Test Blu-ray : Douce nuit Sanglante nuit 2

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Douce nuit Sanglante nuit 2

États-Unis : 1987
Titre original : Silent Night Deadly Night 2
Réalisation : Lee Harry
Scénario : Lee Harry, Joseph H. Earle
Acteurs : Eric Freeman, James Newman, Elizabeth Kaitan
Éditeur : Rimini Éditions
Durée : 1h28
Genre : Horreur
Date de sortie DVD/BR : 18 décembre 2024

Le jeune frère de Billy Chapman, Ricky, poursuit la tradition familiale du carnage de Noël. Le père Noël serial killer est de retour pour apporter de jolis cadeaux : à savoir des morceaux de corps déchiquetés…

Le film

[3/5]

Il y a eu beaucoup de foutages de gueule dans l’histoire du cinéma d’horreur, mais peu de films se sont foutus aussi ouvertement et éhontément de la gueule du spectateur que Douce nuit, Sanglante nuit 2. Le film d’origine, sorti en 1984, qui utilisait le gimmick d’un Père Noël tueur pour attirer les curieux, avait déclenché une controverse d’ampleur nationale qui a finalement permis à ce petit slasher de devenir un film-culte. En 1986, le producteur Lawrence Appelbaum décide de lancer la mise en chantier d’une suite, mais il n’a pas de budget suffisant pour tourner un film en entier. Qu’à cela ne tienne : Appelbaum et le réalisateur / coscénariste Lee Harry ont plus d’un tour dans leur sac…

Puisqu’ils détiennent les droits du premier opus, ils décident de réutiliser des séquences entières du film de 1984 dans leur histoire. Ainsi est né Douce nuit, Sanglante nuit 2 : comme Billy est mort à la fin du premier film, l’histoire suivra ici la trajectoire de Ricky, le frère cadet de Billy. Reçu par un psychiatre, il racontera donc l’intégralité du premier film, en nous en livrant un résumé détaillé, et ce même s’il n’était pas présent sur les lieux où se déroule l’action. Par conséquent, en l’espace de trois quarts d’heure, Lee Harry nous livre un viewer’s digest du premier film. La plupart du temps, il reprend des séquences entières du film d’origine, mais s’autorise aussi parfois de petites facéties de montage, alternant les images de Ricky enfant à celles de Ricky adulte.

Par moments, Douce nuit, Sanglante nuit 2 prend également des allures de version « commentée » par Ricky (Eric Freeman), le personnage nous assénant régulièrement ses inimitables « Vilain ! » (« Naughty ! ») à la découverte des séquences du premier film. Histoire de donner le change, Lawrence Appelbaum et Lee Harry se calent dix jours de tournage en décembre 1986, de façon à tourner ce qui représentera au final le dernier tiers de Douce nuit, Sanglante nuit 2, et quatre mois plus tard, en avril 1987, le film sort sur les écrans américains. Bien sûr, le résultat ne fonctionne pas du tout, et l’ensemble est vraiment complètement con… Mais occasionnellement assez drôle.

Eric Freeman s’en donne à cœur joie dans la peau de Ricky, qui, au bout de 45 laborieuses minutes, finit par prendre les commandes de Douce nuit, Sanglante nuit 2. Une fois l’histoire de Ricky entamée, le spectateur aura droit à une série de punitions très familières : Ricky tue un mafieux, Ricky tue un homme ayant tenté de violer sa petite amie (ce qui lui vaudra d’ailleurs les remerciements de la jeune femme), Ricky tue un gars un peu trop bruyant dans une salle de cinéma… Mais c’est une femme qui fera basculer Ricky dans la folie homicide : Jennifer, alias Elizabeth Kaitan, que vous avez peut-être vu dans Manhattan Solo (1984), Slave Girls, les captives de l’espace (1987), Vendredi 13, chapitre 7 : Un nouveau défi (1988), Necromancer (1988) ou encore Ma prof est une extraterrestre (1989).

