Garden State

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Garden State, Nathalie Portman

Garden StateGarden State

USA : 2004
Titre original : Garden State
Réalisateur : Zach Braff
Scénario : Zach Braff
Acteurs : Zach Braff, Natalie Portman, Peter Sarsgaard, Ian Holm
Production : Fox Searchlight Pictures
Durée : 1h42
Genre : Drame
Date de sortie : 20 avril 2005

Réalisation : [rating:3.5]
Scénario :      [rating:3.0]
Acteurs :       [rating:3.5]
Musique :     [rating:3.5]
Globale :       [rating:3.5]

Faire un premier film n’est en soi pas évidemment, mais lorsque celui-ci est réussi, il convient d’être attentif à son réalisateur. Ici Zach Braff (Scrubs) à la réalisation, à l’écriture et devant la caméra, se lance dans une histoire à résonance autobiographique, également étendard d’une génération qui, passé l’adolescence manque de repères. Une réussite !

Synopsis : Acteur de télévision, Andrew  » Large  » Largeman est obligé de retourner dans son New Jersey natal pour l'enterrement de sa mère. Soudain, il se retrouve sans les antidépresseurs et les 3000 kilomètres qui le protégeaient de son histoire…
Après neuf ans d'absence, Large revoit son père, un vieil homme dominateur, mais aussi tous ceux avec qui il a grandi. Ils sont aujourd'hui fossoyeur, employé de fast-food ou magouilleur professionnel…
Sa rencontre avec la jolie Sam va le bouleverser encore un peu plus. Elle est son exacte contraire, vivante et audacieuse. Entre passé et futur, entre douleur et joie, Large va découvrir qu'il est peut-être temps de commencer à vivre… (Allociné)

Garden State, Nathalie Portman

Garden State est le surnom que l’on donne à l’Etat du New-Jersey dans lequel Zach Braff a grandi. Un film plus ou moins autobiographique dans lequel il nous livre une histoire pleine de sincérité, touchante et dans laquelle on peut tous se retrouver. L’histoire du film met en avant via Z. Braff, acteur cette fois, le symbole d’une génération perdue, qui n’a plus le temps de grandir et d’oublier cette adolescence et cette innocence pourtant si proches. Passez votre chemin si vous vous attendez à un film savant et mené tambour battant, Garden State évolue au rythme de ses personnages tous farfelus.

Braff rêvait de Portman, Sarsgaard et Holm, tous ont accepté de tourner dans son film. Une aubaine pour un film indépendant au budget (2,5 M) et au temps limité (Braff devant le tourner entre deux saisons de Scrubs). L’écriture des personnages est une franche réussite. Le rôle de « Large » (Z. Braff) est celui d’un adulescent (adulte/adolescent) qui, par un concours de circonstances a dû grandir trop vite, se détacher de ses racines et plonger dans un quotidien médicamenteux qui flirte presque avec l’addiction maladive. Via ce personnage, de nombreux thèmes sont abordés de manière quelque peu légère mais ancrée dans une réalité qui elle s’avère moins drôle. La drogue, la mort, la quête de soi, les relations père/fils, les relations humaines en général, la réussite professionnelle, bref tout un éventail de thèmes chers à son auteur, qui se ressentent dans sa prestation plutôt bonne malgré des impressions de déjà vu par rapport à ses expressions Scrubsiennes.

Garden State, Nathalie Portman

Sam (Natalie Portman) est le catalyseur du film, l’étincelle qui va illuminer notre faux Droopy. Un personnage haut en couleur, enfantin, mythomane, légèrement décalé et très attachant. Elle complète la presque austérité de Large et leur romance attendue forme un duo assez inédit. Natalie Portman est comme très souvent irréprochable (objectivement, évidemment). Enfin Peter Sarsgaard qui joue Mark, un des amis d’enfance de Large, complète ce trio d’adultes improbables dans le rôle du beauf, un peu looser sur les bords mais qui dans la vie (la vraie) fait toujours partie de notre bande de potes. Il raisonne d’une logique seulement propre à lui-même et se révèle moins bourru qu’il n’y parait. C’est avec une véritable tendresse et un regard plein d’expérience et de vécu que Zach Braff a décrit ses personnages.

