Critique Express : Jouer avec le feu

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Jouer avec le feu

France : 2024
Titre original : –
Réalisation : Delphine Coulin, Muriel Coulin
Scénario : Delphine Coulin, Muriel Coulin
Interprètes : Vincent Lindon, Benjamin Voisin, Stefan Crepon
Distribution : Ad Vitam
Durée : 1h58
Genre : Drame
Date de sortie : 22 janvier 2025

2.5/5

Synopsis : Pierre élève seul ses deux fils. Louis, le cadet, réussit ses études et avance facilement dans la vie. Fus, l’aîné, part à la dérive. Fasciné par la violence et les rapports de force, il se rapproche de groupes d’extrême-droite, à l’opposé des valeurs de son père. Pierre assiste impuissant à l’emprise de ces fréquentations sur son fils. Peu à peu, l’amour cède place à l’incompréhension…

Pierre, un père de famille, veuf, qui travaille comme chef d’équipe à la SNCF et qui élève ses 2 fils, Félix, l’ainé, le plus souvent appelé Fus, bon au football mais guère brillant dans ses études, et Louis, le cadet, qui lui est très brillant dans ses études. On est à Villerupt, en Lorraine, une région en crise où trouver un emploi est souvent difficile et qui voit prospérer les « idées » de l’extrême droite. Quel travail pourra être offert à Fus qui ne dispose que d’un « petit » diplôme dans la métallurgie ? En fait, Fus, fasciné par la violence et entrainé par certains de ses amis, s’est rapproché de groupes d’extrême-droite, aux idées totalement opposées à celles de son père. C’est par une remarque d’un de ses collègues que Pierre va être mis au courant de cette dérive que, bien sûr, il réprouve : Fus aurait été vu faisant partie d’un groupuscule identitaire se livrant à un arrachage d’affiches effectué dans une atmosphère houleuse. Pierre aime son fils, mais il ne le comprend plus, d’autant plus que Fus devient de plus en plus violent et tend à rejeter sa famille. Une famille dans laquelle l’absence d’une mère se fait cruellement sentir.

On avait là un sujet très fort qui aurait pu, qui aurait dû donner naissance à un film tout aussi fort. Malheureusement, après 17 filles et Voir du pays, deux films dont les sujets étaient également très forts mais qui décevaient au niveau de la réalisation, les sœurs Delphine et Muriel Coulin n’arrivent toujours pas à exploiter de façon efficace le point de départ de Jouer avec le feu, une fois de plus du fait de choix qu’on est en droit de regretter, le plus important ici, en provenance du roman « Ce qu’il faut de nuit » de Laurent Petitmangin dont le film est adapté, étant de ne s’intéresser à la dérive vers l’extrême droite d’un fils que pour réfléchir sur ce que l’amour d’un père pour un fils permet ou non d’accepter. Cette interrogation familiale est certes pleine d’intérêt mais elle n’est pas filmée avec beaucoup d’intensité et, pendant la plus grande partie du film, on se demande ce qui a bien pu motiver la standing ovation d’un quart d’heure qui a salué sa projection lors de la dernière Mostra de Venise. La réponse est probablement donnée par un dernier quart d’heure magnifique qui voit Pierre se livrer de façon très poignante à une sorte de plaidoirie en défense de ce fils qui a mal tourné. Il faut reconnaître au moins une qualité importante dans le travail des sœurs Coulin : elles excellent dans la mise en valeur des interprètes qu’elles dirigent. Que Vincent Lindon, l’interprète de Pierre, ait obtenu à Venise la coupe Volpi de la meilleure interprétation masculine n’a rien de franchement étonnant, ses qualités étant unanimement reconnues, mais il est bon d’ajouter que Benjamin Voisin, qui joue Fus, et Stefan Crepon, l’interprète de Louis, fournissent également tous les deux des prestations de très grande qualité. On notera que Delphine et Muriel Coulin qui espéraient trouver deux vrais frères pour interpréter Fus et Louis ont été sensibles au fait que Benjamin Voisin et Stefan Crepon avaient vécu un certain temps en colocation.

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