Tradition et innovation sont allées de pair ce matin, lors de l’annonce de la sélection officielle du Festival de Cannes. Pour commencer, suite à la fermeture définitive de l’UGC Normandie sur les Champs-Elysées l’été dernier, le lieu traditionnel de cette matinée pré-festivalière, la presse nationale et internationale a été conviée à l’UGC Montparnasse, dans le 6ème arrondissement de Paris. Toutefois, le public a pu prendre place sur les sièges autrefois installés dans cette salle mythique de ce qui ressemble de moins en moins à la plus belle avenue du monde. Sur la scène à Montparnasse, c’étaient néanmoins deux habitués de l’exercice qui se sont prêtés au jeu du mot d’accueil pour la présidente Iris Knobloch et à celui du passage en revue de la sélection officielle au jour d’aujourd’hui pour le délégué général Thierry Frémaux.
Pour rappel, la 78ème édition du Festival de Cannes s’ouvrira dans un peu moins de cinq semaines, le mardi 13 mai pour se terminer ensuite le samedi 24 mai avec l’annonce du palmarès du jury présidé par l’actrice française Juliette Binoche.
Dédiée à la comédienne belge Emilie Dequenne, décédée le 16 mars dernier et Prix d’interprétation féminine à Cannes en 1999 pour Rosetta des frères Dardenne, cette sélection a été élaborée à partir de près de trois mille longs-métrages soumis à l’équipe du festival. Environ un tiers de ces titres étaient des premiers films. Ce qui à la fois témoigne de la vitalité du cinéma et laisse un peu perplexe puisque, pour l’instant, aucun des films retenus en compétition n’aura le privilège de concourir pour la Caméra d’or, qui récompense depuis 1978 le Meilleur premier film toutes sections confondues.
Il y en a certes un nombre conséquent du côté d’Un certain regard – pas moins de huit, dont ceux des comédiens Scarlett Johansson et Harris Dickinson – et le film d’ouverture Partir un jour de Amélie Bonnin, présenté hors compétition, en est également un. Il n’empêche qu’on aurait aimé voir un plus grand goût d’aventure à ce niveau-là dans la catégorie reine du festival.
Ce qui ne veut pas dire que la petite vingtaine de films qui y ont été sélectionnés à présent manque de prestige. Bien au contraire, puisque l’on y trouve deux anciennes Palmes d’or, en la personne des frères Dardenne (Rosetta en 1999 et L’Enfant en 2005) et de Julia Ducournau (Titane en 2021). S’y sont également donné rendez-vous trois anciens lauréats à un niveau légèrement inférieur, grâce à Kleber Mendonça Filho (Prix du jury pour Bacurau en 2019), Jafar Panahi (Prix du scénario pour Trois visages en 2018) et Tarik Saleh (Prix du scénario pour La Conspiration du Caire en 2022).
Parmi les sélectionnés antérieurs, on peut citer Mario Martone (L’Amour meurtri en 1995 et Nostalgia en 2022), Dominik Moll (Harry un ami qui vous veut du bien en l’an 2000 et Lemming en 2005), Richard Linklater (Fast Food Nation en 2006), Sergeï Loznitsa (My Joy en 2010, Dans la brume en 2012 et Une femme douce en 2017), Wes Anderson (Moonrise Kingdom en 2012, The French Dispatch en 2021 et Asteroid City en 2023), Joachim Trier (Back Home en 2015 et Julie [en douze chapitres] en 2021) et Kelly Reichardt (Showing Up en 2022).
Innovation enfin, à travers ces cinéastes qui peuvent se réjouir de leur première sélection cannoise en compétition : Ari Aster (Beau is afraid), Chie Hayakawa (Plan 75), Oliver Hermanus (Vivre), Hafsia Herzi (Bonne mère), Oliver Laxe (Viendra le feu), Mascha Schelinski (Die Tochter) et Carla Simón (Nos soleils).
Pyramide Distribution Tous droits réservés
Les 19 films en compétition au 78ème Festival de Cannes
L’Agent secret (Brésil) de Kleber Mendonça Filho, avec Wagner Moura et Gabriel Leone, sans date de sortie en France
Les Aigles de la république (Suède) de Tarik Saleh, avec Fares Fares et Lyna Khoudri, sans date de sortie en France
Alpha (France) de Julia Ducournau, avec Tahar Rahim et Golshifteh Farahani, sans date de sortie en France
Deux procureurs (Ukraine) de Sergeï Loznitsa, avec Aleksandr Kuznetsov et Alexander Filippenko, sans date de sortie en France
Dossier 137 (France) de Dominik Moll, avec Léa Drucker et Yoann Blanc, sortie française prévue le 19 novembre
Eddington (États-Unis) de Ari Aster, avec Joaquin Phoenix et Pedro Pascal, sans date de sortie en France
Fuori (Italie) de Mario Martone, avec Valeria Golino et Matilda De Angelis, sans date de sortie en France
The History of Sound (États-Unis) de Oliver Hermanus, avec Josh O’Connor et Paul Mescal, sans date de sortie en France
Jeunes mères (Belgique) de Jean-Pierre Dardenne et Luc Dardenne, avec Babette Verbeek et Elsa Houben, sans date de sortie en France
The Mastermind (États-Unis) de Kelly Reichardt, avec Josh O’Connor et Alana Haim, sans date de sortie en France
Nouvelle vague (France) de Richard Linklater, avec Guillaume Marbeck et Aubry Dullin, sortie française prévue le 8 octobre
La Petite dernière (France) de Hafsia Herzi, avec Nadia Melliti et Park Ji-min, sans date de sortie en France
The Phoenician Scheme (États-Unis) de Wes Anderson, avec Benicio Del Toro et Mia Threapleton, sortie française le 28 mai
Renoir (Japon) de Chie Hayakawa, avec Yumi Kawai et Lily Franky, sans date de sortie en France
Romeria (Espagne) de Carla Simón, avec Lucia Garcia Torras et Mitch, sans date de sortie en France
Sentimental Value (Norvège) de Joachim Trier, avec Renate Reinsve et Inga Ibsdotter Lilleaas, sans date de sortie en France
Sirat (Espagne) de Oliver Laxe, avec Sergi Lopez et Bruno Nuñez, sans date de sortie en France
Sound of Falling (Allemagne) de Mascha Schilinski, avec Lea Drinda et Luise Heyer, sans date de sortie en France
Un simple accident (Iran) de Jafar Panahi, sans date de sortie en France
Memento Films Tous droits réservés
