Test Blu-ray 4K Ultra HD : Deadpool & Wolverine

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Deadpool & Wolverine

États-Unis : 2024
Réalisation : Shawn Levy
Scénario : Shawn Levy, Rhett Reese, Ryan Reynolds, Zeb Wells, Paul Wernick
Acteurs : Ryan Reynolds, Hugh Jackman, Emma Corrin
Éditeur : Marvel Studios / 20th Century Studios
Durée : 2h08
Genre : Action, Super-héros, Comédie
Date de sortie cinéma : 24 juillet 2024
Date de sortie DVD/BR/4K : 27 novembre 2024

Après avoir échoué à rejoindre l’équipe des Avengers, Wade Wilson passe d’un petit boulot à un autre sans vraiment trouver sa voie. Jusqu’au jour où un haut gradé du Tribunal des Variations Anachroniques lui propose une mission digne de lui… à condition de voir son monde et tous ceux qu’il aime être anéantis. Refusant catégoriquement, Wade endosse de nouveau le costume de Deadpool et tente de convaincre Wolverine de l’aider à sauver son univers…

Le film

[4,5/5]

Depuis le début de sa « Phase 4 », qui marquait le début de la Saga du Multivers, l’Univers Cinématographique Marvel ou MCU a commencé à se décliner non plus uniquement sous la forme de films de cinéma, mais également de séries TV. Qu’on se le dise : au cœur des phases 4, 5 et 6 du MCU, le background et les personnages des séries diffusées sur Disney+ seront dorénavant étroitement connectés avec ceux des films, ce qui nécessitera peut-être un investissement supplémentaire de la part du spectateur. En effet, en dépit de quelques flashbacks et explications rapides à l’attention des cinéphiles suivant l’évolution du MCU en dilettante, la compréhension et la fluidité narrative des nouveautés estampillées Marvel, qu’elles débarquent sur le petit ou le grand écran, nécessite à priori dorénavant d’avoir préalablement vu la plupart des films et séries Marvel sortis depuis 2019. Plus que jamais, Deadpool & Wolverine s’inscrit dans cet état d’esprit, et pousse même le vice jusqu’à exiger du spectateur qu’il connaisse également les films pré-MCU ou déconnectés du giron du MCU depuis quelques années.

Autrement dit, le film de Shawn Levy s’adresse clairement aux fans hardcore de l’univers Marvel, et risque bel et bien de laisser en chemin un certain nombre de spectateurs sur le bord de la route, tant il multiplie parfois les références qui, de loin, peuvent réellement apparaître comme obscures pour le grand public. On en viendrait même à s’étonner des chiffres enregistrés par Deadpool & Wolverine au box-office international : avec plus d’1,33 milliards de dollars de recettes avant même sa sortie en vidéo, le film a pulvérisé les scores des deux premiers films de la franchise Deadpool. En réalité, le film a enregistré les meilleurs résultats dans les salles depuis Spider-Man : No Way Home en 2021, et truste à ce jour la vingtième place de la prestigieuse liste des plus gros succès du box-office mondial de tous les temps. Le seul revers de la médaille pour Deadpool & Wolverine – si l’on peut peut parler de revers à ce niveau de rentabilité – est simplement que six autres productions Marvel Studios sont encore placées devant lui dans ladite liste. Un coup dur pour le “Petit Jésus Marvel” !

34ème film du MCU, 4ème de la “Phase 5”, Deadpool & Wolverine s’ingénie donc à introduire au cœur de l’univers cinématographique Marvel les deux personnages, qui appartenaient jusque-là à la série de films X-Men du studio 20th Century Fox. À la suite de l’acquisition de 21st Century Fox par Disney en 2019, le film de Shawn Levy sert ainsi de “transition” entre les deux univers. Et de fait, le scénario du film, élaboré par Rhett Reese, Paul Wernick, Zeb Wells, Ryan Reynolds et Shawn Levy, n’hésite pas à jongler avec les références aux personnages des deux sagas, en réorchestrant notamment l’affrontement “mythique” de X-Men (Bryan Singer, 2000) entre Wolverine / Hugh Jackman et Dents-de-Sabre / Tyler Mane. Cette volonté d’élargir l’horizon du MCU, même si elle se fait ici sous des atours parfois assez ironiques, n’a rien de surprenant dans l’absolu : si vous êtes un lecteur régulier de comics, et en particulier de comics Marvel, vous savez pertinemment que de nombreuses séries sont connectées entre elles, et que la lecture d’un run consacré à un personnage en particulier nécessite régulièrement la lecture d’autres comics issus de séries différentes.