Afin de faire avancer son histoire, la mise en scène est un des points clés et surtout une des nombreuses réussites du film. Pour souligner la perte de repères de son personnage, il va souvent se placer durant les 2/3 du film au milieu de toutes les scènes et entre toutes les personnes. On évoque ainsi cette dualité, ce combat intérieur, pour lui qui doit faire face à la transition entre deux périodes charnières de la vie de tout homme. Que ce soit au début dans l’avion où il est assis entre deux personnes, dans son lit entre deux oreillers ou bien encore face au miroir. Cette dualité avec lui-même est également un combat avec les autres et sera aussi employée autrement. On notera que lors de la première scène dans la chambre de Max, l’image est subtilement et implicitement coupée en deux : d’un côté Large assis dans la partie sombre de la chambre (dominante verte foncée) et Max à l’opposé dans la partie colorée (dominante orange), un monde les sépare alors. Cela n’est qu’un exemple comme beaucoup d’autres dont Braff a ponctué son film. De la même manière qu’il est placé au centre de chaque chose, il est souvent légèrement décalé par rapport à l’image (toujours un peu plus à gauche ou à droite) comme si l’on voulait mettre en avant l’esprit perdu et la solitude de cet homme face à ceux qui l’entourent (scène de la piscine notamment). Dans l’utilisation du champ, contre-champ lors des scènes de dialogues cela parait d’autant plus flagrant et caractéristique. L’ensemble est très soigné, chaleureux et appuie un récit déjà bon.

L’évolution de notre personnage principal tout au long du film est bien amorcée, dans ce retour aux sources qui au fond s’apparente à une quête initiatique et à un retour là où les choses ont commencé à mal tourner. Durant le dernier tiers, il n’apparait plus constamment au centre, et au fur et à mesure qu'il se trouve une identité, cela lui permet de faire partie d’un groupe en tant qu’entité définie.

Garden State, Nathalie Portman

Malheureusement pour lui, Braff qui a trop joué sur le côté humain du film et un rythme lent va un peu manquer sa fin. On attend un emballement, une transition plus tranchée pour contraster avec la lenteur du film et donc au final la mettre en avant. La toute fin étant à vrai dire le seul moment où il se décide à faire décanter clairement les choses. La mutation de notre personnage s’effectue au fur et à mesure et s’appuie sur des petites choses simples qui ne sont pas forcément flagrantes.

En point d’orgue, la bande son du film est très bien choisie et colle parfaitement avec l’ambiance. Peu évident à obtenir avec un budget restreint, mais Braff a pu compter sur la générosité des artistes dont les titres sont utilisés pour compléter son film.

En résumé :

Zach Braff signe une œuvre émouvante qui ne peut laisser indifférente une génération à qui on en demande toujours plus de nos jours. Un film à l’esthétique soignée et bien pensée, des personnages aussi bien interprétés qu’écrits, et malgré une fin un peu molle, Garden State est un premier film réussi ! (Ps : Il va falloir y faire attention, mais dès que vous voyez un film produit par Fox Searchlight, courez-y !)

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=mWxEc0SR-Dg[/youtube]

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7 Commentaires

  1. Je trouve ce film sympa mais il n’a rien d’exceptionnel. Certains passages sont vraiment très long.

  2. Garden States est mon film préféré. Je suis d’accord avec vous sur les choix du réalisateur et la prestation des acteurs.

  3. Dommage que la fin du film soit si mollassonne car le reste est vraiment bien géré. Un film générationnel à conseiller à tout le monde. Et que dire de la magnifique Nathalie Portman 😉

  4. Garden State est une belle daube, pas de rythme, du déjà-vu, bref je me suis bien emmerdé. Même Natalie Portman est pas géniale.

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