Malgré sa nature de grosse arnaque / foutage de gueule, Douce nuit, Sanglante nuit 2 n’a pas enterré la franchise, qui connaitrait encore trois suites, puis un remake en 2012. Le troisième épisode, à savoir Douce nuit, Sanglante nuit 3 : Coma dépassé a la particularité d’avoir été réalisé par Monte Hellman, réalisateur de L’Ouragan de la vengeance (1967) et Macadam à deux voies (1971). Il met à nouveau en scène le personnage de Ricky, cette fois non plus interprété par Eric Freeman mais par Bill Moseley (Massacre à la tronçonneuse 2, La Maison des mille morts, The Devil’s Rejects, 3 from Hell…). Le quatrième opus, Douce nuit, Sanglante nuit 4 : L’initiation, a été réalisé par le génial Brian Yuzna, et s’impose comme une variation sur les thèmes de Society, toujours avec Screaming Mad George aux effets spéciaux. Brian Yuzna a également co-signé le scénario du cinquième volet, Douce nuit, Sanglante nuit 5 : Les Jouets de la mort, réalisé par Martin Kitrosser, qui avait jusque-là occupé le poste de scénariste sur Vendredi 13, chapitre III : Meurtres en 3 Dimensions (1982) et Vendredi 13, chapitre V : Une nouvelle terreur (1985). On espère que Rimini Éditions aura la bonne idée de les sortir prochainement en Blu-ray, histoire de se faire pardonner de nous avoir sorti celui-là !

Le Blu-ray

[3,5/5]

Étant donné la nature même du film, on a tendance à penser que Douce nuit, Sanglante nuit 2 aurait pu être édité sous la forme d’un supplément à la sortie en Blu-ray du premier opus, à la façon de Alligator 2 – La mutation en supplément de L’Incroyable Alligator chez Carlotta Films par exemple. D’ailleurs, les deux films avaient été couplés en 2005 à l’occasion de leur sortie au format DVD chez Swift. L’éditeur Rimini Éditions a choisi de faire l’inverse : un an après avoir sorti Douce nuit, Sanglante nuit au format Blu-ray, voici donc que débarque Douce nuit, Sanglante nuit 2, qui contient, en supplément, le film original. Ce cadeau aux retardataires risque évidemment de déplaire aux consommateurs étant déjà passés à la caisse l’année dernière pour acquérir le premier film, tout autant qu’aux fidèles de la collection Angoisse de Rimini, qui auront gentiment l’impression de se faire flouer, mais le fait est que cette idée s’avère une belle surprise pour ceux qui ne l’avaient pas déjà. Le packaging est soigné et reprend les couleurs de la collection.

Côté master Haute-Définition, Douce nuit, Sanglante nuit 2 ne risque pas de concourir au titre de plus beau Blu-ray de l’année, mais on s’en contentera parfaitement : si le piqué est globalement satisfaisant et que les couleurs et contrastes sont solides, le tout manque clairement de stabilité, et on assistera d’une séquence à l’autre à des baisses de définition assez importantes. Côté son, « la direction » de Rimini Éditions nous prévient également en avant-programme que la qualité de la VF est assez médiocre, et c’est tout à fait vrai. La VF et la VO nous sont proposées en DTS-HD Master Audio 2.0 ; la version originale est claire et intelligible, la version française est plus limitée (voix étouffées et métalliques) mais elle a au moins le mérite d’exister : sur le DVD édité par Swift en 2005, qui nous donnait à voir les deux premiers films de la saga Douce nuit, Sanglante nuit, le film n’était proposé qu’en VOST. En guise de supplément, on trouvera un livret inédit de 24 pages signé de la plume de l’inusable Marc Toullec, alias « Mr. Cinq livrets par mois », qui reviendra avec le talent qu’on lui connaît sur tous les films de la franchise.

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