This must be the place

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This Must Be the Place

This Must Be the PlaceThis Must Be the Place

USA : 2011
Titre original : This Must Be the Place
Réalisateur : Paolo Sorrentino
Scénario : Umberto Contarello
Acteurs : Sean Penn, Judd Hirsch, Kerry Condon
Distribution : ARP Sélection
Durée : 1h58
Genre : Drame , Romance
Date de sortie : 24 août 2011

Globale : [rating:3][five-star-rating]

Sean Penn. Ce nom, ainsi que ce visage fardé à la dernière mode gothique sur l’affiche, devrait vous donner envie d’aller voir This must be the place, dernier film de Paolo Sorrentino présenté en compétition à Cannes en mai 2011. Un road trip sponsorisé par prozac à première vue, une micro cure d’endorphines au final.

Synopsis : Ex star du rock, Cheyenne déambule, apathique, dans sa grande demeure dublinoise. Son heure de gloire est révolue, mais il a conservé ce look gothique excentrique qui fait sourire les passants, mais qui ravit ses anciens fans. Un jour, il apprend que son père, avec qui il avait coupé les ponts une trentaine d’années auparavant, est mourant. Immédiatement, il saute dans un avion direction les états-unis pour se rendre à son chevet. Trop tard. Là-bas, il va découvrir que son père avait dédié sa vie à la recherche de son bourreau à Auschwitz et il décide de finir le travail que son père avait entreprit de son vivant.

This Must Be the Place

Sean Peine

Le nom de Sean Penn (The Game, Harvey Milk, The Tree of Life) en tête d’affiche est toujours une valeur sûre. Acteur surdoué, il a habitué les spectateurs à des performances inoubliables en choisissant des rôles complexes et intenses. Dans This must be the place il crève littéralement l’écran en ex rock star qui semble aussi vivant qu’un vampire après un séjour sur la côte d’Azur. On dirait que ces derniers temps, les personnages déprimés inspirent les réalisateurs. C’est dans l’air du temps, ma bonne dame…

Toujours est-il que Paolo Sorrentino peut remplir la boîte aux lettres de Sean Penn de messages de remerciement, écrire son nom dans le ciel, composer une chanson en son hommage, cet homme est un héros : il a sauvé son film. This must be the place n’aurait sûrement rien d’exceptionnel sans la performance de Monsieur Penn. Après tout, il ne suffit pas d’avoir un personnage bizaroïde pour qu’un film soit bon et c’est là où on attendait Paolo Sorrentino au tournant. On aurait pu craindre que de voir Sean Penn errer sans vie dans son accoutrement gothique aurait pu énerver au bout d’une demi-heure. Il n’en est rien. Au contraire, le personnage de Cheyenne est l’atout majeur du film.

Le génie de Sean réside dans le fait qu’il s’approprie totalement ses personnages, leur donnant vie de manière unique, n’oubliant pas les petits détails, les petits tics qui rendent ces personnes singulières. La façon dont il souffle sur la mèche qui lui tombe sur les yeux, son rire entre les dents presque imperceptible, tous ces détails font de Cheyenne un personnage à la fois unique et insolite mais également humain et touchant.

Certes, Cheyenne ressemble à un suicidaire en manque de Xanax, qui traîne toujours une valise comme un symbole du poids du passé dont il n’arrive pas à se détacher, mais Cheyenne est aussi un personnage comique tout en finesse et en fraîcheur. Chacune de ses répliques ironiques font mouche, car elles sont prononcées sur un ton détaché par cet homme stoïque et laconique.

Non, les louanges à Sean Penn ne sont pas finies : Sean Penn dépressif, Sean Penn drôle, mais Sean Penn aussi intense et émouvant. Tout au long du film, il nous offre des moments de grâce, ces petits moments où parfois les larmes peuvent perler au coin des yeux et les frissons parcourir votre colonne vertébrale. Cela ne dure que quelques minutes à une ou deux reprises dans le film, mais simplement pour ces instants de pure extase émotionnel, on ne regrette pas d’avoir mis les pieds dans la salle.

This Must Be the Place

Un scénario inégal

Louanges finies. Moment «petit bémol».

Allons directement là où le bât blesse : le scénario. En effet, le film de Sorrentino semble divisé en deux parties. La première où l’on rencontre le personnage de Cheyenne, ses habitudes, ses lubies, sa famille, ses amis etc etc. La deuxième, un pseudo road trip existentiel à la recherche d’un ex nazi.

