Collateral

Collateral

USA : 2004
Titre original : Collateral
Réalisateur : Michael Mann
Scénario : Stuart Beattie, Michael Mann
Acteurs : Tom Cruise, Jamie Foxx, Jada Pinkett Smith, Mark Ruffalo, Bruce McGill, Javier Bardem…
Production : Paramount Pictures, DreamWorks Pictures
Durée : 2h00
Genre : Thriller
Date de sortie : 29 septembre 2004

Il s'agit de l’histoire d’un scénario qui, passé entre les mains de nombreux réalisateurs, va finalement atterrir entre celles du génial et brillantissime Michael Mann. Séduit par le cadre du film qu’il s’approprie, il va se servir de Collateral comme d’un essai, une expérience unique qui, sous son œil visionnaire, va s’avérer être un pur chef d’œuvre.

Synopsis : Max est taxi de nuit à Los Angeles. Un soir, il se lie d'amitié avec une dénommée Annie Farrell, une belle femme procureur montée à l'arrière de son véhicule. Quelques minutes plus tard, c'est au tour d'un homme prénommé Vincent de monter dans le taxi. Un businessman, selon toute apparence, avec un emploi du temps chargé : pas moins de cinq rendez-vous à tenir dans la nuit. Max accepte de lui louer ses services jusqu'au petit matin, en échange de 600 dollars. Premier arrêt. Vincent entre dans un immeuble. Un coup de feu éclate aussitôt, un corps plonge dans le vide, s'écrasant sur le toit du taxi. Vincent redescend et, sous la menace de son arme, oblige Max à dissimuler le cadavre dans le coffre et à reprendre son mortel périple. (Allociné)

Initialement, le film tel que le décrivait le scénario devait se passer à New-York. C’était avant que Michael Mann n’apporte sa touche et sa vision. Le cadre désormais est Los Angeles, sa ville de prédilection, celle qu’il affectionne plus que tout (comme dans Heat). Il avouera notamment avoir voulu en faire un personnage à part entière. Une atmosphère indescriptible se dégage de cette œuvre, une plongée nocturne dans une ville tentaculaire qu’il sublime magistralement. Pour cela il va se servir d’une camera HD et tourner 80% de son film en numérique, s’appuyant sur l’éclairage urbain conférant à son film une valeur authentique, limite documentaire. L’intérêt pour lui était de faire un film « compressé » qu’il y ait un espace temps réduit qui nous oblige à sentir le poids de la nuit de sa toute puissance. Certaines scènes de son précédent film, « Ali », avait déjà fait l’objet de ce traitement, mais ce choix ici tend à faire ressortir une puissance inimaginable, celle de l’âpreté d’une nuit. Une nuit où tout bascule, une nuit où destin et coïncidence vont s’entremêler dans la vie d’inconnus.

Les premières scènes sont saisissantes de beauté. On plonge avec attention dans le quotidien de Max, cab-driver, et on assiste à une tranche de vie aux apparences banales mais qui s’avérera décisive par la suite. Une poussée vertigineuse dans la tiédeur de cette nuit pas comme les autres et le film est définitivement lancé. Action ! M. Mann caméra à la main magnifie ses acteurs qui leur lui rendent bien avec un Jamie Foxx et surtout un Tom Cruise transcendés, sous l’œil méthodique du réalisateur.

Il met parfaitement en opposition l’étroitesse du taxi dans lequel une majorité des actions auront lieu, ainsi que l’immensité de Los Angeles. En effet ce taxi fait office de confessionnal où l’on découvrira les faiblesses, espoirs, passés et tourments de nos personnages. A cela s’oppose la nature sauvage, les dangers et autres épreuves de la vie qu’ils affrontent en dehors de ce même taxi. On se laisse guider et porter par des personnages authentiques et complexes au fond profondément humain. Le personnage de Jamie Foxx (Max), craintif et réservé, englué dans son taxi qui fait office de cocon, va évoluer durant ses deux heures et devoir affronter la réalité de sa vie et s’assumer, se découvrir. Tom Cruise (Vincent) est lui absolument déroutant dans son rôle de tueur à gages. On ne soupçonnait pas cette facette dans son jeu d’acteur. Le duo est parfaitement crédible et franchement vivant. Que ce soit Jada Pinkett Smith ou Mark Ruffalo (second rôles principaux) en passant par le reste de la distribution, tous sont réellement concernés.

Le scénario n’est pas à proprement parler grandiose, on lorgne plus vers le classique, et même si M.Mann y est accrédité, il n’est pas le scénariste initial du film (ce qui est rare), seulement d’ajustements. Là où le travail est colossal et reflète parfaitement cette justesse et la minutie dans le travail effectué, c’est dans la profondeur des personnages. Il créa pour chacun de ses personnages un passé, précis et détaillé, une cause à chacune de leurs réactions justifiant pour tous leurs existences. Cela donne une crédibilité sans faille à l’histoire de chacun des protagonistes qui ne serait rien sans les interprétations parfaites de chacun des acteurs. Tout se ressent à l’écran et l’on est subjugué de bout en bout, que ce soit par l’image, les personnages, les thématiques.

Que dire de la B.O. tous simplement sublime, se fondant parfaitement dans la moiteur de cette nuit Américaine. La magie de la scène au club de Jazz ou encore les nombreux moments d’évasion doublés d’un fond musical, sonnant comme une caresse, décidément Michael Mann ne bâcle pas ses films. On notera en rapport à cela cette scène au début du film dans laquelle on passe sans transition du rock mexicain au hip-hop, le tout imagé par une banale scène où Jamie Foxx fait le plein et qui, pour se faire comprendre, s’exprime en espagnol. Comme si pour témoigner de son amour inconditionnel à cette ville M.Mann mettait en avant la pluralité des cultures dont Los Angeles est le berceau.

Résumé :

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=iPbG9uU7BiI[/youtube]

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