Potins de femmes
États-Unis : 1989
Titre original : Steel Magnolias
Réalisation : Herbert Ross
Scénario : Robert Harling
Acteurs : Sally Field, Dolly Parton, Shirley MacLaine
Éditeur : Sony Pictures
Durée : 1h57
Genre : Drame, Comédie
Date de sortie cinéma : 7 mars 1990
Date de sortie DVD/BR : 8 janvier 2025
Confidences de nanas et papotages en tous genres. Dans un petit salon de coiffure provincial, six femmes se confient l’histoire de leurs vies…
Le film
[3,5/5]
A l’image de films tels que La Folle journée de Ferris Bueller, Un Prince à New York ou L’excellente aventure de Bill & Ted, le très intéressant Potins de femmes (1989) fait partie de ces comédies américaines bénéficiant d’un statut de film « Culte » de l’autre côté de l’Atlantique, mais n’ayant jamais réellement déchaîné les foules en France, suscitant au mieux un intérêt diffus, au pire une indifférence polie. Il faut dire que Potins de femmes est un film très « américain », une tranche de vie dans le Sud des USA, et qu’il perd probablement une partie de son intérêt et/ou de son authenticité pour des spectateurs vivant en dehors des États-Unis, et encore un peu plus si vous le visionnez en version doublée en français.
Jolie chronique de mœurs évoquant tout à la fois l’amour, le deuil et l’amitié au sein d’un petit groupe de femmes de tous âges et de tous milieux, Potins de femmes est un film très fort en sentiments, du genre à réussir à vous faire pleurer autant dans les bons moments que dans les mauvais. Réalisé par Herbert Ross (un homme) et écrit par Robert Harling (un autre homme), Potins de femmes n’en est pas moins un film « de femmes », comme on en avait vu fleurir quelques-uns au sein des studios à l’époque (Mystic Pizza, Beignets de tomates vertes…), centré sur six personnages féminins très différents, incarnés par Dolly Parton, Daryl Hannah, Sally Field, Julia Roberts, Olympia Dukakis et Shirley McLaine. Au fur et à mesure que l’histoire progresse, ces femmes devront surmonter divers problèmes et trouver de la force les unes dans les autres, alors que les tempêtes de la vie s’abattent sur elles.
Bien sûr, Potins de femmes a tout de même un sacré côté « guimauve », surtout si on le découvre avec 35 ans de recul, mais sous la couche de sucre se cachent une poignée de rires sincères et un véritable pathos, sincère et authentique dans le sens où la pièce de Robert Harling à l’origine du film est née du décès de sa sœur. Il s’agit donc d’un film délicat, avec beaucoup de « cœur », porté par l’alchimie palpable entre ses actrices talentueuses : ce sont elles qui permettent à cette histoire de prendre vie alors que la caméra passe d’une femme à l’autre. Et dans l’ensemble, en dépit d’une certaine théâtralité, le film fonctionne encore plutôt pas mal, malgré des personnages masculins purement « fonctionnels » et sans dimension particulière. Pour autant, ils sont tout de même incarnés par une poignée de pointures, telles que Tom Skerritt, Dylan McDermott, Sam Shepard ou Jonathan Ward.
On notera par ailleurs que le titre français, Potins de femmes, éclaire d’une façon assez amusante la phallocratie ambiante qui baignait le monde du cinéma en France à la fin des années 80 / au début des années 90. Le titre original du film, Steel Magnolias, nous proposait une jolie métaphore sur la « Southern Belle » du Vingtième Siècle : une femme d’apparence aussi douce qu’une fleur, mais qui cache une redoutable force d’âme afin de traverser toutes les épreuves de la vie. En 1990 en France, cette poésie n’était pas vraiment à l’ordre du jour : « Des nanas qui discutent chiffons et bonhommes chez l’esthéticienne ? Ben on n’a qu’à appeler ça Foutues grognasses, hein, t’en penses quoi Coco ? Hein ? Bah, oui, allez, va pour Potins de femmes, au moins, on sait à qui ça s’adresse ! » On notera par ailleurs qu’une autre adaptation de la pièce de Robert Harling est sortie en 2002, de façon non-officielle, avec Barbershop, les femmes du Sud cédant la place aux hommes afro-américains.
Le Blu-ray
[4/5]
C’est donc Sony Pictures qui vient d’avoir l’excellente idée de sortir Potins de femmes en Blu-ray, afin de fêter comme il se doit les trente-cinq ans du film. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le résultat comble toutes nos attentes, surtout en comparaison avec le DVD « Collector » déjà édité par Sony en 2001 : le master est globalement assez propre, et nous propose une belle stabilité. De plus, on ne pourra que se féliciter du fait que la patine argentique et la granulation d’origine du film aient été préservées. Le tout s’avère de plus naturellement encodé en 1080p. En deux mots, l’image est très belle et satisfaisante, le piqué d’une belle précision, et les couleurs sont fidèles à la photo du film signée John A. Alonzo (La Nurse, Tonnerre de feu, Bloody Mama…) – c’est du très beau travail. Côté son, VO et VF d’époque nous sont offertes dans des mixages DTS-HD Master Audio 5.1. Si le film n’invite pas à la démonstration ostentatoire en termes de spectacle sonore, les scènes musicales bénéficient en revanche d’une solide spatialisation. Durant les scènes de dialogues, les voix sont claires et intelligibles et respectent parfaitement le rendu acoustique d’origine.
Rayon bonus, Sony Pictures recycle les suppléments déjà disponibles sur l’édition DVD de 2001 : on commencera tout d’abord avec une dizaine de scènes coupées (6 minutes), pour davantage se concentrer sur un intéressant making of rétrospectif (23 minutes). Le scénariste Robert Harling et le réalisateur Herbert Ross y reviendront sur l’histoire vraie ayant inspiré la pièce, sur la transition des planches vers le cinéma, ainsi que sur le casting du film, les performances des actrices, du mélange d’humour et de drame, etc.