En ce jour de Noël 2024, ni les distributeurs, ni les exploitants n’ont chômé, afin de vous présenter un programme de sorties des plus respectables pour cette dernière semaine de l’année. En effet, il y en a pour tous les goûts, avec un niveau de qualité globalement appréciable, à l’exception du mastodonte hollywoodien, destiné exclusivement à un public familial. Mais sinon, on peut sereinement vous souhaiter de bonnes fêtes et de belles séances de cinéma, grâce à cette dizaine de sorties assez représentative de la richesse de l’offre à la portée des spectateurs français tout au long des douze mois passés. Croisons les doigts pour qu’il en soit encore ainsi en 2025 … !
Nos trois derniers coups de cœur de l’année brassent tout aussi large, puisque vous y trouverez un documentaire aussi émouvant qu’informatif à travers Ernest Cole photographe de Raoul Peck. Ainsi qu’un conte colonial portugais qui pratique avec bravoure le grand écart entre l’esthétique sophistiquée et un propos des plus crus sur l’esclavage avec Banzo de Margarida Cardoso. A moins que l’excès des sucreries de Noël vous laisse encore une petite place pour l’histoire de patinage en provenance du Japon qui fait chaud au cœur : My Sunshine de Hiroshi Okuyama, d’ailleurs l’un des rares films au moins moyennement appréciés cette semaine par notre critique maison Jean-Jacques.
Car ce dernier s’est montré plutôt intransigeant envers deux films hors des sentiers battus : l’orgie mi-sensuelle, mi-claustrophobe venue du Brésil et sélectionnée en compétition au dernier Festival de Cannes, Motel Destino de Karim Aïnouz, puis la mise en garde futuriste Planète B de Aude Léa Rapin. A découvrir donc à vos risques et périls, comme on dit ! Nous paraissent guère plus consensuelles, la comédie musicale aux forts accents romantiques Joli joli de Diastème et la relecture étrangement érotique du mythe du plus célèbre vampire de l’Histoire du cinéma par le biais de Nosferatu de Robert Eggers.
Nulle envie de vous prendre la tête pendant les fêtes ? Alors la comédie de Noël française – une de plus – Les Cadeaux de Raphaële Moussafir et Christophe Offenstein est faite pour vous. Tout comme le drame historique plus poussiéreux que révolutionnaire Le Déluge de Gianluca Jodice avec Guillaume Canet affublé d’un improbable faux ventre. Les émotions nous semblent déjà plus authentiques dans la comédie dramatique autour du droit des personnes handicapées à l’amour Mon inséparable de Anne-Sophie Bailly. Avec en embuscade, un prodigieux inédit du cinéma baltique qui devrait plaire à toute la famille, Domas le rêveur de Arunas Zebriunas.
Banzo de Margarida Cardoso (Portugal, Drame, 2h07) avec Carloto Cotta, Hoji Fortuna et Ruben Simões
Les Cadeaux de Raphaële Moussafir et Christophe Offenstein (France, Comédie de Noël, 1h24, distribué sur 391 copies) avec Chantal Lauby, Gérard Darmon et Camille Lellouche
Le Déluge de Gianluca Jodice (Italie, Drame historique, 1h41) avec Guillaume Canet, Mélanie Laurent et Aurore Broutin
Ernest Cole photographe de Raoul Peck (France, Documentaire, 1h46) (critique)
Joli joli de Diastème (France, Comédie musicale, 1h56) avec Clara Luciani, William Lebghil et José Garcia
Mon inséparable de Anne-Sophie Bailly (France, Comédie dramatique, 1h34) avec Laure Calamy, Charles Peccia-Galletto et Julie Froger
Motel Destino de Karim Aïnouz (Brésil, Drame, 1h55) avec Iago Xavier, Fabio Assunção et Nataly Rocha (critique)
My Sunshine de Hiroshi Okuyama (Japon, Drame, 1h40) avec Sôsuke Ikematsu, Keitatsu Koshiyama et Kiara Takanashi (critique)
Nosferatu de Robert Eggers (États-Unis, Épouvante, 2h13) avec Lily-Rose Depp, Nicholas Hoult et Bill Skarsgård
Planète B de Aude Léa Rapin (France, Anticipation, 1h58) avec Adèle Exarchopoulos, Souheila Yacoub et India Hair (critique)
Sonic 3 Le film de Jeff Fowler (États-Unis, Aventure, 1h49, distribué sur 687 copies) avec Jim Carrey, James Marsden et Tika Sumpter
Reprises
Le Dernier des Mohicans (1992) de Michael Mann (États-Unis, Drame historique, 1h52) avec Daniel Day-Lewis, Madeleine Stowe et Russell Means
Domas le rêveur (1973) de Arunas Zebriunas (Lituanie, Drame d’enfance, 1h05, distribué sur 20 copies) avec Darius Bratkauskas, Daiva Dauyetite et Arturas Vegis