Goya 2025 : Richard Gere prix honorifique

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Les Moissons du ciel © 1978 Paramount Pictures / Park Circus France Tous droits réservés

Ce n’est pas qu’en France, aux États-Unis et au Royaume-Uni que la saison des prix de cinéma est pleinement en cours. De l’autre côté des Pyrénées, l’Académie du cinéma espagnol s’apprête à fêter la 39ème cérémonie des Goyas. Elle aura lieu dans un peu plus d’une semaine, le samedi 8 février à Grenade en Andalousie. Tandis que les nominations dans les vingt-huit catégories compétitives avaient d’ores et déjà été annoncées le 18 décembre dernier, on connaît depuis ce jour le nom du lauréat du prix honorifique international.

Il s’agit de l’acteur américain Richard Gere, qui succède ainsi à ses consœurs Cate Blanchett, Juliette Binoche et Sigourney Weaver. L’acteur donnera une conférence de presse la veille de la cérémonie. Contrairement au prix honorifique attribué aux grands noms du cinéma espagnol, dont cette année l’actrice Aitana Sánchez-Gijón (Madres paralelas), qui existe depuis la première cérémonie des Goyas en 1987, celui dédié au cinéma international a été donné pour la première fois il y a trois ans.

Ce qui ne signifie point que le cinéma étranger soit mal représenté auprès des professionnels du cinéma espagnol. En témoignent les deux catégories dédiées aux films non-espagnols dans lesquelles on trouve des titres déjà multi-primés comme La Chimère de Alice Rohrwacher, Le Comte de Monte-Cristo de Matthieu Delaporte et Alexandre De La Patellière, Emilia Pérez de Jacques Audiard, Flow de Gints Zilbalodis et La Zone d’intérêt de Jonathan Glazer côté européen, ainsi que le drame familial brésilien Je suis toujours là de Walter Salles côté ibéro-américain.

Et même si le premier long-métrage anglophone de l’icone du cinéma ibérique Pedro Almodóvar, La Chambre d’à côté, n’a pas été cité dans la catégorie reine du Meilleur Film, ses deux actrices principales, l’Écossaise Tilda Swinton et l’Américaine Julianne Moore, figurent bel et bien parmi les Meilleures actrices nommées.

Pretty Woman © 1990 Ron Batzdorff / Touchstone Pictures / Silver Screen Partners / The Walt Disney Company France
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C’est autant la qualité que la longévité de la carrière de Richard Gere (* 1949) qui sont récompensées par ce prix Goya honorifique. En effet, ses débuts devant la caméra remontent à un demi-siècle, avec un premier rôle mémorable dès son troisième film, A la recherche de Mr Goodbar de Richard Brooks en 1977. L’année suivante, il avait participé à son premier chef-d’œuvre : Les Moissons du ciel de Terrence Malick, Prix de la mise en scène au Festival de Cannes en 1978. Gere avait poursuivi une trajectoire d’abord doucement ascendante avec Les Chaînes du sang de Robert Mulligan et Yanks de John Schlesinger.

Or, c’est dans les années ’80 que l’acteur allait réellement s’imposer, grâce à, coup sur coup, American Gigolo de Paul Schrader, Officier et gentleman de Taylor Hackford et A bout de souffle Made in USA de Jim McBride. Certes, ses films suivants de la décennie n’avaient guère connu un succès commercial comparable. Néanmoins, il a su enrichir sa filmographie de collaborations avec des cinéastes de renom tels que Francis Ford Coppola (Cotton Club), Bruce Beresford (Le Roi David), Sidney Lumet (Les Coulisses du pouvoir), Richard Pearce (Sans pitié) et Mike Figgis (Affaires privées). Jamais à un retour en grâce près, Richard Gere avait relancé sa carrière au début des années ’90 à travers le phénomène planétaire Pretty Woman de Garry Marshall.

Chicago © 2003 Producers Circle / Storyline Entertainment / Miramax / TF1 Droits Audiovisuels Tous droits réservés

Cette fois-ci, l’embellie était plus durable, puisque l’acteur tenait le haut de l’affiche dans des films aussi divers que Rhapsodie en août de Akira Kurosawa, Sang chaud pour meurtre de sang froid de Phil Joanou, Sommersby de Jon Amiel, Mister Jones de Mike Figgis, Intersection de Mark Rydell, Lancelot de Jerry Zucker, Peur primale de Gregory Hoblit, Le Chacal de Michael Caton-Jones, Red Corner de Jon Avnet, Just Married [ou presque] de Garry Marshall pour ses retrouvailles avec Julia Roberts et Un automne à New York de Joan Chen.

Le nouveau millénaire s’était montré plutôt généreux à son égard, puisqu’il y avait croisé le chemin de Robert Altman (Docteur T et les femmes), Adrian Lyne (Infidèle), Rob Marshall (Chicago – Oscar du Meilleur Film en 2003), Peter Chelsom (Shall We Dance ?), Lasse Hallström (Faussaire et Hatchi), Todd Haynes (I’m not there), Mira Nair (Amelia), Antoine Fuqua (L’Élite de Brooklyn), Nicholas Jarecki (Arbitrage) et John Madden (Indian Palace Suite royale). Son dernier film à sortir en salles en France était Oh Canada de Paul Schrader le mois dernier, après sa sélection en compétition au dernier Festival de Cannes.

Oh Canada © 2024 Northern Lights Films / Exemplary Films Corportation / Getaway Entertainment / Ottocento Films /
ARP Sélection Tous droits réservés

Avec une carrière si respectable, on peut s’étonner que Richard Gere n’ait guère reçu de récompenses avant ce Goya honorifique. Il a été célébré aux festivals de San Sebastian en 2007, de Zurich en 2012 et de Karlovy Vary en 2015, soit. Mais sinon, son passif de prix se résume à ceux obtenus en 2003 grâce à sa prestation dans Chicago, à savoir le Golden Globe du Meilleur acteur dans une comédie ou comédie musicale et le Screen Actors Guild Award du Meilleur ensemble.

Enfin, l’acteur est également reconnu pour son activisme en faveur du peuple tibétain, de causes écologiques et de lutte contre le sida.

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