qui a réalisé 2012 alors que c’est pas vrai d’abord, la fin du monde est pas pour 2012 (les scientifiques l’ont prouvé) et je crache aussi sur Mission to Mars de Brian de Palma et sur Blade II de Guillermo del Toro (les vampires ça existe pas, c’est aussi prouvé).
Bref…
Marion, pardon…