Étrangement, la première partie est plus marquante que la seconde qui se veut être l’apogée de l’histoire. Au début du film, on ressent que quelque chose de bizarre se produit malgré nous sur nos lèvres : on sourit d’un sourire tendre en observant la relation si belle et originale entre Cheyenne et sa femme Jane ( merveilleuse Frances Mc Dormand, qui mériterait, elle aussi, quelques louanges), on sourit devant ce gothique lunatique qui essaye de jouer les entremetteurs entre deux ados, on sourit devant cet homme au look excentrique qui perce les briques de lait des pimbêches qui rient de lui au supermarché.

En fait, on aurait presque voulu que le film continue sur le même registre, qu’il soit davantage une chronique douce-amer sur cet homme extravagant, ses tourments, ses joies et sur les zones d’ombres dans sa carrière de chanteur qui ne sont dévoilés qu’en filigrane, mais qui offrent les moments les plus intenses du film.

Au lieu de cela, Sorrentino nous lance dans un road trip initiatique où se mêlent la shoah et une quête de soi. Si cette partie offre des moments émouvants et de belles rencontres à la façon d’un into the wild de sous catégorie, on se demande un peu à quoi tout cela rime. Le film perd un peu de sa magie au moment où cette quête se met en place puis se relève à mesure que l’on rencontre de nouveaux personnages originaux, eux aussi, à leur façon.

On se demande ce que la shoah est venue faire au milieu de cette histoire et si c’était bien nécessaire. Serait-ce encore un prétexte pour faire un film «sérieux et profond»? Mouais… On préfère largement ces petits détails qui font que le scénario se détache des autres : ces scènes insolites, (comme quand Cheyenne donne des conseils de maquillage à une bande de filles dans un ascenseur) ces personnages extravagants mais touchants, ces petits moments d’intimité volés si émouvants, ces répliques piquantes.

Autre petite faiblesse du scénario: les relations entre les personnages ne sont parfois pas assez développées. Ce procédé peut être intéressant, mais dans ce film, on a l’impression qu’il ne s’agit que d’un travail à moitié fini: on est encore dans le flou à la fin du long-métrage.

This Must Be the Place

Rock n’ Roll baby

Qui dit personnage Rock n’ roll, dit bande originale rock n’ roll ! Et on n’est pas déçu. Avec David Byrne (Monsieur talking heads) aux commandes, la b.o ne pouvait pas être décevante.

Le titre du film est d’ailleurs inspiré d’une chanson des Talking heads, chanson qui nous offre un moment tendre et drôle lorsqu’un petit garçon se met à la chanter, Cheyenne l’accompagnant à la guitare.

La bande originale finit de faire de ce film une agréable cure de bonne humeur malgré la deuxième partie au sujet un peu plombant. Et croyez-moi, Les talking heads, Iggy pop et son passenger, ou encore Lay and Love de Bonnie «Prince» Billy vont vous rester longtemps dans la tête…

Résumé :

This must be the place est décevant par certains côtés, mais au final on ne peut s’empêcher de retenir ce sentiment de bien-être que l’on a ressenti tout au long du film et ce sourire qui traînait sur nos lèvres à chaque remarque piquante de Cheyenne.Sean Penn offre une interprétation sans faute, intense et originale, qui reste la vraie force de cette chronique douce, insolite, drôle, pleine d’ironie, mais parfois un peu amère.

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3 Commentaires

  1. Une fois de plus, me voici dans l’obligation de faire l’éducation des beaufs : attention à ne pas confondre ‘gothique’ (cheveux longs, vêtements cuir/ chaînes, maquillage noir et blanc -façon Marilyn Manson/ The Crow-, musique métal et indus, références à la mort/ aux corbeaux…) et ‘new wave’ (cheveux ébouriffés, vêtements sombres certes mais ‘légers’, maquillage rouge/ crayon sur les yeux, -façon The Cure/ Indochine-, musique pop/ electro 80’s, références à l’amour transi/ ambivalence sexuelle).
    Bref : deux mondes diamétralement opposés… à part pour le Français moyen qui y voit (‘vite fait’) une similitude dans le look, voire dans la musique (!), ce qui ne fait qu’ajouter aux limites de son entendement.
    (-_-‘)

  2. Tu n’as pas regardé le film. Il ne prend pas un avion, parce qu’il a peur de volar, mais il prend une navire. Alors, il arriva trop tard et son pére est déjà mort.

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