Monolith
Australie : 2022
Titre original : –
Réalisation : Matt Vesely
Scénario : Lucy Campbell
Acteurs : Lily Sullivan, Erik Thomson, Matt Crook
Éditeur : Blaq Out
Genre : Science-fiction
Durée : 1h31
Date de sortie cinéma : 17 juillet 2024
Date de sortie DVD : 18 décembre 2024
Une journaliste en disgrâce tente de sauver sa carrière en se tournant vers le podcast d’investigation. Tout en essayant de faire la lumière sur un étrange artefact qui pourrait être lié à une conspiration, elle commence à douter de sa propre histoire…
Le film
[4/5]
De temps à autre, il arrive qu’un film de science-fiction venu de nulle-part et nanti d’un tout petit budget parvienne à véritablement scotcher le spectateur à son siège. La jetée (Chris Marker, 1962), Pi (Darren Aronofsky, 1998), Primer (Shane Carruth, 2004), Timecrimes (Nacho Vigalondo, 2007) ou encore The Man from Earth (Richard Schenkman, 2007) sont ainsi autant de films qui ont réussi à prouver que science-fiction pouvait parfois rimer avec « micro-budget ». Et en 2024, la pépite de SF que personne n’avait vu arriver nous est venue d’Australie : il s’agit de l’épatant Monolith, réalisé par Matt Vesely sur un scénario de Lucy Campbell.
Se basant sur un concept suffisamment bizarre et intrigant pour captiver le public sur la longueur, Monolith permet à Matt Vesely de réaliser un véritable tour de force technique : celui de tourner un film avec une seule actrice à l’écran : Lily Sullivan, jusqu’ici principalement connue pour son rôle dans le chef d’œuvre Evil Dead Rise. D’autres personnages – et d’autres acteurs – interviennent dans le récit, mais on ne fera que les entendre, au téléphone ou par le biais d’enregistrements. D’ailleurs, le film commence ironiquement par un enregistrement audio sans aucune image à l’écran : une façon sans doute pour le réalisateur de mettre d’entrée de jeu l’accent sur le son, ainsi que pour la nécessité pour le public non seulement d’écouter attentivement ce qui lui est montré, mais également de bien regarder ce qu’on lui donne à entendre.
Mais dans l’absolu, pour apprécier Monolith à sa juste valeur, le mieux est peut-être d’en savoir le moins possible, et de se lancer dans ce récit de science-fiction sans le moindre indice quant à ce qui va nous être raconté. Bien entendu, le titre du film renvoie directement à Arthur C. Clarke et à sa série entamée en 1968 avec 2001 : Odyssée de l’espace, et par ricochet, à Stanley Kubrick ; cependant, rien ne permet réellement de dresser des passerelles entre les deux films, même si bien sûr, dans les deux cas, on trouvera de mystérieux objets objets taillés dans une matière ressemblant à de la pierre noire et brillante. Mais aussi inattendue et déstabilisante soit-elle, l’expérience Monolith vaut assurément le coup d’œil !
Le DVD
[4/5]
Après une courte carrière dans les salles françaises l’été dernier, c’est Blaq Out qui nous offre aujourd’hui la possibilité de découvrir Monolith sur support DVD. L’éditeur nous propose d’ailleurs une galette numérique en tous points excellente : la définition est exemplaire, sans le moindre problème de compression ou autre pétouille technique. Blaq Out, rôdé au support, nous propose un encodage maîtrisé, dont on ne percevra les limites techniques que sur certains arrière-plans affichant un léger bruit vidéo, ainsi que sur les scènes nocturnes, un poil plus granuleuses. Côté son, seule la VO nous est proposée, en Dolby Digital 5.1, dans un mixage aux effets discrets, privilégiant de façon très nette l’ambiance aux effets spectaculaires (qui seraient de toutes façons en contradiction avec l’esprit du film). Pour les cinéphiles ne disposant pas de Home Cinema, le film nous est également proposé en Dolby Digital 2.0. Pas de bonus.