Deadpool & Wolverine va même un peu plus loin, dans le sens où il introduit, dans la première demi-heure du film, le personnage de Cavillrine, un Variant de Wolverine interprété non pas par Hugh Jackman mais par Henry Cavill, interprète de Superman dans les films de l’univers cinématographique DC Comics. Bien sûr, Deadpool lui conseille de quitter la Distinguée Concurrence afin d’intégrer le MCU où, selon lui, il sera mieux traité… De fait, le film de Shawn Levy s’inscrit dans cette évolution du MCU, qui ne s’adresse plus aujourd’hui à un public « occasionnel » comme auparavant, mais essentiellement à un public de « fans ». Cette évolution semble naturelle, à moins de se voir obligé à jouer éternellement la carte des reboots et des sempiternelles « origin stories » à destination d’un public de béotiens. Car le lecteur de comics Marvel est assidu, et suit avec attention les différentes sorties que lui propose la Boite à Idées au fil des semaines. Le pari de Marvel Studios avec les phases 4, 5 et 6, qui se concentrent sur la notion de Multivers, est de créer autour du MCU le même engouement qu’autour de ses comics.

Par conséquent, afin de ne pas être submergé par la multitude de concepts et de personnages proposés par Deadpool & Wolverine, mieux vaut être familier avec le TVA, Tribunal des Variations Anachroniques, introduit par la série Loki (2021-2023), mais également avec une poignée de personnages Marvel ayant disparu des écrans depuis quelques années : on pense par exemple à Pyro (Aaron Stanford) et Dents-de-sabre (Tyler Mane), mais également à d’autres personnages déjà aperçus dans les films de la Fox, mais interprétés par d’autres acteurs, tels que Azazel (Eduardo Gago), Crapaud (Daniel Medina Ramoss), Bullseye (Curtis Small), Juggernaut (Aaron W. Reed)… Une grande partie de l’intrigue de Deadpool & Wolverine se déroulant dans le Vortex – ce “Néant” introduit par la première saison de Loki – les scénaristes ont tout le loisir de s’amuser à faire revenir certains personnages parmi les plus “paradoxaux” des univers Marvel, à l’image de ce Johnny Storm issu des Quatre Fantastiques cuvée 2005, et interprété par Chris Evans, qui incarnerait par la suite, de 2011 à 2019, le Captain America du MCU.

D’une façon plus large, l’intrigue de Deadpool & Wolverine s’amuse également de “ce qu’aurait pu être” le MCU, en ramenant sur le devant de la scène d’autres personnages pré-MCU, tels qu’Elektra, interprétée par Jennifer Garner dans Daredevil (2003) et Elektra (2005), X-23, tirée de Logan (2017) et toujours incarnée par Dafne Keen, ou encore Blade, toujours interprété par l’excellent Wesley Snipes qui avait déjà endossé sa défroque de cuir dans Blade (1998), Blade II (2002) et Blade : Trinity (2004), ce dernier film l’ayant d’ailleurs déjà amené à croiser Ryan Reynolds. On notera d’ailleurs que le personnage de Blade était déjà réapparu pour de rire dans un épisode de la série What we do in the Shadows en 2019. À leurs côtés, on trouvera également Channing Tatum dans le rôle de Remy LeBeau alias Gambit, qu’il était censé interpréter dans un long-métrage produit par la Fox, mais resté dans les limbes du “Development Hell” depuis 2014. Et le plus fort dans cette histoire, c’est qu’en dépit de ses multiples références “méta”, Deadpool & Wolverine reste extrêmement drôle tout au long de ses deux heures.

Les amoureux du personnage du mercenaire disert seront également ravis d’apprendre que Deadpool & Wolverine introduit la notion de “variants” du personnage de Deadpool, tels qu’on les connaissait dans les comics Deadpool Corps – une équipe d’anti-héros qui était, à l’origine, composée de Deadpool, Lady Deadpool, Dogpool, Kidpool et Têtepool (Headpool en VO). Parmi les autres variants de Deadpool, on peut citer Deadpool Pulp, Pandapool, Mimepool, Motorpool, Beard of Beespool, Squirrelpool, Grootpool, Knightpool, Hawkeyepool ou encore Chibipool. Dans une séquence mémorable du film, Deadpool & Wolverine nous propose d’en découvrir plusieurs autres : Dogpool, Lady Deadpool, Kidpool, Babypool, Headpool, Cowboypool, Welshpool, Canadapool, Haroldpool, Zenpool, Watari (alias Roninpool), Deadpool 2099, Golden Age Deadpool, Piratepool, Scottishpool, Shortpool, Kingpool, Cupidpool, Greatest Showman Deadpool (un clin d’œil au film de 2017 avec Hugh Jackman), Jesterpool et Detectivepool.

Bon, et puis voilà, quoi, que dire, sinon que, comme les deux premiers épisodes de la franchise, Deadpool & Wolverine s’avère tout à fait charmant dans son ambiance chaotique, destroy et sale gosse. De plus, la clarté du scénario s’avère presque surprenante compte tenu des concepts et thématiques abordés par l’intrigue. De plus, dans l’absolu, l’intrigue est presque sans importance, dans le sens où le film enchaîne de façon quasi-ininterrompue les envolées fantaisistes et hilarantes parsemées de références « méta » que seuls les fans de longue date de l’univers Marvel seront en mesure de comprendre. Pour autant, le film a clairement le bon sens de ne presque jamais se prendre au sérieux, même s’il flirte quelques fois avec de réelles émotions humaines, qui se verront néanmoins toutes court-circuités par les punchlines brevetées de Deadpool.

