L’art d’aimer

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L’art d’aimer

L’art d’aimer afficheL’art d’aimer

France : 2011
Titre original : L’art d’aimer
Réalisateur : Emmanuel Mouret
Scénario : Emmanuel Mouret
Acteurs : François Cluzet, Frédérique Bel, Judith Godrèche
Distribution : Pyramide Distribution
Durée : 1h25
Genre : Comédie
Date de sortie : 23 novembre 2011

Globale : [rating:4][five-star-rating]

Emmanuel Mouret aime mettre en scène l’amour. L’amour sous toutes ses formes. Encore une fois, Mouret réinvente l’amour dans son sixième long métrage L’art d’aimer. Un film choral peu commun qui met en situation les 12 personnages (brillant casting) dans des situations plutôt cocasses et originales. Réunissant quelques acteurs qui marquent actuellement le cinéma français, Mouret livre là une jolie ode à l’amour.

Synopsis : Au moment où l’on devient amoureux, à cet instant précis, il se produit en nous une musique particulière. Elle est pour chacun différente et peut survenir à des moments inattendus…

L’art d’aimer

Une structure originale

L’art d’aimer est un film choral avec près de douze acteurs. Difficile, donc, de les mêler à une seule histoire. L’ambiguïté c’est que dans ce film, Mouret leur invente plusieurs histoires d’amours, toute aussi loufoques les unes que les autres. Et pour ne pas perdre le spectateur, les histoires sont séparées par des citations, comme des fables. Il y a donc une morale pour chaque histoire. Grâce à ces citations très bien choisies et pertinentes, le spectateur ne peut être qu’enrichie par l’histoire que les personnages traversent.

Le film est donc construit d’une logique imparable et se présente presque comme un théorème. Le réalisateur sait aller au plus simple, tout en compliquant le scénario et les idées des personnages. Le film se lirait presque comme un recueil de nouvelles avec des histoires à la fois différentes mais mêlées entre les personnages qui ne se connaissent pas tous. Grâce au montage varié et fluide, le spectateur ne voit pas le temps passer et comprend tout le film, qui est à la fois simple et complexe. Par exemple on suit à la fois l’histoire de Frédérique bel qui va en librairie chercher un livre sur la complexité du désir tout en suivant également l’histoire du libraire qui se trouve être amoureux de sa meilleure amie mariée.

Le film qui est rempli de références (Ovide, …), est structuré comme une œuvre littéraire : avec un prologue (qui annonce l’ambiance du film), une musicalité (la mise en scène), ainsi qu’une narration. En effet, c’est Philippe Torreton qui incarne le narrateur en voix off et qui nous livre tous les faits ainsi que tous les sentiments des personnages. Les choses sont dites de façon sereine et simple, mais paradoxalement la voix off sait rester énigmatique. Ainsi, cette voix off, à la fois utile et originale aide le spectateur à comprendre les évènements qui sont en train de se dérouler.

L’art d’aimer

La mise en scène singulière de Mouret

Il y a au sein de ce film près de 9 personnages principaux, mais tous sont égaux. Tous ont leur temps de parole, leur histoire personnelle profonde et originale. Le jeu des acteurs se tient, on pourrait même dire qu’ils sont tous faits pour interpréter ces rôles. Frédérique Bel est un beau personnage : naïve mais pensive, elle sait aller contre ces préjugés envers les blondes, car elle maitrise une réflexion parfaite et logique sur le désir et la complexité des sentiments. Judith Godrèche, en petite bourgeoise, est vertueuse et toujours morale.

Ceux qui auront vu les autres films de Mouret (Un baiser s’il vous plait, Fais moi plaisir !, …) ne pourront s’empêcher de faire la comparaison. Pourquoi ? Déjà parce qu’on y retrouve quelques comédiens déjà vus dans les précédents films (Frédérique Bel l’actrice fétiche de Mouret, Judith Godrèche, …) mais aussi parce qu’on y retrouve parfois les mêmes histoires et les mêmes situations loufoques : l’adultère, le désir, la polygamie, … Ces situations « contre-éthiques » qui font évoluer les mœurs, sont mises en scène de façon poétique et ludique. Ce qui donne un ton coloré et sentimental voir grave, au film (Le prologue est poignant).

On admire ici des personnages confrontés à des situations d’empêchement moral, en constante négociation avec eux-mêmes et les autres. C’est un film à la fois simple et compliqué. Le son est également très valorisé, puisqu’on assiste parfois à des scènes entièrement faites de dialogues sans voir les personnages. Par exemple, lors d’une scène de baiser entre Cluzet et Bel, la caméra est fixé sur un mur obscur. Ce qui donne encore plus d’originalité au film.

Enfin, le cinéma de Mouret est très apprécié car il dépeint avec crédibilité la complexité des histoires quotidiennes de Monsieur et madame tout-le-monde. Ces différentes étapes que traverseront les personnages sont essentielles, car elles les aideront à renforcer leur amour.

Résumé :

Avec un super montage, à la fois simple, complexe et original, le réalisateur livre une réflexion à la fois philosophique, poétique et littéraire. L’art d’aimer est un film qui se trouve être dans la continuité des précédents films de Mouret. Emmanuel Mouret prouve encore son talent avec la sensible mise en scène de l’amour et tous ses déboires… Un des plus beaux auteurs du cinéma français.

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=esuWrUGNjkk[/youtube]

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