Contagion
États-Unis, Émirats Arabes Unis : 2011
Titre original : –
Réalisation : Steven Soderbergh
Scénario : Scott Z. Burns
Acteurs : Marion Cotillard, Matt Damon, Laurence Fishburne
Distribution : Warner Bros. France
Durée : 1h46
Genre : Drame, Science Fiction, Thriller
Date de sortie : 9 novembre 2011
Note : 2,5/5
Ressortez les gels désinfectants et les masques de protection, Contagion se propage sur nos écrans. Bien accueilli par la critique comme par le public et présenté lors de la Mostra de Venise 2011, le dernier film de Steven Soderbergh (Ocean’s eleven, Erin Brockovitch) nous promet du grand spectacle sur fond de panique pandémique. Promesse tenue ?
Au même moment, aux quatre coins de la planète, quatre personnes se trouvent prises d’un étrange malaise qui les foudroie quelques jours plus tard. Face à la mort inexpliquée de sa femme Beth (Gwyneth Paltrow), la première victime de cette étrange maladie, Mitch (Matt Damon) se retrouve désemparé. D’autant plus que ce virus semble se propager plus vite qu’on ne le pense…
Le Monde a peur
Un virus mortel qui se propage à très grande vitesse et fait paniquer la population mondiale, ça ne vous rappelle rien ? Comme si l’on n’avait pas assez entendu parler de contagion, Soderbergh s’est dit que ça serait une bonne idée d’en faire le thème de son dernier film. Et honnêtement s’il en était resté là, on aurait frôlé la catastrophe, en effet.
Monsieur Soderbergh a néanmoins fait preuve d’intelligence en ne se contentant pas de traiter d’une épidémie à échelle mondiale et des conséquences de celle ci, mais en évoquant aussi en filigrane l’impact et l’influence des médias sur l’opinion publique. Le virus se propage à une vitesse fulgurante, mais les rumeurs transmises sur internet se propagent encore plus vite provoquant une panique générale d’une violence intense, causée par l’instinct de survie. Voilà le prophète de demain : internet. Internet nous informe. Internet nous met en garde. Internet nous sauvera ?
Soderbergh nous démontre que les rumeurs sont plus puissantes que le virus et causent une maladie encore plus redoutable que ce virus inconnu, à savoir la peur panique. Les gens deviennent incontrôlables après avoir lu les messages d’Alan Krumwiede (Notre cher Jude Law en justicier du net), un journaliste freelance persuadé que toute cette histoire n’est qu’un vaste complot.
Steven Soderbergh nous entraîne du côté de l’ombre, dans les coulisses de ces scénario catastrophes et nous montre ceux qui cherchent en amont à vaincre ces virus, à comprendre leur origine, à trouver des vaccins. La diversité des personnages offre une variété de points de vue intéressante (du père de famille endeuillé à la chercheuse déterminée à trouver un vaccin) , mais peut-être traitée de manière trop conventionnelle et «américaine». Le côté froid de ce film aurait pu être intéressant s’il avait été exploité jusqu’au bout, et un aspect documentaire assumé aurait peut être produit son petit effet.
Les acteurs célèbres se propagent plus vite que les péripéties.
L’affiche est alléchante en effet… et il y en a pour tous les goûts… ami lecteur, tu pourras te délecter de la vue des jolies Gwyneth Paltrow, Marion Cotillard ou Kate Winslet, tandis que toi, amie lectrice, tu pourras baver devant Matt Damon ou Jude Law. Oui, cela reste purement physique, car niveau performance d’acteur, on a vu mieux. Seuls quelques uns tirent leur épingle du jeu, dont Kate Winslet , égale à elle- même. Mais pour certains membres du reste de la bande,(notamment Matt Damon) on repassera. Même le singe de laboratoire qui apparaît à la 62ème minute du film est parfois plus crédible et expressif. Je dis 62ème minute, mais ceci reste une approximation, même si pendant ce film on a de grandes chances de rester le nez collé sur sa montre. En effet, le film peine à démarrer et ne s’envole jamais vraiment. L’action n’est certainement pas aussi intense que ce qu’on nous laissait espérer, alors forcément, quand on s’attend à voir un spectacle haletant, on est déçu.
Et puis, il faut l’admettre, on nous a assez fait ingurgiter d’histoires de pandémie pendant des mois à la télévision. Conséquence collatérale : on a l’impression de se retrouver devant une rediffusion du 20h, et ainsi face à si peu de nouveauté et d’actions palpitantes, on commence à penser à ce que l’on va manger en rentrant du cinéma.
Au final, le négatif s’impose et l’on reste sur sa faim car Soderbergh ne va pas au bout de ses idées, avortant certaines d’entre elles alors qu’elles commencent à prendre corps. On s’attendait à vibrer, à avoir peur, à s’inquiéter… on se retrouve à faire sa liste de course pour la semaine.
Résumé
Malgré une bonne analyse de l’influence des médias et une magnifique ribambelle d’acteurs pour allécher le spectateur, rien n’arrive à tirer le film de Soderbergh des méandres de l’ennui. Néanmoins, il pourra ravir certains amateurs du genre car, avouons le, on a vu bien pire au cinéma.