Le Blu-ray 4K Ultra HD

[4,5/5]

Deadpool & Wolverine vient tout juste de sortir au format Blu-ray 4K Ultra HD, sous les couleurs conjointes de Marvel Studios et 20th Century Studios. Le film a été tourné et finalisé en 4K, et la galette nous est proposée à la fois en Dolby Vision et HDR10. Comme on pouvait s’y attendre, le rendu visuel de l’ensemble est absolument époustouflant : le piqué est d’une précision absolue, le niveau de détail est chirurgical, et les couleurs et les textures sont vraiment extrêmement impressionnantes ; le revers de la médaille d’un tel niveau d’excellence est que certains effets spéciaux en prennent un petit coup de vieux immédiat, que l’on n’avait même pas remarqué dans les salles. Du lourd de chez lourd, que l’on retrouve également du côté des pistes sonores, avec des pistes puissantes qui transformeront littéralement votre salon en champs de bataille. On commencera donc avec le mixage français qui, soyons honnête, sera celui que choisiront de regarder 90% des acquéreurs du Blu-ray français de Deadpool & Wolverine. La VF est donc proposée dans un mixage Dolby Digital+ 7.1 qui s’avère ultra-spectaculaire : parfaitement enveloppant, dynamique et vraiment punchy, avec des effets multidirectionnels dans tous les coins ; la VF a donc bénéficié d’un beau soin éditorial, loin d’être reléguée au rôle de « parent pauvre » sonore ne bénéficiant pas des joies de la Haute Définition audio. La version originale quant à elle est proposée dans un ébouriffant mixage Dolby Atmos, que les amplis non compatibles décoderont en Dolby TrueHD 7.1. Et étant donné que le film n’est pas avare en passages explosifs, on peut affirmer que l’ampleur et le dynamisme sont au rendez-vous : la spatialisation est littéralement renversante, les dialogues sont clairs et toujours parfaitement placés, en dépit des basses monstrueuses qui vrombissent littéralement à chaque fois qu’une occasion se présente.

Du côté des suppléments, le Blu-ray 4K Ultra HD ne comporte qu’un commentaire audio de Shawn Levy et Ryan Reynolds (VOST). Passionnant et enlevé, il nous permettra d’apprendre quelques anecdotes amusantes : on y apprendra par exemple que l’idée de faire revenir Chris Evans non pas en tant que Captain America mais en tant que Johnny Storm a été lancée par Paul Wernick et Rhett Reese avant même l’arrivée de Hugh Jackman sur le projet. On apprendra également que pour s’assurer que Dogpool lèche le visage de Ryan Reynolds, on lui mettait de la pâte de saumon dans et tout autour de la bouche. Pour le reste des suppléments, il faudra se rabattre sur le Blu-ray du film, également disponible dans le boîtier. On aura tout d’abord droit à « Sur du Madonna : le plan ultime » (6 minutes), une featurette consacrée à la séquence mettant en scène plusieurs dizaines de Deadpools issus d’univers alternatifs, qui a été tournée en plan-séquence (trafiqué grâce à une caméra à contrôle de mouvement). On continuera ensuite avec « Du réel ou rien : Hommage à l’Art de Ray Chan » (10 minutes), qui se veut un hommage vibrant au directeur artistique du film, décédé en avril 2024 – les acteurs et l’équipe se souviennent d’anecdotes et de détails complexes des décors qu’il avait conçu. La featurette suivante est consacrée aux personnages de retour dans l’univers Marvel (10 minutes) et la façon dont ils connaissent enfin la fin qu’ils méritent. On continuera ensuite avec un focus sur le personnage de Wolverine (6 minutes). Hugh Jackman y décrit le retour de son rôle emblématique, et on reviendra sur le costume jaune et bleu qu’il arbore pour la première fois au cinéma. On terminera enfin avec un bêtisier (5 minutes), trois courtes scènes coupées (3 minutes), dont une suivant le début d’une idylle entre B-15 (Wunmi Mosaku) et Peter (Rob Delaney), et « La Hotte de Deadpool Hohoho 3 » (3 minutes), qui nous propose trois courtes scènes « gag » destinées à la promo du film. Dans la première, le docteur Deadpool nous informe des risques de cancer des testicules et tente de convaincre Hugh Jackman de faire un check-up en direct, dans la deuxième, Deadpool nous présente quelques jouets et goodies issus du merchandising de la franchise, y compris un objet top secret qui pourrait bien être un #Spoiler (ou pas), et dans la troisième, Ryan Reynolds et Hugh Jackman font la promotion du film. Très amusant !

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