The Fall
Angleterre, Usa, Inde : 2006
Titre original : The Fall
Réalisateur: Tarsem Singh
Scénario : Dan Gilroy
Acteurs : Lee Pace, Catinca Untaru, Justine Waddell
Distribution : Summit Entertainment
Durée : 01h57
Genre : Aventure , Drame , Fantastique
Date de sortie : 12 août 2009
Globale : [rating:4.5]
[five-star-rating]
Alerte: petite pépite inconnue !
Film passé inaperçu à sa sortie en DVD, car n’ayant pas bénéficié d’une sortie en salle en France, The Fall est un bijou cinématographique qui donne à l’appellation «septième Art» toute sa signification. .
Ce projet de Tarsem, à qui l’on doit The Cell avec Jennifer Lopez, a bien failli ne jamais voir le jour. Soutenu par de grands noms du cinéma tels que David Fincher (Fight Club, The Social Network) ou Spike Jonze (Dans la peau de John Malkovitch) le film a réussi à aboutir au bout de quatre années de travail acharné, mais n’a jamais bénéficié de la reconnaissance qu’il mérite.
Synopsis : Los Angeles, les années 1920. Cloué dans un lit d’hôpital suite à un accident survenu sur un tournage, le jeune cascadeur Roy (Lee page, vu dans la série Pushing daisies) fait la connaissance d’Alexandria (Catinca Untaru), une petite fille étrangère qui s’est cassé le bras en tombant d’un arbre. Roy se lance alors dans le récit d’une histoire épique et exotique où cinq compagnons (Charles Darwin, l’indien, l’ancien esclave, l’expert en explosif et l’homme masqué) partent à la recherche de leur ennemi commun : le gouverneur Odieux. Très vite, la petite se prend au jeu et à l’histoire. Mais tel Shéhérazade, Roy interrompt chaque jour son histoire au moment le plus palpitant… A mesure que l’histoire se tisse, la réalité et le conte commencent à s’entremêler de façon un peu trop dangereuse.
La beauté plaît aux yeux, la douceur charme l’âme (Voltaire)
Tarsem est un esthète et son film est un chef-d’œuvre esthétique dès le générique, que l’on regarde avec respect comme une toile de maître. La virtuosité de la réalisation, sublimée par le noir et blanc et la septième symphonie de Beethoven, est tout simplement à couper le souffle. Au ralenti, le spectateur assiste à la genèse de l’histoire : l’accident de Roy sur le tournage du film et le sauvetage qui s’en suit.
Après cette introduction en noir et blanc, les couleurs deviennent lumineuses et centrales, éblouissantes et fascinantes. Tout au long du film, les images oniriques se suivent (rappelant parfois la loufoquerie d’un Terry Gilliam) et les couleurs flamboyantes de l’histoire de Roy succèdent à l’atmosphère confinée de l’hôpital. Chaque scène est un émerveillement où parfois la cruauté se mêle, mais même lorsque le sang coule, la beauté transcende la scène.
The Fall est une véritable invitation au voyage, un parcours initiatique au pays des merveilles et pour arriver à ce résultat Tarsem n’a pas lésiné sur les moyens allant jusqu’à tourner dans 18 pays différents, révélant la beauté de chacun de ces endroits à travers sa caméra. Pas besoin de trucages quand la nature nous offre la splendeur à portée de main ! Des déserts, des îles, des palais orientaux sont le décor féerique et exotique du conte de Roy et permettent d’échapper à la réalité inquiétante et froide de l’hôpital, de ses patients, de ses outils de tortures et de l’ennui qui ponctue chaque jour.
Retour au pays imaginaire
The Fall est un film poétique qui parle à notre âme d’enfant, mais apparaît également tour à tour comique ou cruel car le spectateur le voit avec ses yeux d’adulte. Ainsi, ce qu’Alexandria ne perçoit pas, le spectateur le remarque, rendant certains passages délicieusement ironiques. Les manipulations de Roy, les adaptations parfois sans queue ni tête qu’il fait pour satisfaire la petite et arriver à ses fins font sourire pendant la première moitié du film avant d’être redoutées, chaque modification devenant destructrice.
La petite Alexandria, perdue dans ce monde d’adultes dont elle ne maîtrise pas bien la langue, est attendrissante par son innocence. L’incompréhension, les mensonges et la tentative de communication sont au centre de cette histoire, où tout le monde ment pour rendre la réalité plus douce ou par pur égoïsme.
Une certaine candeur se dégage de ce film où le spectateur assiste, le sourire aux lèvres, à la création d’une histoire rocambolesque car inventée sur le moment. L’histoire se tisse au rythme de la vie et prend progressivement une tournure plus sombre à mesure que la réalité rejoint la fiction et fait transparaître toute la douleur qui traverse Roy, éprouvé par une blessure plus profonde que sa blessure physique. Même si The Fall signifie «la chute», il n’a rien à voir avec un certain film qui se passe dans un bunker… Dans le long-métrage de Tarsem, les personnages ont tendance à tomber, la vie les mettant à terre, et doivent apprendre à se relever. Si le côté mélodramatique est présent, l’humour enfantin de ce film fait sourire et le voyage de nos cinq compères devient profond et signifiant à mesure que l’histoire se construit.
Petite bulle de douceur au charme désuet, cette histoire se démarque par la tendresse et la magie qui s’en dégage et à la fin de ce film majestueux, les larmes risquent de couler sur votre sourire.
Résumé:
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