Critique Express : Le dernier souffle

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Le dernier souffle

France : 2024
Titre original : –
Réalisation : Costa-Gavras
Scénario : Costa-Gavras d’après l’œuvre de Claude Grange et Régis Debray
Interprètes : Denis Podalydès, Kad Merad, Marilyne Canto
Distribution : Bac Films
Durée : 1h25
Genre : Drame
Date de sortie : 12 février 2025

4/5

Synopsis : Dans un dialogue amical et passionné, le docteur Augustin Masset et l’écrivain Fabrice Toussaint se confrontent pour l’un à la fin de vie de ses patients et pour l’autre à sa propre fatalité. Emportés par un tourbillon de visites et de rencontres, tous deux démarrent un voyage sensible entre rires et larmes : une aventure humaine au cœur de notre vie à tous.

Le philosophe et le médecin

Lorsqu’on apprend que Le dernier souffle, le nouveau film de Costa-Gavras, a pour thème la fin de vie, on ne peut s’empêcher de craindre un traitement particulièrement plombant de ce sujet de la part d’un homme de 91 ans. La vérité est toute autre : certes, le film, adapté de l’ouvrage d’Olivier Grange, chef de service d’une unité de soins palliatifs, et du philosophe Régis Debray, se déroule en grande partie dans des chambres d’hôpital, on y parle beaucoup de soins palliatifs, on y parle de la mort, mais on y trouve aussi de nombreux passages comiques, voire franchement loufoques ainsi qu’une forme de poésie très réjouissante. Le film met en scène un philosophe sexagénaire, Fabrice Toussaint, tellement angoissé à l’idée de sa propre mort qu’il ne cesse d’enchainer les IRM, et le docteur Augustin Masset, chef de service d’une unité de soins palliatifs. C’est après avoir reçu des résultats d’examens médicaux de contrôle qui semblent plutôt bons que Fabrice Toussaint rencontre le docteur Masset. Le philosophe devant intervenir à brève échéance sur ce sujet de la fin de vie , face à des contradicteurs, dans une émission de télévision consacrée à la réactualisation d’un de ses livres écrit 20 ans auparavant,  le docteur Masset l’invite à passer du temps avec lui dans son service, lui permettant ainsi de rencontrer des personnes en fin de vie et de constater de visu comment on peut « aider le vivant à mourir ». Il y a aussi un véritable côté documentaire dans ce film lorsque le docteur Masset raconte à Fabrice Toussaint des cas qu’il a rencontrés dans sa carrière. On y parle de la vérité à dire ou à ne pas dire au malade, de l’importance de l’écoute de ses choix, de la façon de prendre en compte les familles, et du questionnement de personnes en fin de vie sur ce qui va se passer pour elles après la mort avec des réflexions philosophiques telles que « Rendre l’âme je veux bien, mais dites moi, à qui ? » suivi de « Pourquoi voulez vous rendre quelque chose qui est à vous à quelqu’un que vous ne connaissez pas ».

L’abondance des exemples évoqués peut donner l’impression qu’on est face à un catalogue s’efforçant de ne rien oublier parmi tous les cas envisageables, mais, en fait, cette abondance est loin d’être un handicap pour le film dans la mesure où tous ces exemples ont un intérêt qui leur est propre et que le traitement de la mise en scène est suffisamment varié pour éviter la lassitude du spectateur. Tout juste peut on regretter que le film reste cantonné aux soins palliatifs et n’évoque pratiquement pas l’euthanasie et le suicide assisté. Très bien photographié par Nathalie Durand, avec une caméra très proche des interprètes, le film présente une extraordinaire brochette d’interprètes. Si Denis Podalydès, l’interprète de Fabrice Toussaint, et Kad Merad, l’interprète du docteur Augustin Masset, ont l’occasion de briller dans ces deux premiers rôles, si Marilyne Canto, qui joue l’épouse de Fabrice Toussaint, montre une fois de plus l’étendue de son talent, plusieurs comédiennes très réputées,  Karin Viard, Charlotte RamplingFrançoise Lebrun, Hiam AbbasAngela Molina, ont accepté d’apparaitre dans des seconds rôles. Belle réflexion sur la fin de vie, Le dernier souffle apporte un regard émouvant, un regard apaisé et apaisant sur un moment qui fait partie de la vie, car, comme le dit le docteur Masset, dans fin de vie, il y a vie.

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