Oscars 2025 : le palmarès

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Après moult retournements, scandales et surprises, la saison des prix de cinéma 2024/25 s’est terminée d’une manière étonnamment cohérente au petit matin ce jour – heure de Paris – à travers la 97ème cérémonie des Oscars. Elle a eu lieu au Dolby Theatre à Hollywood, fut présentée par l’animateur Conan O’Brien et diffusée pour la première fois sur la plateforme en ligne Disney +. Un détail qui peut avoir son importance, si jamais vous souhaitez l’y revoir, en intégral ou en partie, à une heure plus saine pour votre rythme biologique.

Pour revenir à la cohérence évoquée plus haut : le palmarès de l’Académie du cinéma américain reflète en effet étrangement celui du dernier Festival de Cannes. Ou pour le dire différemment, les résultats de la nuit dernière, on les avait d’ores et déjà il y a neuf mois, le 25 mai 2024, lorsque le jury sous la présidence de la réalisatrice Greta Gerwig avait annoncé son palmarès. Car comme au palais du festival, c’est Anora de Sean Baker qui est le grand gagnant, avec Emilia Pérez de Jacques Audiard et The Substance de Coralie Fargeat qui se partagent les miettes.

Une fois de plus, le sacre de la Palme d’or a donc ouvert la voie à celui des Oscars. Par conséquent, Anora est le troisième film ayant accompli cette double consécration, après Marty de Delbert Mann en 1955 et Parasite de Bong Joon-ho en 2019. Toutefois, Anora a été distingué plus souvent que ses deux prédécesseurs à quatre Oscars chacun, face aux cinq trophées pour le film de Sean Baker.

Ce dernier réussit par ailleurs l’exploit de gagner quatre Oscars le même soir pour le même film, dépassant ainsi les triplés de Billy Wilder (La Garçonnière), Francis Ford Coppola (Le Parrain Deuxième partie), James L. Brooks (Tendres passions), James Cameron (Titanic), Peter Jackson (Le Seigneur des anneaux Le Retour du roi), les frères Coen (No Country for Old Men), Alejandro Gonzalez Iñarritu (Birdman), Bong Joon-ho (Parasite), ainsi que Daniel Kwan et Daniel Scheinert (Everything Everywhere All At Once).

Le Brésil jubile, la délégation française rentre à peu près bredouille. Une issue qui est là aussi plutôt logique, suite à la polémique qui avait fait rage autour des messages à caractère discriminant de la part de Karla Sofia Gascon, l’actrice principale de Emilia Pérez, juste au moment où les membres de l’Académie étaient appelés à voter. Seulement deux trophées donc pour le film de Jacques Audiard, malgré ses treize nominations. Un taux d’échec qui le rapproche des perdants complets Le Tournant de la vie de Herbert Ross et La Couleur pourpre de Steven Spielberg, ainsi que, plus récemment, de The Power of the Dog de Jane Campion, victorieux seulement pour sa réalisatrice, mais sans succès pour ses onze autres nominations dans dix catégories.

Néanmoins, Emilia Pérez réussit au moins un fait historique, puisqu’il fait partie des très rares films dans le passé presque centenaire des Oscars à gagner à la fois celui de la Meilleure chanson et de l’interprète qui la chante dans le film, en l’occurrence « El mal » et Zoe Saldaña. C’est la première fois que cela arrive dans l’une des catégories des seconds rôles, après deux fois pour le Meilleur acteur (Bing Crosby dans La Route semée d’étoiles et Jeff Bridges dans Crazy Heart) et autant pour la Meilleure actrice (Julie Andrews dans Mary Poppins et Emma Stone dans La La Land).

Enfin, Zoe Saldaña n’est que la troisième actrice oscarisée pour un rôle dans un film réalisé par un cinéaste français, après Ruth Gordon dans Rosemary’s Baby de Roman Polanski et Marion Cotillard dans La Môme de Olivier Dahan. Du côté masculin, cela est déjà arrivé quatre fois (Jeremy Irons dans Le Mystère von Bulow de Barbet Schroeder, Adrien Brody dans Le Pianiste de Roman Polanski, Jean Dujardin dans The Artist de Michel Hazanavicius et Anthony Hopkins dans The Father de Florian Zeller).

Pour rester du côté des comédiens, Kieran Culkin dans A Real Pain de Jesse Eisenberg devient le troisième lauréat dans un film réalisé par un acteur auparavant nommé, quoique jamais reconnu par l’Académie pour ses talents de mise en scène, après Marcia Gay Harden dans Pollock de Ed Harris et Viola Davis dans Fences de Denzel Washington.

Grâce à son deuxième Oscar pour The Brutalist, Adrien Brody rejoint le club exclusif des dix acteurs ayant été doublement plébiscités par l’Académie. Seul Daniel Day-Lewis en a un de plus ! Par contre, Brody est le premier à y arriver sur ses deux seules nominations jusqu’à présent, tandis que, par exemple, Anthony Hopkins en est à quatre dans cette catégorie et que Frederic March, Gary Cooper, Tom Hanks et Sean Penn ont été nommés cinq fois.

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Meilleur Film : Anora de Sean Baker, produit par Alex Coco, Samantha Quan et Sean Baker
Meilleur réalisateur : Sean Baker pour Anora
Meilleure actrice : Mikey Madison dans Anora
Meilleur acteur : Adrien Brody dans The Brutalist
Meilleure actrice dans un second rôle : Zoe Saldaña dans Emilia Pérez
Meilleur acteur dans un second rôle : Kieran Culkin dans A Real Pain
Meilleur scénario original : Anora par Sean Baker
Meilleur scénario adapté : Conclave par Peter Straughan
Meilleur Film international : Je suis toujours là (Brésil) de Walter Salles
Meilleur Documentaire : No Other Land de Basel Adra, Yuval Abraham, Rachel Szor et Hamdan Ballal (Basel Adra, Yuval Abraham, Rachel Szor et Hamdan Ballal)
Meilleur Film d’animation : Flow de Gints Zilbalodis (Gints Zilbalodis, Matïss Kaza, Ron Dyens et Gregory Zalcman)
Meilleure photo : The Brutalist – Lol Crawley
Meilleur montage : Anora – Sean Baker
Meilleure musique : The Brutalist – Daniel Blumberg
Meilleure chanson : « El mal » de Emilia Pérez – Clément Ducol, Camille et Jacques Audiard
Meilleurs décors : Wicked – Nathan Crowley / Lee Sandales
Meilleurs costumes : Wicked – Paul Tazewell
Meilleurs maquillage et coiffure : The Substance – Pierre-Olivier Persin, Stéphanie Guillon et Marilyne Scarselli
Meilleur son : Dune Deuxième partie – Gareth John, Richard King, Ron Bartlett et Doug Hemphill
Meilleurs effets spéciaux : Dune Deuxième partie – Paul Lambert, Stephen James, Rhys Salcombe et Gerd Nefzer
Meilleur court-métrage : I’m Not A Robot – Victoria Warmerdam et Trent
Meilleur court-métrage documentaire : The Only Girl in the Orchestra – Molly O’Brien et Lisa Remington
Meilleur court-métrage d’animation : In the Shadow of the Cypress – Shirin Sohani et Hossein Molayemi

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