Double destinée (La otra)

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La otra, double destinée de ROBERTO GAVALDON avec Dolores del Río, Agustín Irusta, Víctor Junco

Double destinée, La otra de Roberto Gavaldon avec Dolores del Rio, Agustin IrustaDouble destinée (La otra)

Mexique : 1946
Titre original : La otra
Réalisateur : Roberto Gavaldon
Scénario : Roberto Gavaldon, James Agee
Acteurs : Dolores del Rio, Agustin Irusta, Victor Junco
Distribution : Inconnue
Durée : 1h41
Genre : Drame
Date de sortie : 4 mai 1949

Globale : [rating:3][five-star-rating]

Le Festival international du film d’Amiens nous donne l’occasion de découvrir ce film mexicain de 1946 dans la rétrospective « lumières mexicaines » consacrée aux directeurs de la photographie. Une rétrospective qui veut mettre en valeur, selon les organisateurs, l’importance du travail des directeurs de la photo dans ces films où tout s’appuie sur l’atmosphère, le rendu des visages des vedettes de l’époque.

Synopsis : Maria, une manucure pauvre, assassine sa jumelle, Magdalena, une riche veuve et fait croire à son propre suicide. Elle prend alors la place de Magdalena. Elle découvre que celle-ci , avec l’aide de son amant, a supprimé son époux. Accusée du meurtre de ce dernier, elle est condamnée.

La otra, double destinée de ROBERTO GAVALDON avec Dolores del Río, Agustín Irusta, Víctor Junco

Alors La otra (Double destinée en français) n’est pas une œuvre majeure mais un très honnête film noir. Et il faut la regarder justement avec l’œil des programmateurs de ce festival et s’attarder sur la richesse de la photo, ici d’Alex Phillips. La copie a beaucoup vieilli mais le travail sur le noir et blanc est assez impressionnant. Tout le film repose sur l’opposition de ces deux couleurs du début (voiles noirs du deuil et blancheur des tombes) à la fin (ombre portée des noires lignes des grilles de la prison et lumière à travers chaque interstice) en passant par le noir des robes et costumes des invités récitant le rosaire dans le salon blanc. Ce noir et blanc reflète également la dualité troublante du personnage principal entre le bien et le mal.

De l’histoire de cette jumelle un peu ingrate et pauvre enviant sa sœur belle et riche qui lui aurait toujours tout pris – dont l’homme qu’elle aimait – et qui la tue en prenant son identité, on retient aussi en effet que rien n’est aussi tranché dans l’âme humaine contrairement au noir et au blanc, que les zones d’ombre sont là et bien là, que ce que l’on prête à l’autre n’est bien que ce qu’on lui prête, pas forcément ce qu’il est.

Et il y a pour illustrer cela dans le film de nombreuses scènes où les miroirs prennent tous leur sens (recouverts dans la chambre pour ne pas voir probablement le visage d’une meurtrière ou la reflétant dans la garçonnière peut-être signifiant ainsi qu’elle est une autre). Maria en fait l’expérience puisque en vivant dans la peau de sa jumelle assassinée elle prend conscience que si désormais elle a la richesse financière elle avait bien plus avant avec l’amour inconditionnel Roberto, le fiancé qu’elle ne prenait guère au sérieux.

Résumé

La otra, c’est l’occasion aujourd’hui de découvrir ou redécouvrir aussi Dolorès del Rio, un peu oubliée désormais, mais immense star américaine des années 20 et 30, puis icône du cinéma mexicain des années 40 et 50 et qui fut compagne des tout aussi grands Cédric Gibbons, Orson Welles et Erich Maria Remarque. Elle est ici dans un double rôle d’une altière beauté au cœur de presque chaque image.

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