Critique : Les Reines du drame

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Les Reines du drame

FR 2024
Réalisateur: Alexis Langlois
Scénariste: Alexis Langlois ; Carlotta Coco ; Thomas Colineau
Casting: Louiza Aura ; Gio Ventura ; Bilal Hassani
Distributeur: Bac Films
Genre : Comédie dramatique
Durée : 1h55 min
Sortie FR: 27 Novembre 2024

2/5

A travers une parole qui exagère l’emploi de la punchline pour rythmer les séquences, Les reines du drame réussit un moment à créer un mouvement qui relie notre époque d’expressivité extrême avec le kitsch de  la TV des années 2000. Cette ambition, jamais aussi bien incarnée que dans la réinvention de plus en plus outrancière de rengaines pop puritaines, ne parvient malheureusement pas à proposer autre chose qu’un effet se répétant en boucle sans creuser les personnages, comme par peur de s’écarter trop d’un programme scénaristique de Rise and fall qu’on peut imaginer vigoureusement suggéré par ses comités de financement.

Synopsis : 2055. Steevyshady, youtubeur hyper botoxé raconte le destin incandescent de son idole, la diva pop Mimi Madamour, du top de sa gloire en 2005 à sa descente aux enfers, précipitée par son histoire d’amour avec l’icône punk Billie Kohler. Pendant un demi-siècle, ces reines du drame ont chanté leur passion et leur rage sous le feu des projecteurs.

Sur la forme, la tragédie d’amour réussit à camoufler pendant une bonne heure l’étroitesse de son décor en carton pâte. L’image TV délavée devient alors un prétexte pour une débauche de couleurs et d’appel à la joie. Cette prise de parole qui veut hurler son identité étouffe même le silence et garde le regard captif, peut-être pour espérer camoufler combien le spectacle est à l’étroit dans ce qui ressemble à un arrière-plan de théâtre réarrangé pour faire illusion.

Il me semble, à la réflexion, que le film essaie de nous embrouiller en imposant une rhétorique qui voudrait que celui qui critique le spectacle serait contre ses personnages. Ce chantage à l’émotion ne suffit malheureusement pas à camoufler un concept de court métrage sacrément étiré sur 1h55.

Cette manière de chercher le bon mot au détriment d’une vraie construction se trahit dans le carton de fin du film. A trop chercher à contrôler son message, le film espère s’imposer au spectateur. Les personnages se retrouvent alors à perdre toute consistance sur ce décor de scène et peine à inventer un réel qui ne peut prendre corps dans autant d’artifices.

Conclusion

Une parole qui ne se valorise qu’à travers la punchline, qu’elle célèbre ou qu’elle humilie, semble forcer le spectateur à choisir aussi un camp entre les fans et les haters. Passé les chansons, vraiment intéressantes dans la parodie, cette dramaturgie ressemble, à force que le film épuise son demi-concept, à une prise d’otage.

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