Test DVD : La Reine des vampires (Les Contes de la Crypte)

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1995

La Reine des vampires (Les Contes de la Crypte)

États-Unis : 1996
Titre original : Tales from the Crypt – Bordello of Blood
Réalisation : Gilbert Adler
Scénario : A L Katz, Gilbert Adler
Acteurs : Dennis Miller, Erika Eleniak, Corey Feldman
Éditeur : BQHL Éditions
Durée : 1h23
Genre : Fantastique, Horreur
Date de sortie DVD/BR : 27 juillet 2022

Ressuscitée par un chasseur de trésors, désormais incognito, la vampire Lilith dirige un centre funéraire des plus ordinaires. Une façade en réalité car l’établissement dissimule une activité d’un tout autre style, beaucoup plus remuante : c’est un lupanar, une maison close clandestine dont les pensionnaires se trouvent être aussi des vampires. Engagé par la belle Katherine Verdoux pour retrouver son frère disparu, l’enquêteur Rafe Guttman pénètre en ces lieux consacrés aux plaisirs de la chair sans aucunement savoir ce qui s’y trame…

Le film

[3,5/5]

Suite au succès de la série Les Contes de la crypte, qui fut diffusée sur HBO entre 1989 et 1996, les producteurs et la Universal ont commencé à plancher sur ce qui devait devenir, à l’origine, une trilogie de longs-métrages réalisés sous la bannière de la célèbre publication EC Comics. Finalement, seuls deux films virent le jour dans les années 90 : le deuxième d’entre eux, La Reine des vampires, écrit et réalisé par Gilbert Adler, qui avait fait ses armes en réalisant plusieurs séquences mettant en scène le « Crypt Keeper » dans la série TV. Le film sortit sur les écrans américains durant l’été 1996, mais ne connut pas les honneurs d’une sortie dans les salles françaises. Qu’à cela ne tienne : le public hexagonal découvrirait ce mélange d’humour, d’horreur et d’action par le biais de la vidéo, notamment au format LaserDisc. Comme dans le cas du Cavalier du diable, ce deuxième volet de la saga de films estampillés Contes de la crypte nous propose un mélange d’humour et d’horreur assez efficace. Cependant, si le premier film était parvenu avec talent à trouver un équilibre entre les deux, notamment grâce à son atmosphère, sa générosité ainsi que grâce au méchant haut en couleurs interprété par Billy Zane, La Reine des vampires n’est probablement pas aussi incontournable que son prédécesseur, même s’il s’agit tout de même d’une bonne série B horrifique.

L’histoire de La Reine des vampires commence d’ailleurs plutôt bien, puisqu’on y fera la connaissance d’un explorateur nommé Vincent (incarné par le nain Phil Fondacaro, souvent vu dans les productions Full Moon des années 90), qui, alors qu’il explore une grotte au cœur de la jungle tropicale, réveille une reine vampire appelée Lilith (Angie Everheart). Lilith tuera la plupart des membres de l’expédition, mais laissera Vincent en vie, car ce dernier détient un puissant artefact qui devrait semblait familier à ceux qui ont vu Le Cavalier du diable et qui lui donne le pouvoir sur elle. Le spectateur sera ensuite amené à retrouver Corey Feldman, acteur culte des années 80 (Gremlins, Les Goonies, Génération perdue…), dans la peau d’un jeune en mode too cool for school pour le coup absolument typique des années 90. Entendant parler d’un bordel installé dans la morgue locale (!!), il s’y rend avec ses amis, sans savoir qu’il est suivi de près par un détective privé (Dennis Miller) engagé par sa sœur (Erika Eleniak). Les deux hommes ne tarderont pas à réaliser que toutes les filles du bordel sont en réalité des vampires…

Ce qui fait un peu de mal au film de Gilbert Adler, ce sont les similitudes entre l’intrigue de La Reine des vampires et celle d’Une Nuit en enfer (Robert Rodriguez, 1996), film-culte absolument fou dont le scénario a été écrit par Quentin Tarantino sur un sujet de Robert Kurtzman. On ignore si le scénariste / réalisateur de La Reine des vampires avait mis en boite son projet avant la sortie du film de Rodriguez, mais dans tous les cas, Une Nuit en enfer sortit dans les salles américaines un peu plus de six mois avant ce deuxième long-métrage tiré de la série TV Les Contes de la crypte. Les efforts réalisés par Adler et son équipe pour cultiver tout au long du film un certain mauvais esprit font occasionnellement mouche, mais il est bien difficile de ne pas penser au film mettant en scène George Clooney et Tarantino à la découverte de La Reine des vampires, et la comparaison entre les deux films n’est clairement pas à l’avantage du film de Gilbert Adler.

Il convient donc d’essayer d’écarter de son esprit toute tentation de comparer les deux films. Et en l’état, on doit reconnaître que La Reine des vampires manque un peu de personnalité dans sa mise en scène, et que la photo de Tom Priestley est un poil trop passe-partout pour s’avérer à 100% convaincante. Mais le film se rattrape par une sacrée générosité : le spectacle qui nous est proposé ici est en effet assez gore et réjouissant, et les amateurs d’érotisme soft seront probablement ravis de pouvoir contempler tout un cheptel d’actrices plus ou moins dénudées tout au long du film. Du côté des acteurs, si on peine à se laisser convaincre par le jeu un peu trop décontracté de Dennis Miller, on saluera en revanche la prestation de Chris Sarandon, et on notera un amusant caméo de Whoopi Goldberg.

Le DVD

[4/5]

Comme dans le cas du Cavalier du Diable, on aurait adoré revoir La Reine des vampires au format Blu-ray, mais l’éditeur BQHL Éditions ne disposait malheureusement plus suffisamment de matériel presse pour que nous puissions chroniquer le film en Haute-Définition. C’est dommage, mais la galette DVD qui nous a été confiée par l’éditeur français est en tout point excellente. La définition est exemplaire, sans le moindre problème de compression ou autre pétouille technique. L’éditeur, rôdé au support, nous propose un encodage maîtrisé, dont on ne percevra les limites techniques que sur certains arrière-plans affichant un léger bruit vidéo, ainsi que sur les scènes nocturnes, un poil plus granuleuses. Côté son, VF et VO sont proposées en Dolby Digital 5.1, dans un mixage aux effets discrets, privilégiant de façon très nette l’ambiance aux effets spectaculaires (même si les quelques scènes d’action dépotent bien niveau enceintes).

Du côté des suppléments, on passera rapidement sur la présentation du film par Jean-François Dickeli (33 minutes), qui est en fait la même que celle que sur le DVD du Cavalier du diable. On continuera avec un making of rétrospectif (36 minutes) qui donnera la parole, entre autres, au coscénariste du film A L Katz, aux acteurs Corey Feldman, Angie Everhart et Erika Eleniak et au responsable des effets spéciaux Todd Masters. Les entretiens sont menés sans la moindre langue de bois, et l’acteur Dennis Miller en prend pour son grade. Très intéressant !

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